samedi 7 mai 2016

Quelqu'un pour qui trembler de Gilles Legardinier

J'ai déjà lu d'autres livres de Gilles Legardinier (voir ICI mais aussi ICI et ICI) et j'ai eu envie de lire son dernier roman. 


L'éditeur en parle : 

Pour soigner ceux que l'on oublie trop souvent, Thomas a vécu des années dans un village perdu en Inde. Lorsqu'il apprend que la femme qu'il a autrefois quittée a eu une fille de lui, ses certitudes vacillent.
Il lui a donné la vie, mais il a moins fait pour elle que pour n'importe quel inconnu. Est-il possible d'être un père quand on arrive si tard ? Comment vit-on dans un monde dont on ne connaît plus les codes ? Pour approcher celle qui est désormais une jeune femme et dont il ne sait rien, secrètement, maladroitement, Thomas va devoir tout apprendre, avec l'aide de ceux que le destin placera sur sa route.
Voici la réjouissante histoire de ce que nous sommes capables de réussir ou de rater au nom de la seule chose qui compte dans nos vies.

Grâce à ses best-sellers, Gilles Legardinier a fait rire et ému des millions de lecteurs à travers le monde. Son humour et une humanité sincère, alliés à un goût unique pour les histoires décalées, trouvent un écho de plus en plus grand.
Une fois de plus, à travers des personnages bouleversants et des situations hilarantes dont il a le secret, cet auteur atypique parvient à nous surprendre pour mieux nous entraîner ailleurs, au plus profond de nous...

Le site de l'auteur est ICI : clic


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Eh bien, je ne suis pas forcément une fan absolue de l'auteur mais j'ai été attirée d'abord par la couverture (ces coussinets !), puis par la quatrième de couverture et l'annonce de l'intrigue. 


Mon avis après lecture :

Parmi ceux que j'ai lus, c'est le livre de l'auteur que j'ai préféré. Pourquoi ? Je ne sais pas ! Sans doute parce que la maison de retraite où se déroule une bonne partie de l'intrigue fait écho à de douloureuses préoccupations familiales actuelles. Ça fait du bien de lire qu'une maison de retraite peut être un lieu de bonheur et de vie. 
J'ai trouvé les personnages attachants et l'intrigue originale. L'écriture est toujours aussi agréable à lire, avec un style alerte, des dialogues vifs (et enfin une histoire qui ne passe pas par la case "scène de sexe obligatoire" de la littérature contemporaine !) 


Quelques phrases en passant : 

"La seule chose qui compte, c'est d'avoir quelqu'un pour qui espérer mieux. L'essentiel, c'est d'avoir quelqu'un pour qui trembler."

"L'âge est une façon d'envisager le monde, un moyen de se situer parmi les autres. Peu importe le nombre de bougies sur ton gâteau. Laisse-moi te confier ce que je crois. Tu resteras jeune tant que tous les ennuis que tu affronteras viendront des autres, de l'extérieur. Le jour où tu t'apercevras que ce que tu es devenu t'empêche de vivre comme tu l'entends, ce sera différent. Physiquement ou mentalement, tu toucheras ta propre limite. [...] On est vieux quand on devient son propre ennemi."

"On ne devrait jamais parler de la fin aux jeunes, on devrait les laisser découvrir la vie sans rien leur dire. Offrons-leur la chance de de se faire surprendre par l'amour, par la violence du monde, par ce qu'offre ou ce que coûte chaque âge, et même par la mort. [...] On les encombre, on leur enseigne nos peurs, on ne leur montre que nos échecs, on ne leur donne que des leçons. Et nous sommes incapables de leur faire ressentir nos joies et nos espoirs, qui pourtant justifient tout."

Une histoire douce-amère, dont les situations oscillent entre drôlerie et émotion. Je vais finir par devenir fan de Gilles Legardinier ;-) 

mardi 19 avril 2016

Sauf miracle, bien sûr de Thierry Bizot

Il y a quelques mois, je vous avais présenté une lecture surprise qui m'avait séduite. Souvenez-vous, c'était ICI ! En voici la suite... 


