mardi 10 mai 2016

La Nuit de feu d'Éric-Emmanuel Schmitt

Nouvel emprunt à la médiathèque : un récit autobiographique d'Éric-Emmanuel Schmitt. 


L'éditeur en parle : 

À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le grand sud algérien. Au cours de l’expédition, il perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres durant dans la nuit glaciale du désert, il n’éprouve nulle peur mais sent au contraire se soulever en lui une force brûlante. Poussière d’étoiles dans l’infini, le philosophe rationaliste voit s’ébranler toutes ses certitudes. Un sentiment de paix, de bonheur, d’éternité l’envahit. Ce feu, pourquoi ne pas le nommer Dieu ?
Cette nuit de feu – ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique –, Éric-Emmanuel Schmitt la raconte pour la première fois, dévoilant au fil d’un fascinant voyage intérieur son intimité spirituelle et l’expérience miraculeuse qui a transformé sa vie d’homme et d’écrivain. Les chemins qu’il trace ici sont inscrits en chacun de nous.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Vous allez vous dire que je suis une grande lectrice de récits de conversion et... vous n'aurez pas tout à fait tort. :-) Après la lecture de Thierry Bizot (rappelez-vous : clic), j'ai eu envie de lire La Nuit de feu d'Éric-Emmanuel Schmitt, auteur que j'aime beaucoup. 
Mes élèves ont d'ailleurs souvent l'occasion de lire La Nuit de Valognes (évidemment !), mais aussi Lorsque j'étais une oeuvre d'art (ce sont des artistes) et ils apprécient ! 
Pour ma part, j'aime la réflexion que provoque chacune de ses oeuvres, qu'il s'agisse de roman, de pièce de théâtre, de nouvelle... On ne sort jamais indemne de sa lecture : on sort grandi et c'est un bonheur. 


Mon avis après lecture : 

Une fois de plus je n'ai pas été déçue ! Mais voici un livre très différent de tous ceux d'Éric-Emmanuel Schmitt que j'ai pu lire auparavant. L'expédition de l'auteur, alors jeune philosophe, dans le Hoggar est un véritable voyage initiatique. Il y trouve ce qu'il n'est absolument pas venu chercher. D'ailleurs, ses discussions avec Ségolène, l'ophtalmologiste croyante qui participe également au voyage, montrent qu'il n'envisage initialement pas un instant l'existence de Dieu. L'expérience mystique vécue par Éric-Emmanuel Schmitt va faire de lui un homme nouveau et j'ai été très touchée qu'il partage ce moment.
L'auteur faisait cette randonnée pour se mettre dans les pas de Charles de Foucauld, sur lequel il devait écrire un film. Avant son départ, Éric-Emmanuel Schmitt avait recopié et emporté la prière d'abandon de Charles de Foucauld, qu'il considérait comme manifeste d'une spiritualité qui lui était étrangère. Il la fait désormais sienne. Je ne connaissais pas cette prière qui propose de remercier, de s'émerveiller,  et d'adorer, mais je la trouve très belle . 


Quelques phrases en passant : 

"Le véritable voyage consiste toujours en la confrontation d'un imaginaire à une réalité ; il se situe entre ces deux mondes. Si le voyageur n'espère rien, il ne verra que ce que voient les yeux ; en revanche, s'il a déjà modelé les lieux en songe, il verra davantage que ce qui se présente, il percevra même le passé et le futur au-delà de l'instant ; éprouverait-il une déception, elle s'avérerait plus riche, plus fructueuse qu'un simple procès-verbal."

"Quelque part mon vrai visage m'attend."

"Sur terre, ce ne sont pas les occasions de s'émerveiller qui manquent, mais les émerveillés."

"Un préjugé chasse l'autre. Jadis, les gens croyaient parce qu'on les y incitait ; aujourd'hui, ils doutent pour le même motif. Dans les deux cas, ils s'imaginent penser alors qu'ils répètent, qu'ils mâchouillent des opinions, des doctrines de masse, des convictions qui ne seraient peut-être pas les leurs s'ils réfléchissaient."

