mercredi 30 avril 2014

La Reine des lectrices d'Alan Bennett

Voici un petit livre tout à fait sympathique, qui m'a été offert il y a quelques mois pour l'achat de deux autres livres de la même collection (Folio). J'ai profité d'un stage à la Capitale avec trajet en transports en commun pour le lire ! 

L'éditeur en parle : 
"Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'œil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture."

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Comme je vous l'ai dit, on me l'a offert. Mais je sus sûre d'avoir lu il y a des mois ou peut-être des années, des commentaires élogieux sur des blogs amis... J'ai dû l'inscrire sur ma LAL (liste à lire) ! MPais elle est démesurée... alors il a patienté. 

Mon avis après lecture : 
J'ai beaucoup aimé ! C'est drôle et tendre, et le livre y tient la plus grande place : comme vous le savez, cela ne peut que me plaire ! Un seul regret : ne pas l'avoir lu plus tôt. Ah non, un second regret : que le livre soit si court ! 


Bonheur de phrases : 
"[...] être briefé, ce n'est pas lire : c'est même exactement l'inverse. Le briefing doit être concis, concret, efficace. La lecture est désordonnée, décousue et constamment attrayante. Le briefing vise à clore une discussion, la lecture ne cesse de la relancer."

"Après tout [...], les romans ne sont pas nécessairement conçus pour suivre le plus court chemin d'un point à un autre."

"On n'écrit pas pour rapporter sa vie dans les livres, mais pour la découvrir."

"Chaque livre, à tout prendre, porte en lui un autre livre."

Lecture rafraîchissante, vraiment agréable : j'ai passé dans le train, le métro et le RER (oui j'ai crapahuté !) un très bon moment !

mercredi 23 avril 2014

Best-seller de Jesse Kellerman

Un nouvel essai de lecture de polar... trouvé à la médiathèque locale. 

L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 
"Arthur Pfefferkorn est un prof de fac aux ambitions littéraires avortées. Son plus vieil ami est le fameux William de Nerval, auteur de thrillers au succès international, qui compte même Stephen King parmi ses fans. Arthur, qui s’est toujours considéré comme l’Écrivain, est jaloux de sa réussite. Pour couronner le tout, William a épousé la belle Carlotta, dont Arthur est épris depuis leur jeunesse. Un jour, William disparaît en mer et Arthur se rapproche alors de la veuve éplorée. La tentation est grande de faire aussi main basse sur le dernier manuscrit – inédit – de son « ami ». Mais Arthur est loin de se douter que son plagiat va les mettre en péril et déclencher des événements aussi sinistres que dans le plus terrifiant des thrillers. Un véritable tour de force, à l’humour noir décapant, sur le métier d’auteur de best-sellers !"
On trouve aussi le premier chapitre à lire en ligne ICI (clic)

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Comme d'habitude, je n'ai pas su résister à un livre parlant de livre, d'écriture, d'écrivain. 

Mon avis après lecture : 
J'ai vraiment beaucoup aimé la première moitié. J'avais envie d'en lire davantage, d'aller plus loin... mais la suite fut une déception. La seconde moitié m'a paru foutraque et ne m'a pas convaincue. Je me suis plusieurs fois demandé si je n'allais pas abandonner, lassée des rebondissements que j'ai trouvés délirants voire ridicules. J'ai poursuivi tout de même mais bon, vous l'aurez compris, le polar et moi, ça fait définitivement deux. Je suis persuadée que ce livre a un public à conquérir, mais... je n'en fais pas partie. 

