mercredi 16 septembre 2015

Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman

Voici un livre paru en poche dont le bandeau rouge "qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunessse ?" m'a évidemment interpellée, surtout avec l'évocation du phénomène Life List. Qui n'a pas entendu parler de la liste de ce que l'on espère vivre ? 


L'éditeur (Pocket) en parle en citant la quatrième de couverture : 

"Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ?
Brett Bohlinger, elle, a un an pour le découvrir. Pensant hériter de l'empire cosmétique familial à la mort de sa mère, ele apprend que cette dernière, qui avait pour elle de tout autres projets, ne lui a légué qu'un vieux bout de papier : la liste de tout ce que Brett voulait vivre quand elle avait 14 ans. Si elle veut toucher sa part, la jeune femme doit réaliser chaque objectif de cette life list.
Enseigner ? Aucune envie. Un bébé ? Andrew, son petit ami, n'en veut pas. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew. À moins que..."

« Légère comme une bulle, cette comédie romantico-initiatique est une leçon d'optimisme. » ELLE

« Une fois entamé ce Bridget Jones drôle et ultra-positif, on a envie de le retrouver comme un oreiller moelleux. » Le Parisien


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Les listes ne sont pas récentes : Sei Shônagon en a déjà établi une véritable collection dans ses Notes de chevet (qui datent du Xe ou du XIe siècle). Mais elles sont... à la mode. En effet, elles vont de pair avec la tendance à organiser, à planifier, à noter. Qui n'a jamais fait sa to-do list ? Et il y a aussi la bucket-list : la liste de ce que l'on veut faire / voir / vivre... avant la fin. D'ailleurs je vous ai déjà présenté le livre de Grégoire Delacourt La Liste de mes envies ICI (clic)
L'idée de cette life list d'ado retrouvée m'a intriguée. D'ailleurs qu'aurais-je écrit à 14 ans si j'avais rédigé une telle liste ? Sans doute que je voulais enseigner... puisque j'en ai toujours rêvé et que j'ai fait moult détours avant de retrouver ce métier qui était ma vocation première... (et l'auteur, Lori Nelson Spielman est enseignante, elle aussi). Mais quoi d'autre ? Je me le demande...


Ce que j'en pense après lecture : 

J'ai beaucoup aimé la parfaite connaissance qu'a la mère de Brett de sa fille : l'idée qu'elle devine ses erreurs de départ m'a bien fait rire.
Vive la légèreté de ces lectures qui font du bien et donnent le sourire. C'est vraiment un feel-good book, un remonte-moral et pour bien débuter l'année scolaire, c'est exactement la lecture qu'il me fallait avant de replonger dans des lectures plus sérieuses et plus littéraires ! 


Quelques phrases en passant : 

"Je crois que tout le monde mérite une amie horriblement effrontée, à la fois mortifiante et exaltante, cette amie dont les commentaires crus provoquent un rire hystérique tandis que vous regardez par-dessus votre épaule pour vous assurer que personne ne vous écoute. Megan est cette amie."

"Quand as-tu décidé qu'il te fallait être parfaite ? J'ai beau essayer, je ne vois pas du tout quand c'est arrivé mais, quelque part sur le chemin de ta vie, tu as perdu ton audace. La petite fille joyeuse qui adorait raconter des histoires et danser est devenue anxieuse et mal assurée." (écrit la mère de Brett... )

"En tant que mères, notre tâche n'est pas d'élever des enfants mais d'élever des adultes." (a-t-on dit à la mère de Brett...)

"« Demain est un autre jour. » Mais j'aime ce jour-ci [...] avec ses nuages, son orage et tout le reste."

Envie d'une lecture-doudou positive ? Allez-y ! Le livre est paru en poche, c'est l'occasion ! 

mardi 8 septembre 2015

Grandir de Sophie Fontanel

J'ai lu ce livre, déjà ancien (sorti en 2010, il existe en poche), en l'empruntant à la médiathèque. 