L'éditeur en parle : 

"Longtemps je n'ai pas été particulièrement croyant, et tout allait bien.

Il y a cinq ans, j'ai accepté une invitation à une catéchèse de quartier. J'y suis allé avec des pieds de plomb. L'endroit était sinistre et déprimant.

C'est là que l'inimaginable s'est produit : je me suis mis à aimer Jésus.

Cette rencontre, je l'ai racontée dans Catholique anonyme.

Depuis, tout le monde me demande si cette drôle d'histoire d'amour perdure ou si je suis redevenu « normal ».

Et voilà l'incroyable : non seulement cette liaison se poursuit, mais il m'arrive des choses étonnantes.

On m'a invité à témoigner, à travers la France, dans des réunions privées ou dans des salles de cinq cents personnes. J'y ai croisé des illuminés, des cathos rigides, des chrétiens enthousiastes, des gens sincères et émouvants. Ma femme, plutôt méfiante au sujet de la religion, a décidé de réaliser un film de cinéma inspiré de mon livre. Nous avons mis deux ans à produire Qui a envie d'être aimé ?, sorti en salles en 2011. J'ai entretenu une vraie amitié épistolaire avec une dame de... cent ans. J'ai fait des rencontres surprenantes avec des SDF et j'ai des échanges nourris par internet avec une moniale, cloîtrée dans son monastère...

Ma vie n'a pas changé, mais elle n'est plus tout à fait la même, car mon nouveau boss, c'est Jésus !


Thierry Bizot a créé Éléphant et Cie avec Emmanuel Chain, une société de production à qui l'on doit en particulier le magazine Sept à huit et la série Fais pas ci, fais pas ça. Il a publié trois romans aux Editions du Seuil et, en 2008, Catholique anonyme qui a connu un grand succès.

Un extrait est en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Je vous l'avais dit en vous parlant de Catholique anonyme ICI, j'avais très envie de lire cette suite. C'est pour cela que j'ai demandé à ma médiathèque préférée de l'acheter et en voici donc ma lecture. 


Mon avis après lecture : 

J'ai préféré le récit de la conversion de Thierry Bizot dans Catholique anonyme, mais j'ai aimé connaître la suite de sa... crise de foi, qui perdure, ce qui est rassurant : quand on a rencontré Jésus, ça change la vie, toute la vie.
J'ai le DVD de Qui a envie d'être aimé (l'adaptation filmique de Catholique anonyme par la femme de Thierry Bizot, dont il est beaucoup question dans Sauf miracle, bien sûr) et j'ai hâte de le voir !


Quelques phrases en passant :

"[...] le fait d'avoir la foi n'est pas une fin en soi. Cela doit vous apporter, à vous ainsi qu'aux autres, quelque chose de concret. Les symptômes de la foi, selon moi, sont la sérénité, la joie et la bienveillance. Dans certaines occasions, plus rares, l'humilité aussi. Plutôt que de monter sur une chaise en salle de réunion et de proclamer votre foi en Jésus, ce qui vous fera passer pour une folle et compromettra votre prochaine augmentation de salaire, faites profiter vos collègues, chaque jour, sans rien dire, de votre sérénité, de votre joie de vivre et de votre intarissable bienveillance à leur égard. Et si, par extraordinaire, l'un d'entre eux vous demande un jour d'où vous viennent ces dons, alors vous lui parlerez de votre foi."

"Dès que je commence à raconter ma rencontre avec Jésus et l'histoire d'amour qui s'est ensuivie, j'oublie tout ce que je voulais dire, et le récit me vient comme il vient, sans que j'aie à le penser. Certes, je raconte toujours la même histoire, la mienne, et cependant les mots pour la dire sont souvent nouveaux et je les découvre alors avec étonnement, car ils m'apprennent beaucoup sur ma relation avec Jésus. C'est comme si une sorte de lumière, douce et limpide à la fois, venait se poser sur mes idées, et des phrases neuves, qui attendaient de s'exprimer, qui patientaient dans la pénombre, se mettent à éclore."

