Une lecture... de saison ! :-)
L'éditeur en parle :
Avant, le soir, pour me détendre, je faisais des croquis, avec règle et compas, comme on me l’a appris pendant mes études de dessin industriel.
Maintenant j’écris sur un cahier volé dans la maison d’en face, désertée par ses occupants.
Je me suis toujours fait l’effet d’un homme sans histoires. Ce qui m’a pris d’entrer dans cette maison, je ne saurais l’expliquer. La poussière qui s’accumulait sur la voiture garée devant, la boîte aux lettres qui débordait de publicités ont dû me faire craindre un événement dans le genre des faits divers dont parlent parfois la télévision ou les journaux.
Ce que j’y ai découvert n’avait rien de spectaculaire.
Pourtant, ce cahier que j’y ai ramassé dans une chambre d’enfant allait bouleverser mon existence.
Thierry Beinstingel est l’auteur de plusieurs romans très remarqués, parmi lesquels Retour aux mots sauvages (Fayard, 2010), Ils désertent (Fayard, 2012) et Faux nègres (Fayard, 2014). Il poursuit dans ce nouveau roman son inlassable enquête sur le rôle du langage, à travers l’histoire d’un homme à qui les mots se sont imposés, d’abord pour se protéger, puis pour l’éclairer.
Ce qui m'a donné envie de le lire :
Je lis tous les livres de Thierry Beinstingel depuis son premier roman. D'ailleurs je vous avais présenté un de ses romans ICI et je vous avais avoué que j'étais vraiment fan. Mais là, mon année a été très éprouvante et j'ai même zappé la sortie de ce roman (mais le dernier est sorti aujourd'hui et je l'ai déjà). Du coup, j'ai donc pu lire avec plaisir cet été ce Journal de la canicule qui, en plus, parle d'écriture, ce qui, vous le savez, est au coeur de mes préoccupations.
Mon avis après lecture :
J'aime toujours autant le style de l'auteur.
L'intrigue commence à la manière d'une enquête : les voisins ont disparu. Le personnage inquiet de ce qui est arrivé à ses voisins mais aussi de ce qu'on pourrait penser de ses visites dans leur maison vide, va consigner ses remarques par écrit. Ainsi, il découvre l'écriture et se découvre...
Cette sorte de mise en abyme est l'occasion d'une réflexion sur les mots et leur pouvoir sur chacun.
On trouve aussi des réflexions sur le travail et son évolution dans le monde d'aujourd'hui, comme dans quasiment tous les autres romans de Thierry Beinstingel.
Quelques phrases en passant : j'ai eu du mal à choisir...
"Je ne sais pas pourquoi j'écris tous ces trucs dans ce carnet. Heureusement que ce n'est que pour moi, de même que mes dessins industriels de phare, d'essuie-glace, de tableau de bord, sont destinés à rester dans des cartons. Finalement, les deux heures que je viens de passer à écrire me procurent la même sensation que m'attabler à la planche à dessin. J'ai l'impression de m'enfoncer dans la matière des choses."
"Quand on écrit, on ajoute la succession des idées et l'épaisseur du temps, tandis que quand on dessine c'est l'exactitude que l'on veut notifier à un moment donné. Ces réflexions que je ne m'étais jamais formulées me surprenaient. J'avais l'impression que c'était l'écriture qui me les avait données à travers ce cahier que je noircissais chaque jour sans pouvoir m'en empêcher."
"C'est drôle comme ça vient l'écriture. J'ai écrit tout un paragraphe sur un épisode qui n'a duré que cinq minutes à peine. Il y a parfois des moments importants qu'on aimerait graver dans le marbre. Je comprends les écrivains. Je me sens mieux après avoir couché sur le papier ces quelques lignes que je ne cesse de relire comme s'il y avait un sens caché dedans. Ça m'apaise. J'aimerais y mettre tellement d'autres choses, d'autres émotions, mais je suis d'un caractère discret, taiseux, les mots me viennent difficilement."
Encore une lecture qui va m'accompagner longtemps.
Et le relais est déjà là : Vie prolongée d'Arthur Rimbaud est sorti aujourd'hui ! Je vous en reparlerai :-)
L'intrigue commence à la manière d'une enquête : les voisins ont disparu. Le personnage inquiet de ce qui est arrivé à ses voisins mais aussi de ce qu'on pourrait penser de ses visites dans leur maison vide, va consigner ses remarques par écrit. Ainsi, il découvre l'écriture et se découvre...
Cette sorte de mise en abyme est l'occasion d'une réflexion sur les mots et leur pouvoir sur chacun.
On trouve aussi des réflexions sur le travail et son évolution dans le monde d'aujourd'hui, comme dans quasiment tous les autres romans de Thierry Beinstingel.
Quelques phrases en passant : j'ai eu du mal à choisir...
"Je ne sais pas pourquoi j'écris tous ces trucs dans ce carnet. Heureusement que ce n'est que pour moi, de même que mes dessins industriels de phare, d'essuie-glace, de tableau de bord, sont destinés à rester dans des cartons. Finalement, les deux heures que je viens de passer à écrire me procurent la même sensation que m'attabler à la planche à dessin. J'ai l'impression de m'enfoncer dans la matière des choses."
"Quand on écrit, on ajoute la succession des idées et l'épaisseur du temps, tandis que quand on dessine c'est l'exactitude que l'on veut notifier à un moment donné. Ces réflexions que je ne m'étais jamais formulées me surprenaient. J'avais l'impression que c'était l'écriture qui me les avait données à travers ce cahier que je noircissais chaque jour sans pouvoir m'en empêcher."
"C'est drôle comme ça vient l'écriture. J'ai écrit tout un paragraphe sur un épisode qui n'a duré que cinq minutes à peine. Il y a parfois des moments importants qu'on aimerait graver dans le marbre. Je comprends les écrivains. Je me sens mieux après avoir couché sur le papier ces quelques lignes que je ne cesse de relire comme s'il y avait un sens caché dedans. Ça m'apaise. J'aimerais y mettre tellement d'autres choses, d'autres émotions, mais je suis d'un caractère discret, taiseux, les mots me viennent difficilement."
Encore une lecture qui va m'accompagner longtemps.
Et le relais est déjà là : Vie prolongée d'Arthur Rimbaud est sorti aujourd'hui ! Je vous en reparlerai :-)