jeudi 31 décembre 2015

Catholique anonyme de Thierry Bizot

Voici un livre qui n'était pas sur ma PAL. Un livre que je ne devais pas lire "a priori". Et c'est c'est une très belle rencontre. 

L'éditeur initial (Seuil) en parle en citant l'auteur : 


Il faut avoir une sacrée motivation pour faire son coming-out spirituel dans le milieu des médias.

Jusqu’à l’âge de 44 ans, j’ai été un catholique non pratiquant, non communiquant, non convaincu. N’étant pas suicidaire de nature, je n’ai jamais revendiqué mon éducation catholique, afin de ne pas passer pour un ringard, ce qui représente la condamnation ultime pour un producteur de télévision.

Et puis un jour j’ai reçu chez moi une étrange invitation… Un professeur de mes enfants, que j’estime beaucoup, me proposait de venir un soir à une catéchèse pour adultes, à deux pas de chez moi. Plus intrigué qu’autre chose, et désireux de lui faire plaisir, j’ai participé pendant deux mois, de façon décousue et méfiante, à des séances qui me paraissaient intellectuellement intéressantes. J’y suis allé pour me cultiver, un peu comme si j’assistais à des cours de philo…

Et c’est là que j’ai fait une rencontre.

Une rencontre qui a changé toute ma vie.

T.B


Thierry Bizot ne prêche pas. Il raconte avec beaucoup de finesse et de drôlerie ce qui lui est arrivé. Ce récit est aussi le portrait d’un homme d’aujourd’hui, fonceur et anxieux, qui voudrait tout réussir. Vie professionnelle et vie privée sont traitées avec une sincérité totale, un sens aigu de l’observation et de l’autodérision. Croyant ou pas, chacun s’y retrouvera.

Un extrait est en ligne ICI (clic).


Ce qui m'a donné envie de le lire :


Ah la la... c'est bien difficile. Peut-être que c'est lui qui m'a choisie... Que je vous raconte. J'avais un RV chez le coiffeur en début de matinée et un RV chez le médecin en fin de matinée. Entre les deux, pas le temps de rentrer à la maison. D'ordinaire, je ne sors pas sans un livre dans ce genre de circonstances ! Mais là, j'avais clairement tout oublié ! Fort heureusement, la médiathèque n'était pas loin... Je m'y suis donc précipitée. J'ai regardé rapidement et c'est le rayon "Témoignages" qui m'a fait de l'oeil. J'ai hésité entre le nième témoignage d'une collègue enseignante sur les bonheurs et douleurs de notre beau métier et puis le titre Catholique anonyme m'a attirée. J'ai beaucoup attendu chez le médecin et j'ai lu les trois quarts du livre pendant ce temps... C'était hier ! Et aujourd'hui, vite vite, je l'ai terminé. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été emportée. J'ai suivi le parcours de Thierry Bizot avec bonheur et peut-être une pointe d'envie. C'est que je ne suis pas en odeur de sainteté (hahaha) pour l'Église : divorcée d'un mariage religieux et remariée... mais je suis persuadée au fond de moi -- oups ça doit être très mal de le penser et encore plus de l'écrire -- que Dieu est Amour inconditionnel, donc plus généreux et plus ouvert que ses représentants. À l'intérieur du "roman" (c'est ce qui est écrit sur la première page), comme un clin d'oeil, j'ai trouvé un marque-page laissé par le précédent lecteur (la précédente lectrice ?), une feuille découpée sur laquelle était écrit en rouge Vie Nouvelle. La coïncidence m'a amusée... 
Ma lecture a été rapide. Boulimique. Et j'ai été vraiment émue par ce récit d'une conversion moderne (les seuls récits de conversion que je connaissais étaient celui de Blaise Pascal et celui de Paul Claudel). De nombreux passages m'ont séduite et je les ai notés précieusement. Et j'ai maintenant très envie de lire la suite : Sauf miracle, bien sûr. Il semble aussi qu'il y ait eu une adaptation filmique réalisée par la femme de l'auteur, Anne Giafferi : Qui a envie d'être aimé ? Je vais regarder dans ma médiathèque préférée !


Bonheurs de phrases en passant : 

"Pour tout ce qui concerne la religion, je suis immature, j'en conviens. Si je comparais ma culture spirituelle à celle que j'ai du roman, elle se limiterait à la Comtesse de Ségur, au "Club des cinq" et à la Bibliothèque Verte", et je serais bien obligé de trouver la littérature peu représentative de ma vie d'adulte... On me conseillerait alors de découvrir Balzac ou Faulkner et ce ne serait pas du luxe. 
Mais je peux me passer de religion mieux que des livres. La preuve, mes seuls contacts avec l'Église ces vingt dernières années ont été les messes de Noël, quelques enterrements, et des mariages, dont le mien. Et enfin cette récente séance de catéchèse. On ne peut pas dire que je sois intoxiqué ! Cela ne m'a pas empêché de bien vivre jusqu'ici."

"Ce programme, dans lequel je m'étais inscrit en touriste, en cynique désabusé et content de lui, m'a fait réfléchir."

"Soudain fond sur moi une vérité toute simple, qui me foudroie : cette petite troupe que j'ai sous les yeux, ces bras cassés, comme il me plaît de les qualifier, eh bien... j'en suis un. 
Je leur ressemble, je suis comme eux et je ne le savais pas. 
Je suis un bras cassé. Un pauvre type comme les autres, qui cherche sa bouée de sauvetage. une âme perdue. Comme chacun d'entre eux. Je ne suis ni mieux, ni moins bien. Je suis fait de la même pâte, du même sang, de la même banalité. Je suis de la race qui murmure. Je n'ai rien de supérieur. Et, si je suis ici, ce n'est pas par hasard."


Voilà donc cette lecture surprise en ce dernier jour de 2015... Nul doute que la suite sera au programme de mes lectures 2016. Un peu de spiritualité ne nuit jamais. 

lundi 16 novembre 2015

Le Fil de Sophie Lemp


Voici un livre que j'ai depuis un moment dans ma PAL mais que je n'avais pas pris le temps de lire. 


La quatrième de couverture donne quelques éléments : 

«Ma petite fille chérie, ce joli carnet que tu m'as offert pour mon anniversaire, je vais te le consacrer... Si un jour tu lis ces pages, tu sauras combien tu es mon bonheur.»
Trois carnets. L'amour qu'elle me portait irradie. Chaque page en est baignée... Grâce aux mots qu'elle avait écrits presque chaque soir, j'extirpe de ma mémoire des jours que je croyais oubliés.

Portrait croisé d'une jeune femme et de sa grand-mère. Le Fil est le récit d'un deuil, mais aussi un livre sur la transmission, sur la mémoire, sur les traces que laisse en nous notre enfance.

