samedi 26 juillet 2014

Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka

Ouh la la je lis, je lis mais n'en dis rien... Allez une reprise avec un livre emprunté à la médiathèque, que toute la blogosphère a déjà lu et qui est déjà paru en poche en 10/18.

L'éditeur en parle : 

Traduit par Carine Chichereau

Langue d'origine : Anglais (États-Unis)

L’écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi.
C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d’un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leur misérable vie d’exilées… leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail, leur combat pour apprivoiser une langue inconnue, l’humiliation venue des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre. Et l’oubli.
PRIX FEMINA ÉTRANGER 2012 (et aussi PEN FAULKNER AWARD FOR FICTION 2012)

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Certainement ce que j'en avais lu sur les blogs de lectrices compulsives que je fréquente ;-) : que du bien !

Mon avis après lecture : 
Je n'ai pas été déçue loin de là.J'ai beaucoup aimé l'écriture lancinante qui impose au lecteur de partager les désillusions et les épreuves de ces femmes, dont, je l'avoue, j'ignorais l'histoire. Je l'ai lu d'un trait, j'ai espéré des jours meilleurs qui ne sont jamais venues pour ces pauvres femmes rejetés jusqu'à l'oubli.
Un beau roman, soutenu par une écriture envoûtante.

Quelques phrases : 

"Par un matin calme et dépourvu de vent où la mer était plate comme du verre et le ciel d'un bleu éclatant, les flancs lisses et noirs d'une baleine on crevé la surface avant de s'y enfoncer à nouveau et, l'espace d'un instant, nous avons oublié de respirer. C'était comme regarder dans l’œil du Bouddha."

"Nous leur transmettions tout ce que nous savions. La richesse commence par un sou. Mieux vaut encaisser les coups que les donner. Il faut rendre tout ce qu'on te donne. Ne sois pas bruyant comme les Américains. Tiens-toi loin des Chinois. Ils ne nous aiment pas. Attention aux Coréens. Ils nous haïssent. Méfie-toi des Philippins. Ils sont pires que les Coréens. N'épouse jamais personne qui viendrait d'Okinawa. Ces gens-là ne sont pas vraiment japonais."

"C'étaient de bons petits. Ils vont me manquer."