Quelques phrases çà et là : 
Le héros enseigne l'écriture créative à l'université : 
"C'était seulement à la vaste et médiocre multitude que le véritable travail d'enseignement s'appliquait, et encore, avec un effet discutable. Les élèves doués n'avaient pas besoin de cours. Les profs aimaient les élèves doués parce que les élèves doués leur donnaient fière allure sans leur demander aucun effort."
"Il comprenait que ses instructeurs aient besoin d'être durs avec lui. En tant qu'enseignant lui-même, il savait combien ce qui passait pour de l'éducation était en fait du brossage de poils gnangnan destiné uniquement à éviter de heurter l'amour-propre des élèves."
"Écrire était une chose impossible. Il était facile de considérer les livres comme des produits, fabriqués à la chaîne par une mystérieuse machine géante. Mais Pfefferkorn ne s'y trompait pas. Les livres étaient faits par des gens. Les gens étaient imparfaits. C'étaient leurs imperfections qui rendaient leurs livres intéressants. Et en couchant ces imperfections sur le papier, ils devenaient omnipotents. Un livre était une toute petite machine qui faisait de son créateur un dieu. C'était impossible et pourtant ça se produisait tous les jours."

Les citations relevées montrent que j'ai tout de même réussi à apprécier quelques passages de ce roman. Toutefois, j'avoue que je n'ai pas été enthousiasmée et qu'il faut donc que je me résigne à ne pas être une lectrice de polars ! Je vais retourner à des lectures plus habituelles chez moi et je suis sûre que j'y prendrai davantage de plaisir ! 

lundi 14 avril 2014

Musée Rodin...

J'ai eu la chance il y a peu d'aller à une formation dans un musée que j'ai beaucoup fréquenté (je travaillais à côté et la cafétéria dans le jardin m'attirait irrésistiblement à la moindre éclaircie !) : le musée Rodin. Et je me suis souvenue que je mettais ici de temps en temps quelques photos de promenades sympathiques.
Voici donc une petite balade virtuelle au musée Rodin avec évidemment quelques grands hommes : 
Victor Hugo : 


Balzac :



et évidemment le Penseur ! Celui-ci est de la taille originale alors qu'on l'imagine aussi grand que celui de l'extérieur.



La promenade à l'extérieur permet d'admirer le paysage alentours : l'hôtel Biron, la tour Eiffel et le dôme des Invalides... 




Et dans les jardins, j'ai pu faire de nouvelles rencontres
Les Bourgeois de Calais : 




Les trois Ombres : 



Balzac : 



La Porte des Enfers, avec en haut les trois ombres et un avatar du Penseur, et surtout avec des reliefs saisissants : 








Et toujours... le Penseur (j'ose à peine dire qu'à chaque fois que je le regarde, me vient le mot de Pierre Dac : "Tout penseur avare de ses pensées est un penseur de Radin"...) :




Je suis ravie d'avoir suivi cette formation, passionnante dans son ensemble, et qui m'a permis de redécouvrir ce lieu fabuleux. Du coup, j'ai des envies de musée...

Merci monsieur Rodin. 


jeudi 10 avril 2014

Ève de ses décombres d'Ananda Devi

Argh... l'histoire d'un choc littéraire... grâce à Sabine du blog Sab's pleasures (CLIC) qui m'a envoyé un superbe paquet (montré ICI : clic) de la merveilleuse île où elle vit et dont Ananda Devi est originaire.

L'éditeur en parle : 
"«Je suis Sadiq. Tout le monde m'appelle Sad.
Entre tristesse et cruauté, la ligne est mince.
Ève est ma raison, mais elle prétend ne pas le savoir. Quand elle me croise, son regard me traverse sans s'arrêter. Je disparais.
Je suis dans un lieu gris. Ou plutôt brun jaunâtre, qui mérite bien son nom : Troumaron. Troumaron, c'est une sorte d'entonnoir ; le dernier goulet où viennent se déverser les eaux usées de tout un pays. Ici, on recase les réfugiés des cyclones, ceux qui n'ont pas trouvé à se loger après une tempête tropicale et qui, deux ou cinq ou dix ou vingt ans après, ont toujours les orteils à l'eau et les yeux pâles de pluie.»