Sophie Lemp a 35 ans. Après avoir été comédienne, elle travaille principalement pour les fictions de France Culture, en tant qu'adaptatrice et auteur.
Le Fil est son premier texte publié.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Plusieurs billets de blogs avaient dit à quel point ce livre était bouleversant, mais je crois que c'est le très bel article de Leiloona du blog Bricabook, que vous pouvez lire ICI, qui a achevé de me convaincre. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été vraiment remuée par cette lecture. On voit se construire le lien entre une grand-mère et sa petite-fille, on lit les carnets émouvants de cette mamie qui regarde grandir Sophie et a pris soin d'enlever les passages les plus durs de sa vie, pour ne garder que le meilleur. 


Quelques phrases çà et là : 

"Quand elle me racontait les élèves à qui elle continuait à donner des leçons, les cours qu'elle suivait à l'université du troisième âge, les coussins qu'elle brodait, les aquarelles qu'elle peignait, les livres qu'elle dévorait, j'avais le sentiment qu'il s'agissait seulement pour elle du reste de sa vie. L'essentiel demeurait toujours ce qui m'arrivait à moi. Rien ne comptait en regard de ce que j'étais en train de construire."

"Dans un de ses grands cahiers, elle avait écrit Il y aura une dernière fois et nous ne le saurons pas."

"La douleur n'est pas moins forte aujourd'hui, ni le manque, simplement ils se sont faits à moi, ou je me suis faite à eux. Mon deuil, celui-là, est ainsi. Ce n'est pas oublier, ni passer à autre chose,c'est continuer, c'est avancer, elle à mes côtés."

Un beau livre qui invite à ne jamais oublier de savourer tous les instants de bonheur de la vie. Je crois que c'est essentiel en ces temps troublés. 

vendredi 13 novembre 2015

L'Écologie en bas de chez moi de Iegor Gran

J'aime beaucoup Iegor Gran dont je vous ai déjà présenté le dernier roman La Revanche de Kevin ICI


L'éditeur en parle : 

"Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...
Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d'idolâtrer la science – quand elle prédit l'avenir – tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment font les Français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour accepter ce culte du geste symbolique, cette immodération vers le bien pratiquée à dose homéopathique et imposée à tout le monde ?
Le plus terrible dans ce déferlement de bonne conscience, c'est que l'on nous invite à ne plus penser. À mettre un sérieux bémol à la culture et à la civilisation au nom d'un danger imminent.
Et comme le développement durable est une idéologie transversale, il permet d'aborder les sujets aussi variés (et passionnés) que les limites de la science, l'opportunisme politique, l'économie de marché, les rapports Nord-Sud, l'avenir de la civilisation, le rapport aux croyances, le rôle de la culture, etc. Iégor Gran ne s'en est évidemment pas privé, concevant son livre comme un arbre de Noël : sur le tronc central de la discussion de fond, il a accroché des notes de bas de page où il explore certains abysses de la bêtise humaine tout en faisant avancer le récit. Car il s'agit d'un récit tout autant qu'un essai, d'une autofiction tout autant qu'un roman."

Les éditions P.O.L. proposent de feuilleter le livre ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Comme tout le monde aujourd'hui, je suis sensible à l'écologie, au développement durable, à la survie de notre belle planète. J'avais envie de retrouver l'ironie souvent grinçante de l'auteur sur ce sujet. 


Mon avis après lecture : 

Je m'attendais à une mise en perspective de nos petits travers d'écologistes de salon. J'avoue avoir été un peu déçue. J'ai été déçue de ressentir un certain scepticisme en particulier sur le réchauffement climatique, même s'il est amusant de lire les craintes de refroidissement de la Terre (voire de la glaciation) qui prévalaient dans les années 70. 
J'avoue avoir été également agacée par la quantité de notes de bas de page, parfois supérieure au texte lui-même ; d'ailleurs l'auteur l'a senti et a fini par en parler avec humour (pour noter... en bas de page... qu'il était capable de rédiger un chapitre sans note de bas de page !). 
J'ai toutefois été intéressée par les informations sur le GIEC, instance dont la mission n'est que de compiler des articles scientifiques (sans aucune recherche conduite). J'ai aussi aimé le parallèle entre autofiction littéraire et recyclage... 


Quelques phrases : 

"Quand on ne sait pas ce que l'on va manger dans un mois, la planète, on s'en tape comme de l'an quarante, et l'on a raison."

"[...] l'écrivain d'autofiction est un écrivain responsable. Il ne perd pas de temps à se documenter : il a tout sur place, au fond du nombril et dans son cul, il n'a qu'à se baisser pour cueillir l'inspiration. Il est autosuffisant, comme ceux qui se lavent à l'eau de pluie et font du compost pour faire pousser leurs radis, leurs courgettes."

"J'aime les livres. Quand on pense à tous ces arbres que l'on a réduits en chair à pâté ! Et l'encre, dérivée du pétrole, que les imprimeurs déversent par tonnes dans des écrits comme celui-ci. Et la colle de la reliure ! [...] 
La culture du livre, à commencer par sa fabrication, le savoir-faire des relieurs, des imprimeurs, pour ne prendre que prendre que cette culture-là, est plus précieuse que l'ours polaire, priez pour lui."

Une lecture qui m'a déçue, vraisemblablement parce qu'elle a trop mis en doute ma conscience écolo pourtant sans doute nettement insuffisante... Héhé avouons-le : c'est dérangeant de voir ses convictions mises en doute. Mais je persiste : notre planète mérite d'être sauvée de la folie humaine. À chacun de faire sa part, à sa mesure, pour que nos petits-enfants puissent profiter de notre belle Terre.

NB Ce livre existe en poche. Pour ma part, je l'ai emprunté à la médiathèque. 

samedi 7 novembre 2015

Et je danse aussi d'Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Voici un livre dont j'avais lu d'excellentes critiques un peu partout, ce qui a motivé mon désir de le lire. 


L'éditeur en parle : 

Il y a des livres qui font se sentir bien, que l’on fait circuler de main en main, et qui vous habitent encore longtemps après les avoir refermés.

Et je danse, aussi en fait partie. Roman à deux voix, qui pique la curiosité, le récit par petites touches, rapproche par la magie des mots deux êtres qui ne se sont jamais rencontrés.

Lui a 60 ans, dégarni, ours solitaire. Elle en a 34, et se décrit comme « grande, brune et grosse ». Il est riche et célèbre. Elle est simple et bourrée de complexes. Mais elle écrit si bien… Aussi bien, voire mieux que lui ?