"Je me rappelle une phrase que m'avait écrite Jehanne.
Le vrai bonheur, c'est celui des autres."

Cette double découverte, de Catholique anonyme et de Sauf miracle, bien sûr, m'a donné envie de retrouver des lectures plus spirituelles, dont je ne vous parlerai pas ici, mais qui vont m'accompagner  avec bonheur. 

mardi 5 avril 2016

La Renverse d'Olivier Adam

Voici une nouvelle lecture avec le dernier roman d'Olivier Adam, emprunté à la médiathèque.

L'éditeur en parle : 

"Ce n'est qu'au moment d'entrer dans le bar-tabac que la nouvelle m'a vraiment heurté, qu'elle a commencé à filer le tissus du drap que je tendais depuis des années sur cette partie de ma vie. J'ai demandé deux paquets de cigarettes, salué les habitués du plat du jour. Au-dessus des tables, un téléviseur s'allumait sur une chaîne d'information en continu. A l'instant où j'y posé les yeux, le visage éminemment télégénique de Jean-François Laborde s'est figé sur l'écran. J'ai demandé qu'on augmente le volume. On annonçait son décès dans un accident de voiture. Suivait un rappel succinct de sa biographie. Fugacement, la pensée, absurde étant donné le temps accordé à l'information, qu'il n'avait pas été fait mention de ma mère m'a traversé l'esprit."

Dans La renverse, Olivier  Adam retrace l'itinéraire d'Antoine, dont la vie s'est jusqu'à présent écrite à l'ombre du scandale public qui a éclaboussé sa famille quand il était encore adolescent. Et ce faisant, il nous livre un grand roman sur l'impunité et l'humiliation, explorées au sein de la famille comme dans l'univers politique. 


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

C'est le billet de Dollylou sur son blog Livres et Compagnie ICI qui a motivé ma réservation à la médiathèque. 


Mon avis après lecture : 

Je crois que c'est le premier livre d'Olivier Adam que je lis... oups j'en rougis ! J'ai beaucoup aimé cette lecture : une fois le roman commencé, impossible de le lâcher. 
J'ai trouvé l'intrigue originale et j'ai été émue par le triste sort d'Antoine et de son frère Camille, détruits par le scandale politico-sexuel qui a bouleversé leur vie. Je dois tout de même avouer que j'ai été, comme d'habitude, agacée par les scènes de sexe, qui semblent le passage obligé du roman contemporain, mais qui ne me paraissent pas nécessaires (et je dois être une vieille peau coincée).


Quelques phrases :

"La mémoire est la chose la moins fiable qui soit. Surtout la mienne."

"Nous ne parlions de nos parents que pour nous plaindre des punitions et restrictions qu'ils nous infligeaient, des injustices dont nous pensions être victimes, de leur incapacité à nous comprendre, à dialoguer même, de l'ennui qu'ils nous inspiraient, de leurs goûts et de leurs idées de vieux. Comme tous les adolescents du monde. Nous nous jurions de ne jamais leur ressembler. Mais jamais nous n'interrogions ce qu'ils étaient l'un et l'autre. Ni le couple qu'ils formaient. Et la vie qu'ils avaient choisi de vivre ensemble."

"Ce jour-là, je suis rentré à la maison. Il me semblait que c'était ma place. La manière dont un fils était supposé se comporter dans ce genre de circonstances. Ce qu'on était en droit d'attendre de lui. Voilà bien la façon que j'avais alors de me comporter vis-à-vis de beaucoup de gens et de situations. Je ne vivais rien au premier degré. Je vivais tel que je croyais être censé le faire."


