jeudi 22 avril 2010

Une seconde avant Noël de Romain Sardou

Je vous entends déjà ! Pas de saison... C'est vrai mais vous le savez : y'a plus de saison ma pauv' dame ! :-))) Et ce n'est qu'hier, à la faveur d'un aller-retour à la Capitale, que j'ai enfin pris le temps de lire ce merveilleux conte envoyé par Edelwe de Lectures et Farfafouilles CLIC lors du Swap Cap sur Noël dont je vous parlais ICI.

L'éditeur en parle : Qui était le Père Noël avant de devenir le Père Noël ?
1851. À Cokecuttle, cité industrielle anglaise hérissée des cheminées des hauts-fourneaux couvertes de suie, Harold Gui, neuf ans, orphelin de père et de mère, survit péniblement sous les ponts en pratiquant divers petits métiers.
Et pourtant...
Harold ne le sait pas encore, mais il est promis à un avenir merveilleux. Guidé par un génie invisible, il va découvrir un monde peuplé de lutins, d'arbres magiques et de rennes volants. D'extraordinaires aventures l'attendent avant de pouvoir enfin rencontrer sa destinée et devenir ce personnage à la longue barbe blanche et au costume rouge éclatant que nous connaissons tous très bien : le Père Noël...

Ce qui m'a donné envie de le lire : Je voulais lire Romain Sardou depuis un moment. Edelwe le savait et a fort bien choisi ce livre pour le swap. cela dit, j'avoue avoir été un peu désarçonnée lorsque j'ai vu qu'il s'agissait d'un conte, ce qui, je le confesse, ne correspond pas du tout à mes lectures habituelles !

Mon avis après lecture : Un immense bonheur ! Ce conte est absolument magique ! Bouleversant et doux, il nous emmène au plus profond de notre âme d'enfant... Une découverte magnifique ! J'ai, entre autres, aimé l'atmosphère souvent dickensienne, les nombreuses et amusantes adresses au lecteur et les explications données à la féerie de Noël.

Bonheur de phrases :
"S'il était possible au lecteur de ce petit conte (que nous imaginons allongé dans sa chambre ou blotti sur un strapontin de métro), s'il lui était possible de se suspendre provisoirement dans les airs de Cokecuttle, oh ! pas trop haut, mais, mettons, à une cinquantaine de pieds, il pourrait visiter à la manière d'un esprit bienveillant le dessus des ruelles et des places de la ville."
"Nous appellerons cela du "papier cadeau" ! Il faut qu'un présent soit une fête, avant même qu'on ne l'ait ouvert !"
"Lorsque tu auras des ennuis, comme toujours les adultes, il te suffira de jeter un œil sur ce lutin pour te rappeler que nous sommes là et qu'il n'y a pas que les ennuis dans la vie !"

Un conte poétique, aux personnages attachants qui réapparaissent dans un autre livre de l'auteur. Une belle idée qu'un peu de douceur dans ce monde de brutes... Merci Edelwe !

mardi 20 avril 2010

Théorie du chiffon de Marc Lambron

Encore une lecture passée... celle de Théorie du chiffon de Marc Lambron.

L'éditeur en parle : Un grand couturier français décide de lever le voile sur les coulisses de sa carrière.
Célébré pour son talent, il se sent dépassé par le culte dont il fait l'objet : la mode serait-elle devenue la nouvelle religion universelle ? Au fil de plusieurs entretiens, ce monstre sacré satirise tout ce qui le fait vivre : les égéries, la presse féminine, la télévision, le mimétisme mondialisé, la culture des apparences. Portrait au vitriol d'un milieu, Théorie du chiffon propose aussi, à travers le prisme de la mode, un regard sur l'époque.
La crise et ses simulacres, les hommes et les femmes, les nouvelles lois subtiles et cruelles de la séduction. Sous un voile de gaze, une morale de la lucidité.

Ce qui m'a donné envie de le lire : je croyais que c'était un article sur le blog de Leiloona ICI mais apparemment je l'avais déjà sur ma table de nuit à ce moment-là... Cela dit, le thème ne pouvait que m'intéresser. Je ne suis pas une fashionista comme Lollipops (clic) mais j'aime la mode et le milieu de la couture m'intéresse... Et puis, les caprices de la mode, depuis la lecture de Montesquieu... j'y suis sensible ! (si vous voulez retrouver Montesquieu, c'est ICI !)

Mon avis après lecture : J'ai a-do-ré ! (même si une fois de plus, j'ai regretté une fin moins aboutie). J'ai pensé à différents couturiers bien connus, mais le personnage de Jean-Louis Beaujour est l'archétype symbiotique de tous nos couturiers contemporains ! J'ai aussi apprécié la formule originale de l'entretien entre Jean-Louis et Hélène Delmas, romancière et non journaliste de mode.