Tout au bout du fil qui les relie soudain, entre badinerie et aveux désarmants, des cicatrices communes émergent peu à peu et le charme opère. Et si cette fièvre d’échanges n’avait rien d’un hasard ? À chacun de le découvrir, au fil des pages de ce roman subtil et frais, qui replace la littérature au centre même de sa raison d’être : tisser un lien entre les cœurs qui battent.

Vous pouvez lire un extrait ICI

À savoir
Et je danse, aussi est le fruit d’une collaboration initiée dans la plus pure tradition des joutes littéraires. Jean-Claude Mourlevat a écrit un premier e-mail à anne-Laure Bondoux, qui s’est piquée au jeu… Ils n’ont ensuite cessé de se surprendre l’un l’autre. Le résultat : une première incursion en littérature générale éclatante du bonheur d’écrire. Un délicieux cocktail de joie de vivre et de légèreté.


Les auteurs
ANNE-LAURE BONDOUX embrasse en 2000 une carrière d’écrivain après avoir été actrice de théâtre, parolière puis journaliste. Elle a publié dix romans pour la jeunesse, et son travail a été récompensé par de nombreux prix, en France et à l’étranger.

Auteur pour la jeunesse depuis plus de quinze ans, JEAN-CLAUDE MOURLEVAT a publié une trentaine de romans et reçu de nombreux prix, tels le prix des sorcières ou le prix des incorruptibles, qu’il a obtenus plusieurs fois. Il est traduit dans une vingtaine de pays


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Ce sont évidemment toutes les excellentes critiques qui figurent sur le livre et sur les blogs des copiNETtes ! Un livre annoncé comme faisant du bien, vous pensez que j'ai eu envie de le lire ! 


Mon avis après lecture : 

Alors, c'est effectivement un livre dont le thème est très original, ce qui fait du bien. L'écriture est elle aussi originale puisque c'est un roman épistolaire mais vivons avec notre temps : il s'agit d'un échange de courriels. C'est aussi un livre facile à lire même si, je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire dont j'ai trouvé la mise en place un peu lente. Ensuite, l'intrigue s'installe et se noue. L'ensemble est agréable. La fin est selon moi plus douce-amère qu'incurablement optimiste...
Voilà. Pas d'enthousiasme délirant. Mais c'est une lecture sympathique et c'est déjà pas mal ! 


Quelques phrases en passant : 

"Tu es la dernière personne que j'imagine clouée au lit ou dans un fauteuil. Tu dois crever d'ennui et fulminer d'impatience, non ? À ce propos, sais-tu, cher professeur de gymnastique, qu'il existe des objets rectangulaires composés d'une couverture cartonnée avec, à l'intérieur des pages couvertes de petits caractères noirs ? Ça s'appelle des livres. Et je te jure que ça fait rudement bien passer le temps. Pardon, je te charrie, mais ça m'étonnera toujours autant : comment fais-je pour être l'ami d'un type dont la dernière lecture est sans doute le code de la route ?" 

"[...] depuis toujours, j'ai réussi à jouer à l'alchimiste, à tirer de mon malheur la substance de mon écriture, à transmuter mes souffrances pour en faire des objets littéraires et à les apaiser ainsi."

"[...] connaissez-vous la définition d'un ami ? C'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3 heures du matin pour lui dire : je crois que j'ai fait une très grosse bêtise, peux-tu venir avec une bâche et une pelle ? Et il vient."

"[...] les hommes manquent terriblement quand on n'arrive pas à ouvrir son bocal de cornichons, ou pire, son pot de belle gelée de coings."

Bref, un roman épistolaire original qui se laisse lire ! Il existe désormais en poche et doit aussi se trouver dans votre médiathèque. 

mercredi 16 septembre 2015

Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman

Voici un livre paru en poche dont le bandeau rouge "qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunessse ?" m'a évidemment interpellée, surtout avec l'évocation du phénomène Life List. Qui n'a pas entendu parler de la liste de ce que l'on espère vivre ? 


L'éditeur (Pocket) en parle en citant la quatrième de couverture : 

"Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ?
Brett Bohlinger, elle, a un an pour le découvrir. Pensant hériter de l'empire cosmétique familial à la mort de sa mère, ele apprend que cette dernière, qui avait pour elle de tout autres projets, ne lui a légué qu'un vieux bout de papier : la liste de tout ce que Brett voulait vivre quand elle avait 14 ans. Si elle veut toucher sa part, la jeune femme doit réaliser chaque objectif de cette life list.
Enseigner ? Aucune envie. Un bébé ? Andrew, son petit ami, n'en veut pas. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew. À moins que..."

« Légère comme une bulle, cette comédie romantico-initiatique est une leçon d'optimisme. » ELLE

« Une fois entamé ce Bridget Jones drôle et ultra-positif, on a envie de le retrouver comme un oreiller moelleux. » Le Parisien


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Les listes ne sont pas récentes : Sei Shônagon en a déjà établi une véritable collection dans ses Notes de chevet (qui datent du Xe ou du XIe siècle). Mais elles sont... à la mode. En effet, elles vont de pair avec la tendance à organiser, à planifier, à noter. Qui n'a jamais fait sa to-do list ? Et il y a aussi la bucket-list : la liste de ce que l'on veut faire / voir / vivre... avant la fin. D'ailleurs je vous ai déjà présenté le livre de Grégoire Delacourt La Liste de mes envies ICI (clic)
L'idée de cette life list d'ado retrouvée m'a intriguée. D'ailleurs qu'aurais-je écrit à 14 ans si j'avais rédigé une telle liste ? Sans doute que je voulais enseigner... puisque j'en ai toujours rêvé et que j'ai fait moult détours avant de retrouver ce métier qui était ma vocation première... (et l'auteur, Lori Nelson Spielman est enseignante, elle aussi). Mais quoi d'autre ? Je me le demande...


Ce que j'en pense après lecture : 

J'ai beaucoup aimé la parfaite connaissance qu'a la mère de Brett de sa fille : l'idée qu'elle devine ses erreurs de départ m'a bien fait rire.
Vive la légèreté de ces lectures qui font du bien et donnent le sourire. C'est vraiment un feel-good book, un remonte-moral et pour bien débuter l'année scolaire, c'est exactement la lecture qu'il me fallait avant de replonger dans des lectures plus sérieuses et plus littéraires ! 


Quelques phrases en passant : 

"Je crois que tout le monde mérite une amie horriblement effrontée, à la fois mortifiante et exaltante, cette amie dont les commentaires crus provoquent un rire hystérique tandis que vous regardez par-dessus votre épaule pour vous assurer que personne ne vous écoute. Megan est cette amie."