Un auteur que j'ai eu plaisir à découvrir et dont je lirai volontiers d'autres ouvrages !

dimanche 28 février 2016

La Maladroite d'Alexandre Seurat

Voici aujourd'hui une lecture choc que je ne suis pas près d'oublier. 


L'éditeur en parle : 

"Inspiré par un fait divers récent, le meurtre d’une enfant de huit ans par ses parents, La maladroite recompose par la fiction les monologues des témoins impuissants de son martyre, membres de la famille, enseignants, médecins, services sociaux, gendarmes… Un premier roman d’une lecture bouleversante, interrogeant les responsabilités de chacun dans ces tragédies de la maltraitance."


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'avais lu des critiques sur ce livre lors de sa sortie, en particulier celle de Leiloona, du blog Bricabook, ICI. Leiloona y parlait d'un roman "coup-de-poing" loin d'être un "feel good book" et malgré cela, alors que j'aime souvent les lectures légères, j'ai eu envie de lire ce premier roman (d'un collègue). 


Mon avis après lecture :

J'ai, comme tous les lecteurs de ce roman je crois, pris une grande claque. Leiloona évoquait une progression du lecteur dans l'oeuvre la gorge nouée et c'est tout à fait ça. L'histoire de la petite Diana bouleverse, émeut et l'on ne peut en sortir indemne, d'autant que le fait divers qui a inspiré l'auteur est encore vif dans les mémoires. Aurait-on pu éviter un tel drame ? 
L'auteur ne sombre jamais dans le pathos, les cruautés infligées à la fillette ne sont jamais précisées, mais la lecture laisse monter l'impression atroce du drame imminent et inévitable. 
La polyphonie ajoute à la douleur que l'on ressent à la lecture : chacun a fait, à sa mesure, ce qu'il a pu, ce qu'il "devait faire"... et pourtant les lenteurs administratives, le manque de communication parfois, ont eu raison de toutes les tentatives d'aide à Diana et à sa famille en souffrance. 
Nini DS a lu ce livre il y a peu et dit qu'elle en est sortie "sonnée" (voir son billet ICI). C'est tout à fait ça. Et l'uppercut reçu laisse KO. 


Quelques phrases : 

"Alors, je ne vois plus ma classe, mes élèves se figent en noir et blanc -- et parmi eux, il y a Diana : elle est la seule à ne pas être en noir et blanc et à ne pas être immobile, je la sais en danger, elle me regarde, comme si elle guettait de moi ce que je peux faire, ce que je vais faire. Mais dans le cauchemar, je sais que tout est déjà trop tard pour elle, elle me regarde, et je ne peux rien faire, et je voudrais qu'elle me pardonne." (l'institutrice)

"[La médecin scolaire] s'est tue un moment, a souri, puis a dit lentement que c'était plus compliqué que ça, qu'avant de jeter le discrédit sur une famille, il fallait une certaine circonspection -- c'étaient ses termes, discrédit, circonspection, et elle a dit que les droits de la famille prévalaient, qu'il fallait des faits concrets. Pendant un moment, je n'ai rien pu dire. Des faits concrets ? Elle m'a calmement raccompagnée à la porte." (l'institutrice)

"[...] il [le policier] insistait, il voulait savoir si je pouvais avoir une idée d'où elle serait allée, où elle aurait aimé partir, ma soeur, si elle était partie, mais je n'en savais rien. Alors il m'a demandé ce que j'imaginais qu'elle aurait pu vouloir que je fasse pour elle, s'il lui était arrivé quelque chose. Je l'ai regardé, et j'ai failli lui dire qu'elle n'aurait jamais pensé à ce que j'aurais pu faire pour elle, parce que personne n'avait jamais rien fait pour elle, et que je ne ferais rien pour elle, puisque c'était fini. Mais j'ai rien dit." (le frère)

Voilà. Un livre à lire absolument, même s'il est dur. 

vendredi 12 février 2016

La Voix sombre de Ryoko Sekiguchi

Un livre exposé sur la table des nouveautés de ma médiathèque m'a attirée... 