L'éditeur en parle : 

L'histoire de l'amour d'une jeune fille pour sa mère.

Quand l'auteur parle de grandir, elle parle d'elle-même. Sa mère est dépendante d'elle. Il arrive que cette mère soit absente et parfois, au contraire, ses paroles et sa présence sont justes, drôles et imprévisibles. Et durant toute cette période, l'amour qu'elle a donné à sa fille lui est rendu comme on voudrait qu'il le soit toujours.
Chaque morceau de la vie d'une vieille dame vulnérable est raconté : un jeune médecin, l'appétit, les vacances, un aide-soignant, les petits-enfants, des mains très douces, des souvenirs, l'Arménie, une amie d'enfance. À la page qui suit, on voit sa fille : une cavale, une vie à gagner, un défilé de mode, des articles à écrire, des dîners décommandés, la ville à traverser quand sa mère est tombée, les infirmières de jour et celles de nuit, les douceurs. 
Avec des phrases très simples : « Elle a fait de mon enfance une vraie enfance, je peux bien lui rendre à présent », et qui vous serrent le coeur. Ou bien des dialogues : « Ouh là, ne prie pas pour moi, hein ? » J'ai demandé pourquoi. Elle a dit : « Ne va pas me faire repérer. »
Le miracle du livre : parce que sa mère est devenue son enfant, l'auteur grandit. Elle a eu cette grâce et elle pense : « D'ou me vient tout cet amour ? »

Un extrait est offert en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Il est bien évident que je suis sensible au sujet du vieillissement de nos parents, moi qui avance en âge. Arrive une période où l'on devient les parents de nos parents et c'est... bizarre. À l'époque de la sortie de ce livre, qui est un roman, les échos ont été très positifs, si je me souviens bien et j'avais envie de le lire. 


Mon avis après lecture : 

Une situation terriblement banale, mais un récit tout en délicatesse. Une lecture qui bouleverse et fait réfléchir les enfants que nous sommes tous face à nos parents qui avancent en âge... Certes, la maman évoquée par Sophie Fontanel a perdu la mémoire et oublie pas mal de choses. Mais c'est surtout une très vieille dame qui a besoin de sa fille pour tout. Et le roman évoque l'histoire d'amour qui les unit. 


Quelques phrases : 

"Maintenant qu'elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l'improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle, elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m'applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre. Chaque personne, une rencontre nouvelle. Chaque biscuit salé, un mets à tester. La manière dont une fleur s'ouvre : du jamais vu. La manière dont le soleil lui lèche les pieds : un miracle."

"Un bref instant, diversion, on parle de sa mémoire. « Ah, celle-là... je la perds », elle prévient. Je propose qu'on considère son cerveau, non pas comme un écrin qui se vide, mais au contraire, comme un endroit riche et relié aux événements de son parcours, sensations, agréments, dossiers classés, amours,  déceptions passées, faits marquants, surprises, aventures, mésaventures, exultations, récit. Je fais valoir que cette luxuriance en elle, eh bien c'est ça qui fait qu'elle ne se souvient pas. Parce qu'une chatte n'y retrouverait pas ses chatons, devant tant d'éléments."

"[...] je tombe malade. 
Il faut que je guérisse. Et vite. Car sinon, ne la sous-estimons pas, si elle devine que je prends sur moi, je ne me fais aucune illusion, elle rassemblera ses données et ses maigres pouvoirs, et sans l'ombre d'une hésitation, par amour, elle mourra à ma place". 


Une belle déclaration d'amour d'une fille à sa mère, une mère qui continue à aider sa fille à grandir... La vie... 

samedi 5 septembre 2015

Le Coeur entre les pages de Shelly King

La rentrée a déjà eu lieu mais c'est encore un livre de lecture estivale que je vous propose. 