"Quand as-tu décidé qu'il te fallait être parfaite ? J'ai beau essayer, je ne vois pas du tout quand c'est arrivé mais, quelque part sur le chemin de ta vie, tu as perdu ton audace. La petite fille joyeuse qui adorait raconter des histoires et danser est devenue anxieuse et mal assurée." (écrit la mère de Brett... )

"En tant que mères, notre tâche n'est pas d'élever des enfants mais d'élever des adultes." (a-t-on dit à la mère de Brett...)

"« Demain est un autre jour. » Mais j'aime ce jour-ci [...] avec ses nuages, son orage et tout le reste."

Envie d'une lecture-doudou positive ? Allez-y ! Le livre est paru en poche, c'est l'occasion ! 

mardi 8 septembre 2015

Grandir de Sophie Fontanel

J'ai lu ce livre, déjà ancien (sorti en 2010, il existe en poche), en l'empruntant à la médiathèque. 


L'éditeur en parle : 

L'histoire de l'amour d'une jeune fille pour sa mère.

Quand l'auteur parle de grandir, elle parle d'elle-même. Sa mère est dépendante d'elle. Il arrive que cette mère soit absente et parfois, au contraire, ses paroles et sa présence sont justes, drôles et imprévisibles. Et durant toute cette période, l'amour qu'elle a donné à sa fille lui est rendu comme on voudrait qu'il le soit toujours.
Chaque morceau de la vie d'une vieille dame vulnérable est raconté : un jeune médecin, l'appétit, les vacances, un aide-soignant, les petits-enfants, des mains très douces, des souvenirs, l'Arménie, une amie d'enfance. À la page qui suit, on voit sa fille : une cavale, une vie à gagner, un défilé de mode, des articles à écrire, des dîners décommandés, la ville à traverser quand sa mère est tombée, les infirmières de jour et celles de nuit, les douceurs. 
Avec des phrases très simples : « Elle a fait de mon enfance une vraie enfance, je peux bien lui rendre à présent », et qui vous serrent le coeur. Ou bien des dialogues : « Ouh là, ne prie pas pour moi, hein ? » J'ai demandé pourquoi. Elle a dit : « Ne va pas me faire repérer. »
Le miracle du livre : parce que sa mère est devenue son enfant, l'auteur grandit. Elle a eu cette grâce et elle pense : « D'ou me vient tout cet amour ? »

Un extrait est offert en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Il est bien évident que je suis sensible au sujet du vieillissement de nos parents, moi qui avance en âge. Arrive une période où l'on devient les parents de nos parents et c'est... bizarre. À l'époque de la sortie de ce livre, qui est un roman, les échos ont été très positifs, si je me souviens bien et j'avais envie de le lire. 


Mon avis après lecture : 

Une situation terriblement banale, mais un récit tout en délicatesse. Une lecture qui bouleverse et fait réfléchir les enfants que nous sommes tous face à nos parents qui avancent en âge... Certes, la maman évoquée par Sophie Fontanel a perdu la mémoire et oublie pas mal de choses. Mais c'est surtout une très vieille dame qui a besoin de sa fille pour tout. Et le roman évoque l'histoire d'amour qui les unit. 


Quelques phrases : 

"Maintenant qu'elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l'improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle, elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m'applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre. Chaque personne, une rencontre nouvelle. Chaque biscuit salé, un mets à tester. La manière dont une fleur s'ouvre : du jamais vu. La manière dont le soleil lui lèche les pieds : un miracle."

"Un bref instant, diversion, on parle de sa mémoire. « Ah, celle-là... je la perds », elle prévient. Je propose qu'on considère son cerveau, non pas comme un écrin qui se vide, mais au contraire, comme un endroit riche et relié aux événements de son parcours, sensations, agréments, dossiers classés, amours,  déceptions passées, faits marquants, surprises, aventures, mésaventures, exultations, récit. Je fais valoir que cette luxuriance en elle, eh bien c'est ça qui fait qu'elle ne se souvient pas. Parce qu'une chatte n'y retrouverait pas ses chatons, devant tant d'éléments."

"[...] je tombe malade. 
Il faut que je guérisse. Et vite. Car sinon, ne la sous-estimons pas, si elle devine que je prends sur moi, je ne me fais aucune illusion, elle rassemblera ses données et ses maigres pouvoirs, et sans l'ombre d'une hésitation, par amour, elle mourra à ma place". 


Une belle déclaration d'amour d'une fille à sa mère, une mère qui continue à aider sa fille à grandir... La vie... 

samedi 5 septembre 2015

Le Coeur entre les pages de Shelly King

La rentrée a déjà eu lieu mais c'est encore un livre de lecture estivale que je vous propose. 


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Maggie, 34 ans, vient d’être licenciée de la start-up branchée de la Silicon Valley où elle travaillait. Que faire sinon traîner au Dragonfly, la pittoresque librairie de livres d’occasion ? Lassé de la voir végéter, Dizzy, son meilleur ami, lui propose de participer à un club de lecture. Au programme : L’Amant de Lady Chatterley. Dans l’édition ancienne qu’elle déniche, Maggie découvre une mystérieuse correspondance amoureuse… Cette découverte va bouleverser la vie de la jeune femme et celle de la petite librairie menacée de fermeture par la concurrence. Le tout sous les yeux espiègles de Grendel, le chat qui a élu domicile parmi les rayonnages.
Spirituel, mordant, généreux, Le Coeur entre les pages est un premier roman au charme fou, une histoire à la fois drôle et sensible qui chante la mélodie joyeuse des livres que nous avons aimés.
Une histoire qui ravira les amoureux des livres. Booklist
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascale Haas.

Vus trouverez un extrait sur le site des éditions Préludes ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Pour vous dire la vérité, j'ai beaucoup tourné autour de ce roman. Je l'ai vu une première fois chez ma libraire préférée, j'ai hésité et j'ai choisi autre chose. Je suis retournée à la librairie (j'y vais souvent en fait :-) et j'a de nouveau pris en main ce roman pour le reposer. Ce petit jeu a duré quelques semaines. C'est le jour où j'ai cherché le roman sans le trouver que je me suis dit que c'était le signe d'un désir de lecture qu'il fallait absolument satisfaire ! 
Ce qui m'a attiré est bien sûr l'histoire : un chat et des livres ! Comment vouliez-vous que je résiste ? Impossible ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai trouvé ce premier roman fort sympathique. Les personnages, très différents, m'ont séduite. Je ne suis pas une grande fan de livres d'occasion (je suis une grande maniaque avec mes livres, qui semblent neufs même après de nombreuses lectures), mais l'idée de trouver un roman avec une véritable correspondance entre lecteurs dans les marges me fait rêver. Quant aux difficultés des libraires, quel lecteur peut ne pas y être sensible ? 
C'est donc un roman plein d'humanité et d'espoir, dont la lecture donne le sourire, et ça n'a pas de prix. 


