dimanche 30 août 2015

La Bibliothèque des coeurs cabossés de Katarine Bivald

Voici un livre présenté comme "votre lecture idéale pour les vacances" si l'on en croit le bandeau qui entoure l'exemplaire que j'ai acheté. Je suis en vacances donc... allons-y !


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. 
Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. 
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…

Vous pouvez feuilleter le livre ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'ai évidemment été attirée par le bandeau que j'évoquais plus haut. En outre, voici encore un livre qui parle de livres et de lecture... Que demander de plus ? 


Mon avis après lecture : 

La traductrice, Carine Bruy, a rendu le récit vivant et agréable, même si j'avoue avoir perçu quelques longueurs en milieu de roman. 
La lecture est agréable, la fin est plaisante, c'est une lecture de vacances parfaite !


Quelques phrases : 


"Elle avait remarqué dès ses années de lycée que peu de gens vous prêtent attention quand vous êtes caché derrière un ouvrage. [...] 
Les livres lui avaient servi de remparts, oui, mais pas seulement. Ils l'avaient protégée du monde extérieur en le réduisant à une espèce de toile de fond bine moins tangible que les aventures fictives dont elle se délectait."

"Passer son existence à lire n'était pas déplaisant, mais ces derniers temps, Sara avait commencé à se demander si c'était réellement... une vie. [...]
Si sa vie avait été un roman, elle n'aurait sans doute même pas été un personnage secondaire. Or elle se serait sans problème contentée d'un second rôle. Personnage principal, c'était probablement trop demander, mais quand même avoir une apparence et quelques traits de personnalité décrits à la hâte en deux ou trois lignes lorsqu'elle croisait la véritable héroïne. Pouvoir être une personne avec un nom et quelques répliques."

"Ne vivez jamais en suivant les règles d'imbéciles, car ils vous abaisseront à leur niveau, ils gagneront et tout ce que vous aurez récolté c'est une vie à mourir d'ennui."

Un bon moment, même si le livre ne me laissera pas de souvenir impérissable. 

mercredi 12 août 2015

Les Gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand

Voici un livre dont tout le monde a beaucoup parlé lors de sa sortie en grand format, puisque c'est, si je ne me trompe, un conte de fées de l'auto-édition dont tout auteur rêve. En effet, c'est sur la plate-forme Kindle qu'Agnès Martin-Lugand a publié son roman, avant qu'il ne soit repéré par les éditions Michel Lafon. 


L'éditeur en parle : 

« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »
Diane a perdu brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
L’histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique, tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n’a d’autre choix que de faire avec.

Un extrait est en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

En réalité, j'ai de nouveau entendu parler de ce roman parce que la suite vient de sortir. Ma libraire préférée l'avait en poche et je me suis dit : pourquoi pas ? 


Mon avis après lecture : 

J'ai été agréablement surprise. Le roman m'a séduite : c'est une lecture parfaite pour les vacances, dont j'aimerais beaucoup lire la suite ! L'héroïne est attachante et ne sombre pas dans le pathos malgré l'histoire atroce qui s'abat sur elle. On a envie qu'elle s'en sorte et la fin est ouverte, ce qui permet d'ailleurs qu'il y ait une suite, apparemment un succès d'ailleurs (alors que le deuxième roman d'Agnès Martin-Lugand a trouvé moins de lecteurs semble-t-il). 
Je n'ai pas relevé beaucoup de phrases cela dit...


Un passage tout de même : 

"C'était difficile de me sentir chez moi, rien ne me rappelait ma vie d'avant. La nuit n'était pas éclairée par les lampadaires ni animée par les bruits citadins. Lorsque le vent faiblissait, le silence en devenait oppressant. J'aurais rêvé que mes voisins (toujours absents) fassent une grosse fête pour avoir une berceuse. Les odeurs entêtantes des pots pourris n'avaient rien à voir avec celle du parquet ciré de notre appartement, et l'anonymat des commerces parisiens était définitivement très loin."

Je compte lire la suite : La Vie est facile, ne t'inquiète pas si elle est disponible à la médiathèque ! 

mardi 4 août 2015

Une Putain d'histoire de Bernard Minier

Et voici une lecture d'un genre très différent cette fois !



L'éditeur en parle :


Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la peur.
La peur de se noyer.
La peur des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau.
Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais, une putain d’histoire… »

Un thriller implacable
Dès la parution de son premier roman, Glacé, prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac, Bernard Minier rencontre un très grand succès. Ses deux derniers ouvrages, Le Cercle et N’éteins pas la lumière, le confirment comme un auteur incontournable du polar français. Ses romans sont traduits dans quatorze langues.

L'éditeur indique également l'adresse du site de l'auteur : CLIC ! et offre un extrait ICI.


Ce qui m'a donné envie de le lire :

C'est mon homme qui a entendu parler de ce livre et me l'a conseillé. Bien que n'étant pas une grande fan de polar ou de thriller, j'ai eu envie de tenter cette lecture et bien m'en a pris !


Mon avis après lecture :

Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas une fervente lectrice de thriller et cela va peut-être changer grâce à ce livre. J'ai été happée par l'histoire et je n'ai pas pu le lâcher : c'est la définition du page turner ! Même si je dois dire que j'avais deviné assez tôt un élément très important de l'histoire, j'ai été épatée du nombre incroyable de rebondissements et de retournements de situation. La vision qu'on a des personnages doit toujours évoluer au rythme des nouvelles informations habilement distillées et les dernières pages sont tout bonnement stupéfiantes !
Bref, une lecture qui me donne envie de lire d'autres romans de l'auteur.