L'éditeur en parle : 

Il faut entendre le titre La Voix sombre dans les deux sens possibles. La tristesse, mais aussi la disparition. Ce livre est en effet une suite de pensées sur ce qu'il reste d'une voix quand celle ou celui à qui elle appartenait n'est plus. Qu'est-ce qu'une voix enregistrée ? Qu'est ce que la trace que laisse une voix ? est-elle matérielle, corporelle ? Et de là, le livre s'étend à l'image, aux odeurs, et puis il devient une réflexion sur l'absence, la mort.

Le livre peut être feuilleté ICI (clic)


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Je ne suis pas une grande lectrice de littérature japonaise (même si Ryoko Sekiguchi écrit en français). Mais j'ai perdu ma voix, mon outil de travail, au mois d'octobre dernier et je ne dois mon salut qu'à des séances hebdomadaires chez l'orthophoniste depuis... alors évidemment, ma voix ayant sombré, j'ai été attirée par le titre de ce livre. 


Mon avis après lecture : 

Ce petit livre est pour moi un grand livre. Je ne suis pas vraiment une auditive, mais l'idée d'enregistrer la voix de ceux qu'on aime, la pertinence des remarques sur le temps de la voix et le temps de l'écoute m'ont fait réfléchir. J'ai beaucoup aimé ce livre... 


Quelques phrases en passant : 

"La voix trouble la temporalité parce qu'elle est condamnée à rester au présent pour toujours."

"En définitive, dans nos sociétés, on est peu soucieux de conserver les traces directes du corps : odeur, cheveux ou écriture. Ni les objets fabriqués, tricotés, brodés, façonnés par la personne. Et encore moins la peau, le corps lui-même en forme de momie. Reste ce qui est sans corps, photographie et vidéo." 

"La voix est la seule partie du corps qu'on ne puisse pas enterrer. on peut enterrer les cordes vocales ; pas la voix, les ondes enregistrées."

"Pourquoi la fin est-elle insupportable ? Pourquoi les fins sont-elles considérées par définition comme un mal, et les fils de vie, par définition, condamnés à suivre leur cours ? Cette question, parallèle à la question  de la présence-absence-disparition, persiste intacte sans trouver de réponse. 

Sans trouver de voix pour répondre."

Une lecture qui me restera longtemps en mémoire. 

dimanche 24 janvier 2016

La Variante chilienne de Pierre Raufast

Voici un livre que j'ai lu grâce à Price Minister, dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire et que j'ai chroniqué sur IG. Je l'avais choisi après avoir lu l'avis enthousiaste de Leil sur Bricabook ICI

L'éditeur en parle : À PROPOS DU LIVRE

"Il était une fois un homme qui rangeait ses souvenirs dans des bocaux.
Chaque caillou qu’il y dépose correspond à un évènement de sa vie. Deux vacanciers, réfugiés pour l’été au fond d’une vallée, le rencontrent  par hasard. Rapidement des liens d’amitiés se tissent au fur et à mesure que Florin puise ses petits cailloux dans les bocaux. À Margaux, l’adolescente éprise de poésie et à Pascal le professeur revenu de tout, il raconte. L’histoire du village noyé de pluie pendant des années, celle du potier qui voulait retrouver la voix de Clovis dans un vase, celle de la piscine transformée en potager ou encore des pieds nickelés qui se servaient d’un cimetière pour trafiquer."