Quelques phrases en passant : 

"Les mots semblaient s'étirer et se contracter dans l'écriture de Henry et de Catherine, des mots semblables à ceux des romans que j'avais lus toute la journée au Dragonfly. Étreinte, désir, attente... Des mots de livres, pas des vrais mots comme en utilisaient, ou n'en utilisaient plus, les vrais gens. Ces mots étaient faits pour les parchemins, les plumes d'oie et les encriers, pour être cachetés à la cire et transmis par des hommes qui chevauchaient désespérément la nuit." 

"[...] dans la lumière de la nuit, j'allai jusqu'à la boîte aux lettres en face du Dragonfly, soulevai le rabat et lâchai l'enveloppe avant de risquer de changer d'avis. Après avoir travaillé dix ans dans l'informatique, je comprenais les circuits qu'empruntaient les mails, les posts sur Facebook, les tweets ou les textos, mais... lâcher dans une boîte un bout de papier qui réapparaîtrait quelques jours plus tard à l'autre bout du monde ? C'était de la pure magie."

"Les librairies sont des créatures romantiques. Leurs marchandises vous séduisent et leurs problèmes vous brisent le coeur. Tous les grands lecteurs rêvent d'en avoir une. Ils pensent que passer la journée au milieu de tous ces livres sera le grand accomplissement de leur passion. Ils ne savent pas encore qu'il faut trier ce qui rentre, suivre ce qui sort, ils ignorent qu'on attrape des maux de tête à force de faire de la manutention et de ranger dans les rayons, et tout cela pour très peu d'argent. Ces lecteurs ne pensent qu'au mariage sans accorder beaucoup d'attention à la vie conjugale."

Je terminerai ce billet par une déclaration avec laquelle j'en suis sûre, vous serez d'accord : LIBRAIRES, ON VOUS AIME !

dimanche 30 août 2015

La Bibliothèque des coeurs cabossés de Katarine Bivald

Voici un livre présenté comme "votre lecture idéale pour les vacances" si l'on en croit le bandeau qui entoure l'exemplaire que j'ai acheté. Je suis en vacances donc... allons-y !


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. 
Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. 
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…

Vous pouvez feuilleter le livre ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'ai évidemment été attirée par le bandeau que j'évoquais plus haut. En outre, voici encore un livre qui parle de livres et de lecture... Que demander de plus ? 


Mon avis après lecture : 

La traductrice, Carine Bruy, a rendu le récit vivant et agréable, même si j'avoue avoir perçu quelques longueurs en milieu de roman. 
La lecture est agréable, la fin est plaisante, c'est une lecture de vacances parfaite !


Quelques phrases : 


"Elle avait remarqué dès ses années de lycée que peu de gens vous prêtent attention quand vous êtes caché derrière un ouvrage. [...] 
Les livres lui avaient servi de remparts, oui, mais pas seulement. Ils l'avaient protégée du monde extérieur en le réduisant à une espèce de toile de fond bine moins tangible que les aventures fictives dont elle se délectait."

"Passer son existence à lire n'était pas déplaisant, mais ces derniers temps, Sara avait commencé à se demander si c'était réellement... une vie. [...]
Si sa vie avait été un roman, elle n'aurait sans doute même pas été un personnage secondaire. Or elle se serait sans problème contentée d'un second rôle. Personnage principal, c'était probablement trop demander, mais quand même avoir une apparence et quelques traits de personnalité décrits à la hâte en deux ou trois lignes lorsqu'elle croisait la véritable héroïne. Pouvoir être une personne avec un nom et quelques répliques."

"Ne vivez jamais en suivant les règles d'imbéciles, car ils vous abaisseront à leur niveau, ils gagneront et tout ce que vous aurez récolté c'est une vie à mourir d'ennui."

Un bon moment, même si le livre ne me laissera pas de souvenir impérissable. 

mercredi 12 août 2015

Les Gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand

Voici un livre dont tout le monde a beaucoup parlé lors de sa sortie en grand format, puisque c'est, si je ne me trompe, un conte de fées de l'auto-édition dont tout auteur rêve. En effet, c'est sur la plate-forme Kindle qu'Agnès Martin-Lugand a publié son roman, avant qu'il ne soit repéré par les éditions Michel Lafon. 


L'éditeur en parle : 

« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »
Diane a perdu brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
L’histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique, tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n’a d’autre choix que de faire avec.

Un extrait est en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

En réalité, j'ai de nouveau entendu parler de ce roman parce que la suite vient de sortir. Ma libraire préférée l'avait en poche et je me suis dit : pourquoi pas ? 


Mon avis après lecture : 

J'ai été agréablement surprise. Le roman m'a séduite : c'est une lecture parfaite pour les vacances, dont j'aimerais beaucoup lire la suite ! L'héroïne est attachante et ne sombre pas dans le pathos malgré l'histoire atroce qui s'abat sur elle. On a envie qu'elle s'en sorte et la fin est ouverte, ce qui permet d'ailleurs qu'il y ait une suite, apparemment un succès d'ailleurs (alors que le deuxième roman d'Agnès Martin-Lugand a trouvé moins de lecteurs semble-t-il). 
Je n'ai pas relevé beaucoup de phrases cela dit...


Un passage tout de même : 

"C'était difficile de me sentir chez moi, rien ne me rappelait ma vie d'avant. La nuit n'était pas éclairée par les lampadaires ni animée par les bruits citadins. Lorsque le vent faiblissait, le silence en devenait oppressant. J'aurais rêvé que mes voisins (toujours absents) fassent une grosse fête pour avoir une berceuse. Les odeurs entêtantes des pots pourris n'avaient rien à voir avec celle du parquet ciré de notre appartement, et l'anonymat des commerces parisiens était définitivement très loin."

Je compte lire la suite : La Vie est facile, ne t'inquiète pas si elle est disponible à la médiathèque ! 

mardi 4 août 2015

Une Putain d'histoire de Bernard Minier

Et voici une lecture d'un genre très différent cette fois !



L'éditeur en parle :


Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la peur.
La peur de se noyer.
La peur des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau.
Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais, une putain d’histoire… »

Un thriller implacable
Dès la parution de son premier roman, Glacé, prix du meilleur roman francophone du festival Polar 2011 de Cognac, Bernard Minier rencontre un très grand succès. Ses deux derniers ouvrages, Le Cercle et N’éteins pas la lumière, le confirment comme un auteur incontournable du polar français. Ses romans sont traduits dans quatorze langues.

L'éditeur indique également l'adresse du site de l'auteur : CLIC ! et offre un extrait ICI.


Ce qui m'a donné envie de le lire :

C'est mon homme qui a entendu parler de ce livre et me l'a conseillé. Bien que n'étant pas une grande fan de polar ou de thriller, j'ai eu envie de tenter cette lecture et bien m'en a pris !