Bonheur de phrases :
"HD : Comment considérez-vous ce qu'il faut bien appeler votre gloire mondiale ?
JL : Comme une musique composée avec des ciseaux. J'ajuste des tissus sur des corps pour les faire chanter."
Portrait de son confrère Nello : "Nello est un masseur napolitain, un vieux ragazzo qui faisait les plages à vingt ans et a ramassé un dé à coudre entre deux coups de rein. [...] Il a une tête d'olive qui aspire au bocal. La bouche en cul de poule, comme s'il suçotait en permanence du Campari avec une paille. Avec ça, toujours bronzé. [...] C'est une vieille peau, un mausolée. Nello a reçu tellement d'injections dans les pommettes qu'il devrait ressembler à une termitière."
"Les gens très riches se font mousser avec leurs collections de tableaux, pas avec leurs bibliothèques. Vous savez, les livres restent dangereux parce qu'ils incitent à réfléchir, alors qu'un tableau éveille une fois sur dix la même question, celle de son prix." (et là, j'ai pensé à "Art" de Yasmina Reza)

Un bon moment donc, avec un auteur que je n'avais jamais lu mais dont j'ai aimé le style acéré !
Pour lire le billet de Leiloona de Bricàbook, c'est !

dimanche 18 avril 2010

Firmin de Sam Savage

Eh non ce blog n'est pas mort ! Juste un peu endormi... Voici donc un réveil en douceur avec Firmin, autobiographie d'un grignoteur de livres, de Sam Savage.

L'éditeur en parle : Autobiographie d'un grignoteur de livres, Firmin raconte l'histoire d'un rongeur érudit qui a vu le jour dans les sous-sols d'une librairie de Scollay Square, vieux quartier en péril du Boston des années 1960. Plein d'appétit pour les mots, épris de nourritures spirituelles autant que terrestres, Firmin ne peut communiquer tous ses coups de coeur ni exprimer ses détresses, et voit avec révolte se déliter sa race comme son quartier, cernés par l'incompréhension des hommes et par les mécanismes du profit.
Mais la rencontre avec un romancier marginal le sauve du pessimisme ambiant. Superbe hommage aux valeurs de l'écrit et aux singularités de toutes espèces, l'aventure de Firmin est aussi un fabuleux trait d'union entre littérature, exclusion et résistance.
Né en 1941 en Caroline-du-Sud, Sam Savage vit avec sa femme à Madison dans le Wisconsin. Titulaire d'un doctorat de philosophie à Yale University, il a exercé toutes sortes de métiers plus ou moins improbables - professeur (brièvement), mécanicien pour vélos, charpentier, pêcheur commercial ou imprimeur - avant de céder au démon de l'écriture. Paru en 2006 aux Etats-Unis, Firmin est son premier roman.

Ce qui m'a donné envie de le lire : c'est facile, le sous-titre m'a attirée, et la quatrième de couverture qui précisait qu'il s'agissait du premier roman d'un monsieur publié à 55 ans m'a paru d'excellent augure pour mes projets personnels ;-) C'est ridicule, je sais mais après tout... qui sait ? un jour peut-être verrez-vous un livre signé Cappuccinette en librairie ?

Mon avis après lecture : J'ai passé un moment agréable mais j'ai été déçue par la fin. C'est bizarre d'ailleurs, je dois avoir un problème avec les fins, je reste souvent sur ma... faim dans mes lectures. Mais c'était tout de même une lecture sympathique, au thème original (et ça change des premiers romans souvent autobiographiques !) et dont j'ai apprécié les illustrations pleines de poésie !

Bonheur de phrases :
"La première fois que j'ai lu le mot machine à écrire, aucune définition ne l'accompagnait, comme si la chose était familière à tous. J'ai néanmoins subodoré qu'il s'agissait d'un engin doté de touches qu'effleuraient parfois les doigts agiles des femmes. Au début, j'ai cru à une sorte d'instrument de musique, aussi, son lien avec le mot cliquètement m'a étonné."
"Mes lectures m'avaient enseigné qu'on peut commettre des actes très graves quand on s'ennuie, faire des choses qui vont fatalement nous rendre malheureux. On agit même pour attirer le malheur, ce qui a au moins l'avantage de nous faire oublier l'ennui."
"Jerry disait toujours que les gens ne voulaient pas publier ses livres parce qu'ils avaient peur du message qu'ils véhiculaient. Moi, il me parlait vraiment et correspondait bien à ma vision de l'existence : chaque jour qui passe nous rend un peu plus faible, un peu plus fou."

Firmin est un être attachant, qui nous ressemble avec ses doutes, ses audaces et ses problèmes. Si vous voulez faire plus ample connaissance avec lui, vous pouvez aller le voir sur la page de l'éditeur ICI afin d'admirer les illustrations très réussies de Fernando Krahn !