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

C'est facile, c'est le billet élogieux de ma copiNETte blogueuse Leiloona ICI qui m'a conquise. En effet, elle parle d'un véritable conteur et qui n'a pas envie de lire des histoires ? J'avoue que j'avais aussi entendu parler en bien du premier roman de l'auteur, La Fractale des raviolis


Mon avis après lecture : 

Je ne dirai qu'un mot : génial ! C'est un vrai bonheur de lecture, surtout que les histoires s'enchaînent sans temps mort et avec des personnages variés et terriblement attachants ! L'amitié lie les hommes comme les histoires et le lecteur est ému (en tout cas, moi je l'ai été !). J'ai aimé le principe des cailloux de mémoire de Florin. En effet, Florin, après un coma, ne ressent plus d'émotions. Il comprend vite comment mimer celles-ci, mais les souvenirs se nourrissent d'émotions et de ce fait, Florin ne mémorise plus sa vie... C'est pourquoi il conserve dans des bocaux des cailloux dont le simple contact lui permet de retrouver instantanément ses souvenirs. Pour être honnête, j'ai vraiment presque regretté les galets que j'avais longtemps gardés en souvenir d'un tas d'événements importants seulement pour ma petite personne... 
Seul reproche à faire à ce livre : j'aurais voulu que ça dure plus longtemps. Voici la petite mise en scène que j'ai montrée sur IG pour présenter ce roman... avec le roman, de petits cailloux, un jeu de Scrabble, un valet de coeur, des poésies de Musset... autant de souvenirs pour Florin et d'autres personnages ! 



Bonheurs de phrases : 

"Petit carnet, j'en arrive à cette conclusion : 
Après ces vacances, je partirai. 
Je vivrai sans mémoire. Un jour blanc, un jour noir."

"-- Ce ne sont pas des cailloux, mais des pépites, dis-je pensif. 
  -- Oui. C'est toute ma mémoire." 

"[...] j'ai une chance incroyable de pouvoir m'affranchir du passé. Je vis au jour le jour dans une grande sérénité : sans regret ni remord. Je vis ici et maintenant : les deux pieds bien au sol." Une vraie leçon de pleine conscience ;-) 

Voici un livre qui m'a enchantée et j'ai déjà prévu d'emprunter à la médiathèque le premier roman de l'auteur ! 

jeudi 31 décembre 2015

Catholique anonyme de Thierry Bizot

Voici un livre qui n'était pas sur ma PAL. Un livre que je ne devais pas lire "a priori". Et c'est c'est une très belle rencontre. 

L'éditeur initial (Seuil) en parle en citant l'auteur : 


Il faut avoir une sacrée motivation pour faire son coming-out spirituel dans le milieu des médias.

Jusqu’à l’âge de 44 ans, j’ai été un catholique non pratiquant, non communiquant, non convaincu. N’étant pas suicidaire de nature, je n’ai jamais revendiqué mon éducation catholique, afin de ne pas passer pour un ringard, ce qui représente la condamnation ultime pour un producteur de télévision.

Et puis un jour j’ai reçu chez moi une étrange invitation… Un professeur de mes enfants, que j’estime beaucoup, me proposait de venir un soir à une catéchèse pour adultes, à deux pas de chez moi. Plus intrigué qu’autre chose, et désireux de lui faire plaisir, j’ai participé pendant deux mois, de façon décousue et méfiante, à des séances qui me paraissaient intellectuellement intéressantes. J’y suis allé pour me cultiver, un peu comme si j’assistais à des cours de philo…

Et c’est là que j’ai fait une rencontre.

Une rencontre qui a changé toute ma vie.

T.B


Thierry Bizot ne prêche pas. Il raconte avec beaucoup de finesse et de drôlerie ce qui lui est arrivé. Ce récit est aussi le portrait d’un homme d’aujourd’hui, fonceur et anxieux, qui voudrait tout réussir. Vie professionnelle et vie privée sont traitées avec une sincérité totale, un sens aigu de l’observation et de l’autodérision. Croyant ou pas, chacun s’y retrouvera.

Un extrait est en ligne ICI (clic).