Mon avis après lecture :

Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas une fervente lectrice de thriller et cela va peut-être changer grâce à ce livre. J'ai été happée par l'histoire et je n'ai pas pu le lâcher : c'est la définition du page turner ! Même si je dois dire que j'avais deviné assez tôt un élément très important de l'histoire, j'ai été épatée du nombre incroyable de rebondissements et de retournements de situation. La vision qu'on a des personnages doit toujours évoluer au rythme des nouvelles informations habilement distillées et les dernières pages sont tout bonnement stupéfiantes !
Bref, une lecture qui me donne envie de lire d'autres romans de l'auteur.


Quelques phrases : 

"L'orque nomade est le plus cruel des mammifères marins mais l'homme nomade est le plus cruel des mammifères tout court."

"Comme je l'ai dit, je rêve de devenir écrivain.
Ou cinéaste.
Ne soyez donc pas surpris par mon langage : je suis juste un jeune homme normalement éduqué, comme tous ceux de mon âge devraient l'être, c'est-à-dire pas tout à fait aussi attardé que ces crétins du lycée qui se sont déchaînés sur Walt Whitman quand le prof de littérature leur a demandé de commenter Feuilles d'herbe. "Bâtard défoncé", "pédé de poète de sa race" ont été quelques-uns des compliments adressés au grand homme par tweets interposés. À part ça (preuve de ma normalité), j'aime les films d'horreur et Nirvana."

"[...] la révolution numérique était en train de bâtir brique par brique le rêve millénaire de toutes les dictatures -- des citoyens sans vie privée, qui renonçaient d'eux-mêmes à leur liberté."

"Chaque foyer a ses règles tacites. Chaque famille est un pays et un gouvernement à lui tout seul, où règnent des lois qui n'ont pas cours dans la maison d'à côté, des dizaines de petites conventions et d'habitudes qui, à l'abri des regards, assurent son unité. Nul doute que la nôtre n'était pas une démocratie."

Alors, allez-vous lire cette Putain d'histoire ?

lundi 3 août 2015

Détails d'Opalka de Claudie Gallay

Voici un livre très particulier, un récit envoûtant qui m'a fait connaître l'oeuvre d'un artiste que je ne connaissais pas : Roman Opalka. 


L'éditeur en parle : 

Évocation subjective et captivante de la vie, de l’œuvre et de l’engagement si singuliers du peintre Roman Opalka, le sculpteur du temps, qui éclaire de façon inattendue la création romanesque de Claudie Gallay, et établit une filiation secrète entre les deux œuvres.

On trouve aussi la quatrième de couverture sur le site de l'éditeur : 
"J'ai longtemps cru que la peinture, c'étaient des pinceaux, un chevalet, des couleurs et un homme debout devant une toile. Opalka m'a appris que c'était bien plus, que c'était aussi une pensée, il m'a ouvert un espace plus vaste, m'a ancrée plus loin, là où regarder ne suffit pas, quand l'émotion picturale passe par la réflexion, quand le plaisir et le savoir sont mêlés."

Vous pouvez aussi lire un extrait ICI (clic).


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Pour tout vous dire, ce sont mes collègues d'arts plastiques qui sont à l'origine de mon intérêt. Je connaissais Claudie Gallay de nom, pour Les Déferlantes (livre que je n'ai pas lu, j'avoue tout !) et l'an dernier (oui encore un livre qui a dormi dans ma PAL), mes collègues d'arts plastiques avaient décidé de lire en parallèle Détails d'Opalka
Aussi quand je l'ai vu chez ma libraire (il y a un an au moins, certes...), je l'ai acheté et me suis promis de découvrir ce récit.
J'ignorais tout de Roman Opalka et de son travail. Vous pouvez en savoir davantage sur le site officiel de l'artiste : CLIC ! Vous pouvez aussi voir le peintre expliquer le sens de son travail ICI : clic


Mon avis après lecture : 

Un immense bonheur. Je suis toujours émue de voir le travail d'un artiste, qu'il soit écrivain ou plasticien et là, j'ai eu l'impression de prendre le récit en pleine face. J'ai été emportée par la prose de Claudie Gallay, j'ai été fascinée par le travail de Roman Opalka, j'ai été complètement envoûtée par ce récit. C'est bien simple : j'ai passé mon temps à noter des citations... Je ne vous en donnerai que quelques-unes, mais mon petit carnet en gardera bien davantage... Peut-être aussi ai-je en moi l'obsession du temps qui passe et que l'écho a été très fort avec mes propres tourments.


Des phrases notées au fil de ma lecture : 

"Même quand il ne peint pas, qu'il est en dehors de l'atelier, pendant son sommeil, son visage subit la marque des ans. C'est cela qu'il veut capter. Donner le constat lucide de la brièveté de la vie."

"Mes romans sont de la vie qui passe. En apparence, peu de chose, j'écris, une page et puis une autre, un livre et son suivant. C'est dans leur quotidien que je tiens mes personnages, je cultive cette illusion de répétition pour donner à voir le mouvement profond de ce qui les relie. Je n'écris pas pour laisser ma trace, mais pour donner de l'épaisseur au temps que j'ai à vivre."

"En littérature, écrire ne suffit pas, il faut pour chaque roman un sujet différent. Changer d'histoire, de personnages, inventer, surprendre, choisir un thème parmi des milliers possibles, installer une intrigue, imaginer des rebondissements...
Certains peintres, confrontés à cette presque nécessité de renouvellement, font varier les supports, se hasardent dans des grandes séries qu'ils épuisent, monochromes, accumulations d'objets divers... Yves Klein et son bleu, Soulages et son noir."

Ce n'est pas un easy reading que je vous propose aujourd'hui. C'est une lecture bouleversante. N'hésitez pas. 

samedi 25 juillet 2015

Le Palais des Ombres de Maxence Fermine

L'occasion a fait le larron... Une promotion intéressante et un thème qui m'a intriguée... hop, un livre acheté pour ma liseuse.

L'éditeur en parle : 

Paris, dans les années 1960. Nathan Thanner, trentenaire taciturne et discret qui ne vit que pour ses marionnettes confectionnées dans le secret de sa boutique, voit sa vie bouleversée par une lettre de son père auquel il ne parle plus depuis vingt ans. Cet ex-romancier à succès, dont la rumeur veut qu’il soit devenu fou, lui annonce son décès et l’héritage qu’il lui lègue : l’énigmatique maison où il vivait reclus, Le Palais des Ombres. Mais, même dans la mort, Hugo Thanner reste un être fuyant et mystérieux, à l’image de cette demeure diabolique qui semble se jouer de Nathan. Commence alors pour le jeune homme un inquiétant jeu de pistes dont l’issue pourrait le changer à jamais…


Ce qui m'a donné envie de le lire : 


Le thème m'a séduite par son côté inquiétant et mystérieux, même si les maisons hantées ne sont pas ma tasse de thé. Et puis... vous allez me dire que c'est encore une histoire qui parle d'écrivain, d'écriture... et vous aurez raison ! Je n'ai pas pu résister.


