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vendredi 15 juin 2012

Expo de mai #1 : Livre/Louvre

L'exposition Livre/Louvre est déjà terminée depuis le 11 juin, mais c'est le 31 mai (voir ICI) que je suis allée la visiter. Souvenez-vous : je vous avais dit ICI (clic) qu'elle me tentait après la lecture de L'Urgence et la patience de Jean-Philippe Toussaint. Ce n'est pourtant pas l'article lu dans le supplément Sortir de Téléram* qui m'avait donné envie : voyez plutôt (lien vers l'article).
Alors ? J'ai aimé le défi de montrer le livre sans l'écrit, j'ai adoré le mur de mains tenant des livres avec le sein pincé incongru (tiré de Gabrielle d'Estrées et sa sœur, école de Fontainebleau, auteur inconnu), j'ai été émue devant le manuscrit d'En attendant Godot, et j'ai frémi devant les tablettes numériques avec "L'Enfer" tiré de La divine Comédie de Dante et le feu qui les consume. La présentation de l'électroencéphalogramme de la femme qui lit dans la cabine de douche m'a semblée à la fois très conceptuelle et très drôle. Quelle belle activité intellectuelle que la lecture ! 
Bref c'était une toute petite exposition, mais il n'empêche : j'ai apprécié sa visite, et j'ai trouvé formidable de réveiller le Louvre ainsi. Vive l'art contemporain intégré aux hauts lieux les plus classiques et la rencontre des époques ! Et évidemment... vive le livre sous toutes ses formes !
Pour les photos, elles étaient interdites alors... vous n'en verrez que sur le site de l'exposition ICI !
Mais une des fenêtres de l'aile Sully donne tout de même accès à un merveilleux panorama : 



J'ai vu le même jour une autre exposition, elle aussi terminée depuis... Je vous en parle demain !

vendredi 25 mai 2012

Juste une citation de Jean-Philippe Toussaint citant Beckett...

En passant, voici la réponse de Jean-Philippe Toussaint à la question "Quelle a été votre plus grande erreur ?" : 

«Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. À peine ai-je donné mon accord pour répondre à vos questions qu'on me demande quelle est ma plus grande erreur. "Le tort qu'on a, c'est d'adresser la parole aux gens", dit Beckett.»
 
J'aime beaucoup, pas vous ? Mon côté misanthrope sans doute... 
Sinon, le blog sort de sa léthargie : j'ai eu du mal à reprendre le rythme après quelques soucis, mais c'est reparti avec des lectures ou relectures diverses à venir, et aussi des expositions et des spectacles ! 

NB C'est dans le Télérama du 9 mai dernier que j'ai lu cela !

mercredi 18 avril 2012

L'Urgence et la Patience de Jean-Philippe Toussaint

Je voue une admiration sans bornes et peut-être même un peu naïve aux écrivains et j'adore quand ils ont la générosité de partager leurs secrets d'écriture. Une grande partie de ma mes bibliothèques est donc consacrée aux livres montrant les arcanes de ce fabuleux métier...

L'éditeur en parle et cite la quatrième de couverture : 
"L’urgence, qui appelle l’impulsion, la fougue, la vitesse — et la patience, qui requiert la lenteur, la constance et l’effort. Mais elles sont pourtant indispensables l’une et l’autre à l’écriture d’un livre, dans des proportions variables, à des dosages distincts, chaque écrivain composant sa propre alchimie, un des deux caractères pouvant être dominant et l’autre récessif, comme les allèles qui déterminent la couleur des yeux."
Allez donc visiter le site de l'éditeur, pour en savoir davantage et feuilleter les premières pages ICI.

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Je crois que tout est parti d'un article de Télérama (clic) ou peut-être d'un article sur un blog je ne sais plus... Toujours est-il que j'ai eu envie de découvrir l'univers d'écriture de Jean-Philippe Toussaint et je n'ai pas été déçue.  

Mon avis après lecture :
Je reste toujours émerveillée devant le travail des écrivains et je trouve que Jean-Philippe Toussaint l'évoque de façon simple et directe, et j'apprécie cette franchise. C'est un écrivain profondément humain, profondément dans la vie : "Lorsque j'écris un livre, je me voudrais aérien, l'esprit au vent et la main désinvolte. Mon cul.". Et l'inspiration dans tout ça ? "Il y a dans le mythe de l'inspiration -- le grand mythe romantique de l'inspiration -- une passivité qui me déplaît, où l'écrivain -- le poète inspiré --, serait le jouet d'une grâce extérieure, Dieu ou la Nature, qui viendrait se poser sur son front innocent. Non, l'urgence n'est pas un don, c'est une quête." 
J'ai aimé aussi entendre l'importance de Crime et Châtiment de Dostoïevski, de Beckett ou de Proust. J'ai adoré la manière dont l'auteur décrit ses recherches documentaires préalables, notamment sa première promenade à cheval rendue nécessaire par un livre où il abordait le thème des chevaux... et j'ai ri quand il a précisé : "Pour la crise cardiaque, j'ai quand même évité d'en faire une moi-même (l'abnégation a ses limites), j'ai préféré faire appel à un ami médecin".
Bref, c'est un écrivain dont je pourrais presque (presque seulement je vous rassure !) me sentir proche, surtout quand il affirme : "je croyais aimer la littérature, mais c'est l'amour de la papeterie que j'ai, ma parole !". Héhé en grande collectionneuse de carnets et de stylos en tout genre, fascinée par l'écriture, forcément, je me sens visée ! Bref, j'ai aimé cette rencontre et je compte bien aller au Louvre visiter l'exposition Livre/Louvre, hommage visuel à la littérature pour laquelle Jean-Philippe Toussaint a eu carte blanche (le site de l'exposition est ici). Il y a même un concours de photos, ça vous tente ? 

Bonheur de phrases : comme toujours, j'ai du mal à choisir... alors j'ai rusé en citant quelques mots ci-dessus... 
"J'aime l'idée qu'on puisse définir un livre comme un rêve de pierre (l'expression est de Baudelaire) : "rêve" par la liberté qu'il exige, l'inconnu, l'audace, le risque, le fantasme, "de pierre", par sa consistance, ferme, solide, minérale, qui s'obtient à force de travail, le travail inlassable sur la langue, les mots, la grammaire." 
"Un livre doit apparaître comme une évidence au lecteur, et non comme quelque chose de prémédité, de construit. Mais cette évidence, l'écrivain, lui, doit la construire." 

Comme le disait La Bruyère, "c'est un métier que de faire un livre, comme de faire une pendule." (Les Caractères, "Des ouvrages de l'esprit").  Et ce métier, capable de nous transporter, de nous faire rire ou pleurer, de nous faire réfléchir, est pour moi le plus beau du monde.

Je ne sais qui a parlé de ce livre sur la blogosphère... N'hésitez pas à indiquer le lien vers votre blog dans les commentaires si c'est votre cas !