Ce qui m'a donné envie de le lire :


Ah la la... c'est bien difficile. Peut-être que c'est lui qui m'a choisie... Que je vous raconte. J'avais un RV chez le coiffeur en début de matinée et un RV chez le médecin en fin de matinée. Entre les deux, pas le temps de rentrer à la maison. D'ordinaire, je ne sors pas sans un livre dans ce genre de circonstances ! Mais là, j'avais clairement tout oublié ! Fort heureusement, la médiathèque n'était pas loin... Je m'y suis donc précipitée. J'ai regardé rapidement et c'est le rayon "Témoignages" qui m'a fait de l'oeil. J'ai hésité entre le nième témoignage d'une collègue enseignante sur les bonheurs et douleurs de notre beau métier et puis le titre Catholique anonyme m'a attirée. J'ai beaucoup attendu chez le médecin et j'ai lu les trois quarts du livre pendant ce temps... C'était hier ! Et aujourd'hui, vite vite, je l'ai terminé. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été emportée. J'ai suivi le parcours de Thierry Bizot avec bonheur et peut-être une pointe d'envie. C'est que je ne suis pas en odeur de sainteté (hahaha) pour l'Église : divorcée d'un mariage religieux et remariée... mais je suis persuadée au fond de moi -- oups ça doit être très mal de le penser et encore plus de l'écrire -- que Dieu est Amour inconditionnel, donc plus généreux et plus ouvert que ses représentants. À l'intérieur du "roman" (c'est ce qui est écrit sur la première page), comme un clin d'oeil, j'ai trouvé un marque-page laissé par le précédent lecteur (la précédente lectrice ?), une feuille découpée sur laquelle était écrit en rouge Vie Nouvelle. La coïncidence m'a amusée... 
Ma lecture a été rapide. Boulimique. Et j'ai été vraiment émue par ce récit d'une conversion moderne (les seuls récits de conversion que je connaissais étaient celui de Blaise Pascal et celui de Paul Claudel). De nombreux passages m'ont séduite et je les ai notés précieusement. Et j'ai maintenant très envie de lire la suite : Sauf miracle, bien sûr. Il semble aussi qu'il y ait eu une adaptation filmique réalisée par la femme de l'auteur, Anne Giafferi : Qui a envie d'être aimé ? Je vais regarder dans ma médiathèque préférée !


Bonheurs de phrases en passant : 

"Pour tout ce qui concerne la religion, je suis immature, j'en conviens. Si je comparais ma culture spirituelle à celle que j'ai du roman, elle se limiterait à la Comtesse de Ségur, au "Club des cinq" et à la Bibliothèque Verte", et je serais bien obligé de trouver la littérature peu représentative de ma vie d'adulte... On me conseillerait alors de découvrir Balzac ou Faulkner et ce ne serait pas du luxe. 
Mais je peux me passer de religion mieux que des livres. La preuve, mes seuls contacts avec l'Église ces vingt dernières années ont été les messes de Noël, quelques enterrements, et des mariages, dont le mien. Et enfin cette récente séance de catéchèse. On ne peut pas dire que je sois intoxiqué ! Cela ne m'a pas empêché de bien vivre jusqu'ici."

"Ce programme, dans lequel je m'étais inscrit en touriste, en cynique désabusé et content de lui, m'a fait réfléchir."

"Soudain fond sur moi une vérité toute simple, qui me foudroie : cette petite troupe que j'ai sous les yeux, ces bras cassés, comme il me plaît de les qualifier, eh bien... j'en suis un. 
Je leur ressemble, je suis comme eux et je ne le savais pas. 
Je suis un bras cassé. Un pauvre type comme les autres, qui cherche sa bouée de sauvetage. une âme perdue. Comme chacun d'entre eux. Je ne suis ni mieux, ni moins bien. Je suis fait de la même pâte, du même sang, de la même banalité. Je suis de la race qui murmure. Je n'ai rien de supérieur. Et, si je suis ici, ce n'est pas par hasard."


Voilà donc cette lecture surprise en ce dernier jour de 2015... Nul doute que la suite sera au programme de mes lectures 2016. Un peu de spiritualité ne nuit jamais.