Mon avis après lecture : 

C'est encore un livre qui m'a beaucoup plu. J'ai eu envie de savoir la suite, et les péripéties nombreuses tiennent en haleine. J'ai aimé les rebondissements, les surprises qui guettent Nathan. Le style simple fait de ce roman une lecture de vacances tout à fait sympathique derrière laquelle se cache un propos sur l'écriture plus profond. Je ne regrette pas mon choix !


Quelques phrases que j'ai aimées en passant : 

* au moment où Nathan reçoit la lettre de son père : "C'était comme une invitation, un appel, auquel je ne pus résister. Les hommes sont comme cela. On leur offre un cadeau empoisonné, une bombe à retardement, et eux ne voient que les jolis rubans autour. Pas ce qui se cache à l'intérieur et peut ruiner une vie. Bien souvent, on fabrique soi-même le fiel qui nous empoisonnera." 

* un proverbe yiddish cité : "L'homme fait des projets et Dieu rit." 

* sur l'écriture : 

  • "[...] devenir écrivain, ce n'est qu'une question de volonté, de travail et de transpiration. La première phrase vient et le reste suit dans l'ordre logique des choses."
  • "[...] un véritable écrivain, même aux heures où il n'est pas assis derrière sa table de travail, construit la plus grande partie de son roman dans sa tête."
  • "[...] on ne devient pas romancier au jour au lendemain. Cela nécessite un long apprentissage, des années entières vouées à l'échec avant de pouvoir écrire une seule page qui tienne debout."

* et pour revenir au roman : "On a tous un Palais des Ombres, une demeure où les images du passé se sont figées à jamais. Des jeux d'enfant dans un vieux grenier, une promenade le long d'une allée, le souvenir d'une salle à manger dans laquelle de joyeux convives se régalent de mets de fête autour d'une table, des odeurs de cuisines, des rires, des chants, des sourires surtout. On possède tous cette bibliothèque de la mémoire mais peu le savent. 
Les hommes pour la plupart, ne veulent pas se souvenir. Ils rient à gorge déployée, pleurent, crient, hurlent, se déchirent, se tuent parfois, mais ils oublient très vite ce qui a fait d'eux des êtres humains."

jeudi 23 juillet 2015

La Revanche de Kevin de Iegor Gran

Voici un livre que j'ai dévoré. J'avais vu l'auteur lors d'une émission (mais laquelle ?) et j'avais été intriguée par ce roman autour du prénom Kevin et de ce qu'il est supposé trahir. 

L'éditeur en parle : (mais je limite ce qui est en ligne pour ne pas en dire trop...)

Quand on s’appelle Kevin, un prénom dont on dit qu’il fleure la beaufitude, marqueur social des années boys band, donné à plus de 14 000 bébés nés en France en 1991 puis tombé peu à peu en désuétude sous les commen-taires dédaigneux de celles et ceux qui portent des prénoms plus distin-gués, quand on porte le même prénom que Kevin Costner, élu pire acteur de la décennie aux Razzie Awards, que l’on se moque de vous à l’école et que, plus tard, pour peu que vous travailliez dans un milieu intellectuel, on vous jauge de haut avec un regard entendu, il est possible que l’on se mette à couver un méchant complexe...

Avec La Revanche de Kevin, Iegor Gran poursuit donc l’exploration, commencée avec L’Ambition, des postures et des impostures propres à notre époque. Roman sur les faux-semblants littéraires, la vacuité du milieu éditorial, le snobisme des temples où l’on s’assied sur l’humain au nom de la culture, La Revanche de Kevin est aussi un périple dans les arcanes de la frustration comprimée. Qui ne s’est jamais retrouvé dans une situation où, par politesse calculée ou par peur de paraître inculte ou ringard, on masque ses opinions et ses goûts ? Comment ne pas sentir alors le Kevin trépigner au fond de soi ? Comment ne pas chercher la revanche ?
Le scalpel de l’écrivain reste l’ironie froide et dévastatrice ; on y ajoute une véritable tension narrative. Car il y a quelque chose d’inquiétant au royaume de Kevin. Tirées d’une enquête de police, quelques notes de bas de page, posées çà et là, font comprendre dès le début qu’il se trame une abomination, sans que l’on puisse définir précisément à quoi tient le malaise. L’angoisse se nourrit de détails d’apparence insignifiante qui révèlent soudain leur vraie nature – l’art de prendre le lecteur à contre-pied se pratique ici avec gourmandise. Pêle-mêle, parmi les éléments de narration qui cachent bien leur jeu, citons une armoire où l’on stocke des fournitures de bureau, un accident de ski, une jolie stagiaire, une belle-maman un peu trop mère-poule, un vieux livre de Junichirô Tanizaki. Pour sûr, la revanche n’est pas celle que l’on croit.

L'éditeur nous offre les premières pages ICI (clic). Allez-y, régalez-vous !


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'avais lu il y a quelques années Le Truoc-Nog du même Iegor Gran, hilarante fable autour du Goncourt (héhé regardez bien le titre) et j'avais déjà adoré. Vous le savez, j'aime les livres qui parlent de livres, d'écrivains et d'écriture et j'ai l'impression que Iegor Gran adore écrire sur ce thème !!! Par ailleurs, il s'intéresse aussi au culte des apparences de notre société et l'a déjà évoqué dans son roman précédent, L'Ambition, roman que j'ai vraiment envie lire très vite ! 
Pour La Revanche de Kevin, j'avoue que le thème de ce jeune homme nommé Kevin qui se trouve marqué par son prénom m'a beaucoup amusée... C'est vrai que dans l'imaginaire collectif, celui qui s'appelle Kevin n'évoque pas l'intellectuel du siècle... Pardon à tous ceux qui portent ce prénom ! On pense à Kevin, Jason et LaToya, les enfants de Jean-Claude Convenant dans Caméra Café... et on comprend que celui qui porte ce prénom ait une envie de revanche sinon de vengeance !


Mon avis après lecture :

Oh la la un vrai bonheur ! Le récit est mené de main de maître, les rebondissements sont nombreux, l'écriture est pleine de fantaisie et l'histoire est... un pur régal ! Les indices discrets semés çà et là à la manière de notes de bas de page sont légèrement inquiétants et augurent un dénouement peu banal mais je l'avoue : je n'ai quasiment rien vu venir. L'ironie de l'auteur sur l'écrivain et son ego est jouissive mais... rira bien qui rira le dernier ! Je n'en dis pas plus. Lisez-le !