Quelques phrases : 

"L'orque nomade est le plus cruel des mammifères marins mais l'homme nomade est le plus cruel des mammifères tout court."

"Comme je l'ai dit, je rêve de devenir écrivain.
Ou cinéaste.
Ne soyez donc pas surpris par mon langage : je suis juste un jeune homme normalement éduqué, comme tous ceux de mon âge devraient l'être, c'est-à-dire pas tout à fait aussi attardé que ces crétins du lycée qui se sont déchaînés sur Walt Whitman quand le prof de littérature leur a demandé de commenter Feuilles d'herbe. "Bâtard défoncé", "pédé de poète de sa race" ont été quelques-uns des compliments adressés au grand homme par tweets interposés. À part ça (preuve de ma normalité), j'aime les films d'horreur et Nirvana."

"[...] la révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures -- des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d'eux-mêmes à leur liberté."

"Chaque foyer a ses règles tacites. Chaque famille est un pays et un gouvernement à lui tout seul, où règnent des lois qui n'ont pas cours dans la maison d'à côté, des dizaines de petites conventions et d'habitudes qui, à l'abri des regards, assurent son unité. Nul doute que la nôtre n'était pas une démocratie."

Alors, allez-vous lire cette Putain d'histoire ?

lundi 3 août 2015

Détails d'Opalka de Claudie Gallay

Voici un livre très particulier, un récit envoûtant qui m'a fait connaître l'oeuvre d'un artiste que je ne connaissais pas : Roman Opalka. 


L'éditeur en parle : 

Évocation subjective et captivante de la vie, de l’œuvre et de l’engagement si singuliers du peintre Roman Opalka, le sculpteur du temps, qui éclaire de façon inattendue la création romanesque de Claudie Gallay, et établit une filiation secrète entre les deux œuvres.

On trouve aussi la quatrième de couverture sur le site de l'éditeur : 
"J'ai longtemps cru que la peinture, c'étaient des pinceaux, un chevalet, des couleurs et un homme debout devant une toile. Opalka m'a appris que c'était bien plus, que c'était aussi une pensée, il m'a ouvert un espace plus vaste, m'a ancrée plus loin, là où regarder ne suffit pas, quand l'émotion picturale passe par la réflexion, quand le plaisir et le savoir sont mêlés."

Vous pouvez aussi lire un extrait ICI (clic).


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Pour tout vous dire, ce sont mes collègues d'arts plastiques qui sont à l'origine de mon intérêt. Je connaissais Claudie Gallay de nom, pour Les Déferlantes (livre que je n'ai pas lu, j'avoue tout !) et l'an dernier (oui encore un livre qui a dormi dans ma PAL), mes collègues d'arts plastiques avaient décidé de lire en parallèle Détails d'Opalka
Aussi quand je l'ai vu chez ma libraire (il y a un an au moins, certes...), je l'ai acheté et me suis promis de découvrir ce récit.
J'ignorais tout de Roman Opalka et de son travail. Vous pouvez en savoir davantage sur le site officiel de l'artiste : CLIC ! Vous pouvez aussi voir le peintre expliquer le sens de son travail ICI : clic


Mon avis après lecture : 

Un immense bonheur. Je suis toujours émue de voir le travail d'un artiste, qu'il soit écrivain ou plasticien et là, j'ai eu l'impression de prendre le récit en pleine face. J'ai été emportée par la prose de Claudie Gallay, j'ai été fascinée par le travail de Roman Opalka, j'ai été complètement envoûtée par ce récit. C'est bien simple : j'ai passé mon temps à noter des citations... Je ne vous en donnerai que quelques-unes, mais mon petit carnet en gardera bien davantage... Peut-être aussi ai-je en moi l'obsession du temps qui passe et que l'écho a été très fort avec mes propres tourments.


Des phrases notées au fil de ma lecture : 

"Même quand il ne peint pas, qu'il est en dehors de l'atelier, pendant son sommeil, son visage subit la marque des ans. C'est cela qu'il veut capter. Donner le constat lucide de la brièveté de la vie."

"Mes romans sont de la vie qui passe. En apparence, peu de chose, j'écris, une page et puis une autre, un livre et son suivant. C'est dans leur quotidien que je tiens mes personnages, je cultive cette illusion de répétition pour donner à voir le mouvement profond de ce qui les relie. Je n'écris pas pour laisser ma trace, mais pour donner de l'épaisseur au temps que j'ai à vivre."

"En littérature, écrire ne suffit pas, il faut pour chaque roman un sujet différent. Changer d'histoire, de personnages, inventer, surprendre, choisir un thème parmi des milliers possibles, installer une intrigue, imaginer des rebondissements...
Certains peintres, confrontés à cette presque nécessité de renouvellement, font varier les supports, se hasardent dans des grandes séries qu'ils épuisent, monochromes, accumulations d'objets divers... Yves Klein et son bleu, Soulages et son noir."

Ce n'est pas un easy reading que je vous propose aujourd'hui. C'est une lecture bouleversante. N'hésitez pas.