Par Sad, Ève, Savita, Clélio, ces ados aux destins cabossés pris au piège d'un crime odieux, et grâce à son écriture à la violence contenue au service d'un suspense tout de finesse, Ananda Devi nous dit l'autre île Maurice du XXIe siècle, celle que n'ignorent pas seulement les dépliants touristiques."

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Héhé comme je vous l'ai dit, c'est la générosité de Sab, qui m'a envoyé ce livre en droite ligne de l'ile Maurice. Prestigieuse collection blanche de Gallimard, sujet original, très loin de mes lectures habituelles, et billet enthousiaste de Sab ICI (clic) : j'étais intriguée et impatiente de découvrir ce livre. Mais j'ai aussi attendu un peu afin de me laisser le temps d'être... dans de bonnes dispositions. En effet, les premiers mots de son billet, très forts, m'avaient fait comprendre que je devais être prête à recevoir un véritable choc. Comme le dit Sab, "Lire un roman d’Ananda Devi c’est toujours accepter le risque d’un voyage douloureux en Humanité, dans ce qu’elle a d’horrible, de sordide, de monstrueux. Mais c’est aussi se laisser envouter par une langue incomparable, incroyablement poétique et puissante. On n’en sort jamais indemne, mais on s’en sent plus fort, plus riche."

Mon avis après lecture : 
Pour un choc, c'est un choc. Un vrai choc littéraire. Une langue magnifique, sauvage et dense. Et une histoire terrible, au sens étymologique du terme. Je comprends tout ce qu'écrit Sabine sur Ananda Devi, je comprends son envie de lire tout ce qu'elle a écrit, je comprends aussi combien on peut avoir envie que l'auteur soit reconnue encore davantage. En effet, un Nobel de littérature, pourquoi pas.
C'est le premier livre d'Ananda Devi que le lis, mais sûrement pas le dernier ) D'ailleurs, Sabine avait parlé d'un défi sur son blog, je vais regarder si elle l'a finalement lancé pour y participer.

Bonheur de phrases : il y en a tant !!!!

"[...] je l'avoue, j'aime les mots. 
Je glisse un livre de poésie dans son cartable."

"Je lis la nuit le livre de poésie et je vois d'où il a tiré son inspiration. Je n'ai que faire de ses mots de deuxième main. 
Quand je lis le livre qu'il m'a donné, les mots dansent et tentent de m'enlacer. Mais ensuite je ferme ma pensée à double tour et le livre me tombe des mains à cause de la pierre que j'ai au coeur."

"Les mains des hommes prennent possession de vous avant même de vous avoir touchée. Dès que leur pensée se dirige vers vous, ils vous ont déjà possédée. Dire non est une insulte, puisque vous leur enlevez ce qu'ils ont déjà pris."

"Si je croise mon propre regard, il me glace et m'épouvante. Je m'en veux de m'être aussi hostile."

"Je ne suis rien. Un accident de parcours. Une chose gaspillée. Singulière, unitaire, radiée. 
La nuit me dévore. Sa gloutonnerie est sans fin. Bout par bout, elle ronge, elle grignote. Mais elle ne finit pas." 

"Je ne suis pas sujette au regret. C'est perdre le temps précieux de vivre. Mais la seule vraie question, c'est : suis-je sujette à la vie ?"


C'est là une vraie belle rencontre littéraire, et ce n'est pas si fréquent. Un immense merci, Sab : jamais je n'aurai pu faire cette découverte sans toi. Je compte bien lire sous peu d'autres livres d'Ananda Devi (d'ailleurs, Sab, si tu en fais l'objet d'un défi, je suis partante !). Et vous ? N'avez-vous pas envie de faire sa connaissance ?

EDIT : c'est génial ! Je participe avec cet article à deux challenges de Sab ! Le challenge "Parlez-moi d'îles" (CLIC) :


et le challenge "Découvrons un auteur : Ananda Devi" (CLIC).