vendredi 4 décembre 2009

La Femme auteur de Madame de Genlis

Oh la la quelle paresse... Je n'arrive pas à rendre compte de mes lectures... En voici encore une, à ajouter en deuxième participation au défi à 2 euros de Cynthia ICI.


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : «Si vous deveniez auteur vous perdriez la bienveillance des femmes, l'appui des hommes, vous sortiriez de votre classe sans être admise dans la leur. Ils n'adopteront jamais une femme auteur à mérite égal, ils en seront plus jaloux que d'un homme. Ils ne nous permettront jamais de les égaler, ni dans les sciences, ni dans la littérature ; car, avec l'éducation que nous recevons, ce serait les surpasser.»
«Gouverneur» des enfants d'Orléans avant la Révolution, Caroline-Stéphanie-Félicité du Crest, comtesse de Genlis (1746-1830), est l'auteur d'une œuvre considérable, presque entièrement oubliée aujourd'hui à l'exception de ses célèbres Mémoires publiés en 1825. Dans La Femme auteur, nouvelle sentimentale parue sous l'Empire, elle met en garde les femmes qui souhaitent sortir de leur condition et devenir célèbres grâce à la littérature.

Ce qui m'a donné envie de le lire : c'est un article de Gio ICI qui m'a rappelé l'existence de ce livre dans ma PAL ! En fait d'ailleurs, il était rangé dans ma bibliothèque et je l'avais complètement oublié... C'était l'occasion d'y jeter enfin un coup d'œil !

Mon avis après lecture : Je n'ai pas été éblouie par ce court récit (trop sentimental pour mon goût) mais j'ai passé un bon moment. Je dois dire que j'ignorais tout de l'existence de Mme de Genlis, qui me semble fort oubliée en tant que femme auteur (eh oui à l'époque, on n'écrivait pas l'horrible auteure). L'inégalité des sexes vaut même pour la postérité... Et à mon humble avis, il y a encore du boulot de ce côté-là comme des autres...

Bonheur de phrases :
"Il est beaucoup plus doux, pour le coeur et pour l'esprit, de faire un roman, que d'écrire sa propre histoire : dans le dernier cas, la dissimulation est à la fois un tort réel et une contrainte qui refroidit l'imagination, et la sincérité parfaite est toujours une imprudence et communément un ridicule."
"Les bienséances ont beaucoup plus d'étendue et de sévérité dans le grand monde que dans les classes inférieures : elles y sont si délicates, que souvent elles ressemblent au sentiment ; c'est qu'elles sont faites pour y suppléer."
"Il y a deux ou trois mois d'enchantement pour un jeune auteur qui débute d'une manière birllante ; le plaisir de relire son ouvrage imprimé, et les journaux qui en rendent un compte favorable ; celui d'en voir paraître les premières traductions, les lettres flatteuses, les jolis vers que l'on reçoit, les éloges de tous les gens que l'on connaît et que l'on rencontre ; chacune de ces choses a son prix : dans cet instant, le coeur a ses jouissances ainsi que l'amour-propre [...]."
"[...] il n'y a point d'esprit de corps parmi les femmes, et cela doit être. Formées, par leur sensibilité, pour avoir une existence plus intéressante et moins égoïste que la nôtre, la gloire, à moins d'exceptions très rares, au lieu d'être pour elles une possession personnelle, n'est presque toujours qu'un bien relatif. Elles la trouvent dans les actions d'un père, d'un fils, d'un époux ; elles l'emrpuntent et ne la donnent pas ; et les lois, en cela, sont d'accord avec la nature ; n'est-il pas juste que la gloire appartienne en propre à celui qui peut seul transmettre son nom et le laisser en héritage ?" (maintenant que la femme peut donner son nom à l'enfant, peut-être a-t-elle le droit à la gloire ? ;-)

On en parle ailleurs : chez Gio, comme je vous l'ai dit !

4 commentaires:

  1. Il est dans ma PAL aussi, acheté suite au billet chez Gio ;)

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  2. Le roman que tu évoques faisait partie de l'ancien catalogue des éditions des femmes..

    Ce n'est pas tant l'auteur femme qui a été sanctionné par le silence mais la période tout entière dans laquelle elle a écrit, les années 1780 à 1820... L'histoire littéraire a été écrite de manière à formuler des grandes ruptures. Les Lumières de 1760, le libertinage, le romantisme de 1830. Je crois du reste que c'est son sexe qui lui permet d'être de nouveau publié en raison de la féminisation de l'université. Parce que des auteurs trés intéressants comme Marmontel, Florian ne sont plus guère publiés. Et c'est vraiment dommage. Farnace

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  3. Il est dans ma PAL pour le challenge (déjà lu mais il y a longtemps, hâte de le relire pour raviver mon souvenir)!
    Je le note dans le récap' ;)

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  4. Bonjour je découvre ton blog grâce à leiloona. Moi aussi je suis inscrite au challende 2€! Mme de Genlis est effectivement peu connue aujourd'hui pourtant elle le fut au XIXème et George Sand avait lu ses contes, qui demeurent un peu plus connus ! à bientôt

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