Voici un petit livre rapidement lu pour le challenge de Stephie (CLIC) ! Le titre est celui de la première nouvelle, mais en réalité, l'opuscule en compte quatre.
L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture :
Une belle villa au bord de la mer… les retrouvailles
entre Clotilde et son amant promettent d’être délicieuses ! Pourtant, au
fil des jours, la jeune femme se révèle de moins en moins tendre avec
son compagnon.
Les héroïnes de ce recueil sont à son image. Jeanne
est une jolie blonde qui, ses noces à peine terminées, se renferme
mystérieusement en elle-même, au grand dam de son époux.
Quant à Laure, elle sombre doucement dans la folie,
s’obstinant, malgré les mises en garde bienveillantes de son conjoint, à
vouloir traverser un pont qui n’existe pas !
Chez Mirbeau, la vie de couple ressemble à une
mécanique bien réglée qui soudain se grippe et révèle la fragilité d’un
bonheur construit par deux êtres que tout sépare…
Les quatre nouvelles de ce volume (« Mémoire pour un
avocat », « Clotilde et moi », « Le Pont » et « Veuve ») invitent à
redécouvrir l’œuvre d’un écrivain souvent méconnu et pourtant salué par
les plus grands, de Tolstoï à Apollinaire, en passant par Zola.
Ce qui m'a donné envie de le lire :
Je vais être franche : le temps m'a manqué pour réfléchir à une lecture classique pour le challenge "Un classique par mois" de Stephie. Mais il se trouve que j'ai reçu au lycée un exemplaire de ce livre, dans une toute nouvelle collection au titre évocateur : Étonnantiss!mes, collection dédiée à la lecture cursive, c'est-à-dire à la lecture personnelle, des lycéens. J'avoue de plus que Mirbeau n'est pas un auteur que j'aie beaucoup fréquenté (et c'est un euphémisme), c'était donc l'occasion de combler cette lacune !
Mon avis après lecture :
Les femmes présentées dans ce recueil sont bien loin d'être à leur avantage ! Misogynie ? A priori de l'époque ? En tout cas, j'ai trouvé ces nouvelles terribles ! Quelle ironie grinçante ! On referme le livre et on se dit que les hommes sont décidément bien à plaindre : entre Jeanne qui devient une véritable mégère dont la volonté d'économiser tourne à l'avarice sordide, Clotilde qui voyage léger avec trente-trois malles et passe plus de temps à tout installer qu'à vivre un heureux moment, Laure qui, lors de la nuit de noces, en pleine "action" se rappelle qu'elle a oublié sa prière et repousse son mari pour la faire avant de lui dire "Vous pouvez continuer, maintenant..." et enfin Lucienne qui oublie bien vite son mari en se jetant dans les bras de son meilleur ami... je me demande ce qu'a vécu ce pauvre Octave Mirbeau pour avoir envie de montrer une telle image de la femme !
Bonheur des phrases :
"Ce que je reproche à ma femme, c'est de comprendre la vie d'une autre façon que moi, d'aimer ce que je n'aime pas, de ne pas aimer ce que j'aime ; au pont que notre union, loin d'être un resserrement de sensations pareilles et de communes aspirations, ne fut qu'une cause de luttes perpétuelles. Je dis "luttes", et j'ai tort. [...] Pour lutter, il faut être deux, au moins. Et nous n'étions qu'un seul, car j'abdiquai, tout de suite, entre les mains de ma femme, ma part de légitime et nécessaire autorité.Ce fut une faiblesse, je le sais. Mais que voulez-vous ? J'aimais ma femme [...]." (« Mémoire pour un avocat »)
"Ô poésie des voyages adultères !... Est-ce que M. Paul Bourget [auteur dans les œuvres duquel il est souvent question d'adultère] se serait moqué de nous ?... Ce serait une pensée horrible !... Et quelle chute dans l'idéal !..." (« Clotilde et moi »)
"Ma destinée a vraiment d'incroyables malchances, d'innombrables et illogiques malchances. J'ai le sentiment que je suis l'être le plus accommodant du monde, à qui sont inconnues les bouderies, les taquineries, les mauvaises humeurs. Je n'ai de volonté, d'énergie, que pour plaire à ce qui m'entoure. Si déraisonnables soient-ils, je me plie à tous les caprices." (« Le Pont »)
Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur et son ironie...même si je pense que ses préoccupations et centres d'intérêt ont quelque peu vieilli ! Ce livre arrive juste pour constituer ma troisième participation au challenge de Stephie : allez voir ICI la page consacré aux lectures classiques de tous !
Bonheur des phrases :
"Ce que je reproche à ma femme, c'est de comprendre la vie d'une autre façon que moi, d'aimer ce que je n'aime pas, de ne pas aimer ce que j'aime ; au pont que notre union, loin d'être un resserrement de sensations pareilles et de communes aspirations, ne fut qu'une cause de luttes perpétuelles. Je dis "luttes", et j'ai tort. [...] Pour lutter, il faut être deux, au moins. Et nous n'étions qu'un seul, car j'abdiquai, tout de suite, entre les mains de ma femme, ma part de légitime et nécessaire autorité.Ce fut une faiblesse, je le sais. Mais que voulez-vous ? J'aimais ma femme [...]." (« Mémoire pour un avocat »)
"Ô poésie des voyages adultères !... Est-ce que M. Paul Bourget [auteur dans les œuvres duquel il est souvent question d'adultère] se serait moqué de nous ?... Ce serait une pensée horrible !... Et quelle chute dans l'idéal !..." (« Clotilde et moi »)
"Ma destinée a vraiment d'incroyables malchances, d'innombrables et illogiques malchances. J'ai le sentiment que je suis l'être le plus accommodant du monde, à qui sont inconnues les bouderies, les taquineries, les mauvaises humeurs. Je n'ai de volonté, d'énergie, que pour plaire à ce qui m'entoure. Si déraisonnables soient-ils, je me plie à tous les caprices." (« Le Pont »)
Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur et son ironie...même si je pense que ses préoccupations et centres d'intérêt ont quelque peu vieilli ! Ce livre arrive juste pour constituer ma troisième participation au challenge de Stephie : allez voir ICI la page consacré aux lectures classiques de tous !