lundi 16 juin 2014

Ceux qui sauront de Pierre Bordage

Voici un livre dont une copiNETte collègue a parlé sur un forum que je fréquente. L'ayant trouvé à la médiathèque locale, je l'ai emprunté pour le lire. 


L'éditeur donne la quatrième de couverture : 
Et si la Révolution française n'avait pas eu lieu ? Voici le portrait d'une France qui ne fut jamais, où une minorité d'aristocrates continue, aujourd'hui, d'asservir les masses populaires, notamment en interdisant l'instruction. Jean, fils d'ouvrier, en fait la dure expérience lorsqu'une descente de police met un terme brutal aux cours qu'il suit clandestinement. Incarcéré, puis libéré par la Résistance, il devient un hors-la-loi. Clara, elle, est née du bon côté de la barrière. Pourtant, la vie dorée qu'on lui impose et les inégalités dont souffre son pays la révoltent. Deux personnages, un destin commun : changer le monde... Science-fiction « Pierre Bordage s'essaie avec la même réussite à tous les volets de la littérature de l'Imaginaire. L'uchronie vient de gagner un nouveau champion. Ceux qui sauront aborde de belle façon, à travers une histoire trépidante, nombre de problèmes cruciaux de notre époque. »

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Comme je vous l'ai dit, c'est une intervention d'une copiNETte collègue sur un forum qui m'a orientée vers ce livre. C'est d'ailleurs assez curieux car je ne suis pas fan de SF et je crois bien que je n'avais jamais lu d'uchronie auparavant ! Mais nous en avions justement parlé avec les élèves peu de temps avant et comme le thème de l'éducation interdite m'interpellait, j'ai pensé que cette lecture serait agréable. 

Mon avis après lecture :
J'ai beaucoup aimé cette lecture ! Certes le thème m'a intéressée mais je trouve aussi que Pierre Bordage l'a rendu vivant et très attrayant. Ça se lit bien et je pense qu'on peut le conseiller à de jeunes lecteurs. Il y a une suite, me semble-t-il (Ceux qui rêvent et Ceux qui osent). 

Des phrases au hasard de la lecture : 
"Liberté, égalité, fraternité, trois mots magnifiques, n'est-ce pas ? Trois mots qui formaient le coeur de la Révolution. Trois mots qui, si nous avions su les cultiver, auraient changé la face du monde."

"La liste était impressionnante des inventions qui n'avaient pas vu le jour parce que les classes dirigeantes craignaient de perdre le contrôle sur la population."

"De même, on avait refusé une autre merveilleuse invention : la machine à laver. On avait pensé que les femmes, désoeuvrées, pousseraient leurs maris à se révolter, à réclamer des droits. On se souvenait des furies de la Révolution, ces harpies braillardes et cruelles qui réclamaient le sang des aristocrates dans les allées de l'Assemblée. Il fallait donc occuper les femmes, et il n'était pas question de mettre sur le marché une machine qui leur ferait gagner du temps."

Une lecture parfaite pour se détendre, disponible dans toutes les bonnes médiathèques !

samedi 14 juin 2014

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Héhé  je suis toujours là... même si je n'ai pas pris le temps de chroniquer ce que j'ai lu ! Allez tentons une mise à jour progressive !
Cela fait déjà un bon moment que j'ai terminé ce livre que toute la blogo a déjà chroniqué. 

L'éditeur en parle : 
«Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.»

Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
C'est simple : tout ce que j'en ai lu partout notamment chez mes copiNETtes serial lectrices ! Mais cela fait si longtemps que je ne retrouve pas les liens... sauf celui de Leiloona ICI (clic) et celui de Dollylou ICI (clic). En tout cas, il me semble que c'est un roman qui a fait l'unanimité !

Mon avis après lecture : 
J'ai été séduite. Certes le sujet est âpre, violent même. Mais il est magnifiquement traité. Pas de pathos dégoulinant, une écriture sobre et belle et une lecture qui émeut et fait réfléchir, notamment sur le don d'organes. Oserai-je dire que c'est un... coup de cœur ?

Phrases au hasard :
"[...] l'arrêt du cœur n'est plus le signe de la mort, c'est désormais l'abolition des fonctions cérébrales qui l'atteste. En d’autres termes : si je ne pense plus alors je ne suis plus."

"Que faire Nicolas ? Enterrer les morts et réparer les vivants."

"[...] ce corps que la vie a éclaté retrouve son unité sous la main qui le lave, dans le souffle de la voix qui chante ; ce corps qui a subi quelque chose hors du commun rallie maintenant la mort commune, la compagnie des hommes. Il devient un sujet de louanges, on l'embellit."

Un très beau livre qui a remporté de nombreux prix vraiment mérités.