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Maggie, 34 ans, vient d’être licenciée de la start-up branchée de la Silicon Valley où elle travaillait. Que faire sinon traîner au Dragonfly, la pittoresque librairie de livres d’occasion ? Lassé de la voir végéter, Dizzy, son meilleur ami, lui propose de participer à un club de lecture. Au programme : L’Amant de Lady Chatterley. Dans l’édition ancienne qu’elle déniche, Maggie découvre une mystérieuse correspondance amoureuse… Cette découverte va bouleverser la vie de la jeune femme et celle de la petite librairie menacée de fermeture par la concurrence. Le tout sous les yeux espiègles de Grendel, le chat qui a élu domicile parmi les rayonnages.
Spirituel, mordant, généreux, Le Coeur entre les pages est un premier roman au charme fou, une histoire à la fois drôle et sensible qui chante la mélodie joyeuse des livres que nous avons aimés.
Une histoire qui ravira les amoureux des livres. Booklist
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascale Haas.

Vus trouverez un extrait sur le site des éditions Préludes ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Pour vous dire la vérité, j'ai beaucoup tourné autour de ce roman. Je l'ai vu une première fois chez ma libraire préférée, j'ai hésité et j'ai choisi autre chose. Je suis retournée à la librairie (j'y vais souvent en fait :-) et j'a de nouveau pris en main ce roman pour le reposer. Ce petit jeu a duré quelques semaines. C'est le jour où j'ai cherché le roman sans le trouver que je me suis dit que c'était le signe d'un désir de lecture qu'il fallait absolument satisfaire ! 
Ce qui m'a attiré est bien sûr l'histoire : un chat et des livres ! Comment vouliez-vous que je résiste ? Impossible ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai trouvé ce premier roman fort sympathique. Les personnages, très différents, m'ont séduite. Je ne suis pas une grande fan de livres d'occasion (je suis une grande maniaque avec mes livres, qui semblent neufs même après de nombreuses lectures), mais l'idée de trouver un roman avec une véritable correspondance entre lecteurs dans les marges me fait rêver. Quant aux difficultés des libraires, quel lecteur peut ne pas y être sensible ? 
C'est donc un roman plein d'humanité et d'espoir, dont la lecture donne le sourire, et ça n'a pas de prix. 


Quelques phrases en passant : 

"Les mots semblaient s'étirer et se contracter dans l'écriture de Henry et de Catherine, des mots semblables à ceux des romans que j'avais lus toute la journée au Dragonfly. Étreinte, désir, attente... Des mots de livres, pas des vrais mots comme en utilisaient, ou n'en utilisaient plus, les vrais gens. Ces mots étaient faits pour les parchemins, les plumes d'oie et les encriers, pour être cachetés à la cire et transmis par des hommes qui chevauchaient désespérément la nuit." 

"[...] dans la lumière de la nuit, j'allai jusqu'à la boîte aux lettres en face du Dragonfly, soulevai le rabat et lâchai l'enveloppe avant de risquer de changer d'avis. Après avoir travaillé dix ans dans l'informatique, je comprenais les circuits qu'empruntaient les mails, les posts sur Facebook, les tweets ou les textos, mais... lâcher dans une boîte un bout de papier qui réapparaîtrait quelques jours plus tard à l'autre bout du monde ? C'était de la pure magie."

"Les librairies sont des créatures romantiques. Leurs marchandises vous séduisent et leurs problèmes vous brisent le coeur. Tous les grands lecteurs rêvent d'en avoir une. Ils pensent que passer la journée au milieu de tous ces livres sera le grand accomplissement de leur passion. Ils ne savent pas encore qu'il faut trier ce qui rentre, suivre ce qui sort, ils ignorent qu'on attrape des maux de tête à force de faire de la manutention et de ranger dans les rayons, et tout cela pour très peu d'argent. Ces lecteurs ne pensent qu'au mariage sans accorder beaucoup d'attention à la vie conjugale."

Je terminerai ce billet par une déclaration avec laquelle j'en suis sûre, vous serez d'accord : LIBRAIRES, ON VOUS AIME !