"Dieu, je L'ai atteint par le coeur. Ou Il a atteint mon coeur. Là en moi, s'est creusé un corridor entre deux mondes, le nôtre et le Sien. J'ai la clé, le chemin. Nous ne nus quitterons plus. Quel bonheur qu'Il existe ! Joie ! Par ma foi toute neuve, je l'éprouve de façon puissante.
Que m'a-t-Il enseigné ?
"Tout a un sens. Tout est justifié."
Je me réchauffe à cette phrase qui transcrit correctement ce que j'ai recueilli.
"Tout a un sens. Tout est justifié."
Désormais, quand je ne saisirai pas quelque chose, je ferai crédit. La raison que je n'apercevrai pas, elle manquera à mon esprit, pas à la réalité. Seule ma conscience bornée touche ses limites, pas l'univers."


Je crois vous l'avoir déjà dit : la spiritualité, ça ne peut pas nuire.  ;-)

samedi 7 mai 2016

Quelqu'un pour qui trembler de Gilles Legardinier

J'ai déjà lu d'autres livres de Gilles Legardinier (voir ICI mais aussi ICI et ICI) et j'ai eu envie de lire son dernier roman. 


L'éditeur en parle : 

Pour soigner ceux que l'on oublie trop souvent, Thomas a vécu des années dans un village perdu en Inde. Lorsqu'il apprend que la femme qu'il a autrefois quittée a eu une fille de lui, ses certitudes vacillent.
Il lui a donné la vie, mais il a moins fait pour elle que pour n'importe quel inconnu. Est-il possible d'être un père quand on arrive si tard ? Comment vit-on dans un monde dont on ne connaît plus les codes ? Pour approcher celle qui est désormais une jeune femme et dont il ne sait rien, secrètement, maladroitement, Thomas va devoir tout apprendre, avec l'aide de ceux que le destin placera sur sa route.
Voici la réjouissante histoire de ce que nous sommes capables de réussir ou de rater au nom de la seule chose qui compte dans nos vies.

Grâce à ses best-sellers, Gilles Legardinier a fait rire et ému des millions de lecteurs à travers le monde. Son humour et une humanité sincère, alliés à un goût unique pour les histoires décalées, trouvent un écho de plus en plus grand.
Une fois de plus, à travers des personnages bouleversants et des situations hilarantes dont il a le secret, cet auteur atypique parvient à nous surprendre pour mieux nous entraîner ailleurs, au plus profond de nous...

Le site de l'auteur est ICI : clic


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Eh bien, je ne suis pas forcément une fan absolue de l'auteur mais j'ai été attirée d'abord par la couverture (ces coussinets !), puis par la quatrième de couverture et l'annonce de l'intrigue. 


Mon avis après lecture :

Parmi ceux que j'ai lus, c'est le livre de l'auteur que j'ai préféré. Pourquoi ? Je ne sais pas ! Sans doute parce que la maison de retraite où se déroule une bonne partie de l'intrigue fait écho à de douloureuses préoccupations familiales actuelles. Ça fait du bien de lire qu'une maison de retraite peut être un lieu de bonheur et de vie. 
J'ai trouvé les personnages attachants et l'intrigue originale. L'écriture est toujours aussi agréable à lire, avec un style alerte, des dialogues vifs (et enfin une histoire qui ne passe pas par la case "scène de sexe obligatoire" de la littérature contemporaine !) 


Quelques phrases en passant : 

"La seule chose qui compte, c'est d'avoir quelqu'un pour qui espérer mieux. L'essentiel, c'est d'avoir quelqu'un pour qui trembler."

"L'âge est une façon d'envisager le monde, un moyen de se situer parmi les autres. Peu importe le nombre de bougies sur ton gâteau. Laisse-moi te confier ce que je crois. Tu resteras jeune tant que tous les ennuis que tu affronteras viendront des autres, de l'extérieur. Le jour où tu t'apercevras que ce que tu es devenu t'empêche de vivre comme tu l'entends, ce sera différent. Physiquement ou mentalement, tu toucheras ta propre limite. [...] On est vieux quand on devient son propre ennemi."

"On ne devrait jamais parler de la fin aux jeunes, on devrait les laisser découvrir la vie sans rien leur dire. Offrons-leur la chance de de se faire surprendre par l'amour, par la violence du monde, par ce qu'offre ou ce que coûte chaque âge, et même par la mort. [...] On les encombre, on leur enseigne nos peurs, on ne leur montre que nos échecs, on ne leur donne que des leçons. Et nous sommes incapables de leur faire ressentir nos joies et nos espoirs, qui pourtant justifient tout."

Une histoire douce-amère, dont les situations oscillent entre drôlerie et émotion. Je vais finir par devenir fan de Gilles Legardinier ;-)