Quelques phrases en passant : 

"Je connais ma place, dit-il presque sans aigreur. Je suis Kevin. Un Kevin ne peut pas, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérettes, mais intellectuel -- impossible. Par son prénom même, Kevin indique une extraction bassement populaire. Une déficience de culture dans sa famille, une perversion des valeurs qui ne manquera pas de rejaillir sur lui, le moment venu, généralement au milieu du collège, et qui l'empêchera de profiter des largesses de l'enseignement républicain, égalitaire pour tous, sauf pour lui..."

"[...] en classe de seconde, en rendant sa copie de français, le prof se permet d'annoncer un sept sur vingt ponctué d'un : "Franchement, vous nous avez encore fait du Kevin. Branchez le cerveau, mon vieux." La remarque fait le tour du lycée, puis se colle dans son dos comme un méchant poisson d'avril qu'il ne pourra plus enlever."

"Jamais Kevin n'avait autant détesté ce milieu où il pataugeait. Son orgueil d'être différent était cependant une bouée sur laquelle il pouvait compter : un doigt d'honneur lui poussa spontanément au creux de la main, vigoureux comme un premier crocus printanier. Il se dépêcha de le dissimuler dans la cave d'une poche."

J'espère vous avoir donné envie de vous précipiter sur les livres de Iegor Gran et surtout sur La Revanche de Kevin que j'ai même conseillé... à ma libraire ! D'ailleurs, allez, avouez-le : vous connaissez bien un nommé Kevin, non ? 

mercredi 22 juillet 2015

Rousseau le voile déchiré d'Olivier Marchal

Il y a déjà trois ans que je me promets de lire ce livre et qu'il hante ma PAL... et puis, les contingences, l'oubli, la vie quoi ! Enfin j'ai pris le temps de m'y plonger. 

L'éditeur en parle : 

« Français, on vous tient dans un délire qui ne cessera pas de mon vivant.
Mais quand je n’y serai plus et que votre animosité, cessant d’être attisée, laissera l’équité naturelle parler à vos cœurs, vous regarderez mieux, j’espère, à tous les faits, dits, écrits, qu’on m’attribue… »
Jean-Jacques Rousseau
À tout Français aimant encore la justice et la vérité

Début des années 1770. Bernardin de Saint-Pierre rencontre un Rousseau vieillissant et rejeté par tous, Diderot, D’Alembert, Grimm, Mme d’Épinay…
Quelle est la raison de cette exclusion dont Rousseau est l’objet ? Est-ce bien un complot destiné à le discréditer ?
Bernardin cherche la vérité, il reçoit les confessions de Rousseau et de ses anciens amis afin de faire la lumière sur ce génial égoïste.
Riche de détails méconnus et remarquablement documenté, ce livre s’attache à répondre aux interrogations qui pèsent encore, plus de deux siècles après sa mort, sur le véritable caractère du philosophe le plus marquant des Lumières.

« Fabuleux ! Vous allez redécouvrir Rousseau..  »
Coup de cœur des libraires – Gérard Collard (lci/France info)


Ce qui m'a donné envie de lire : 

C'est la lecture du premier opus sur JJR du même auteur, dont j'avais déjà parlé ICI (clic) il y a des années (honte à moi)... Je dois avouer que j'ai immédiatement acheté ce livre mais qu'il est resté à l'abandon dans ma PAL... Je l'ai ressorti en ce début de vacances et j'ai été contente de retrouver la plume d'Olivier Marchal. 


Mon avis après lecture : 

J'avoue avoir été moins enthousiasmée que lors de ma lecture de Rousseau la comédie des masques. J'ai toutefois apprécié de rencontrer l'auteur des Confessions et de l'Émile ainsi que d'autres philosophes et auteurs du XVIIIe siècle bien présents dans Rousseau le voile déchiré : Bernardin de Saint-Pierre évidemment mais aussi Grimm, Diderot, Condorcet, Julie de Lespinasse et Hume... 
Ce livre qui ne manque pas d'érudition livre une nouvelle clé pour comprendre autrement la personnalité de Rousseau, souvent étiqueté comme paranoïaque obsédé du complot... Et si cela avait été le cas ? 
On sent toute la passion d'Olivier Marchal pour le XVIIIe siècle, passion qui lui fait tenir un blog éclectique sur le sujet : CLIC, blog sur lequel vous pourrez trouver de nombreuses références et informations, mais aussi lire des textes lestes de l'époque... 
J'avoue avoir cherché une nouvelle publication de l'auteur mais je n'en ai pas trouvé. Un peu déçue, j'aurais bien continué à le lire.
J'ai souvent conseillé la lecture de Rousseau la comédie des masques à des lycéens de ma connaissance : je compte réitérer cette année ! Malheureusement, Rousseau le voile déchiré n'existe pas en édition de poche... Dommage !


Quelques phrases ici et là : 

"M'éloigner de Paris pour attirer les regards, leur signifier que moi, Rousseau, je refusais cette connivence avec les puissants. Afficher non seulement ma pauvreté mais également mon indépendance d'esprit. 
Par ma conduite, montrer l'exemple et rappeler à mes compagnons ce qu'ils avaient cessé d'être. 
Devenir une belle âme, la dernière peut-être, dans une société dévoyée. 
Après cela, Diderot me reviendrait, et les autres avec lui. 
C'était là mon espoir en cette année 1756, lorsque je quittai Paris pour emménager dans mon ermitage de Montmorency." 

"Ce n'est pas ma vie que je raconte dans ce livre, dit [Rousseau] d'une voix blanche. J'y confesse d'ailleurs des fautes que je n'ai jamais commises. C'était nécessaire. ainsi, le public prêtera foi à tout le reste, même à ce que je tais, même à ce que je déforme, et il ignorera l'essentiel. 
-- Les fautes de vos proches, laisse tomber Bernardin."

et un extrait de la Correspondance littéraire de Grimm : 

"Monsieur Rousseau a été malheureux à peu près toute sa vie. Il avait à se plaindre de son sort, et il s'est plaint des hommes. Cette injustice est assez commune, surtout lorsqu'on joint beaucoup de d'orgueil à un caractère timide. On souffre de la situation heureuse de son voisin, et l'on ne voit pas que son malheur ne changerait rien à notre infortune."

Un livre de moins dans ma PAL et une lecture qui a complété cette du premier opus : un beau voyage pour voir Rousseau sous un autre jour. 

mardi 21 juillet 2015

Maudit best-seller de Marc Kryngiel

Voici un livre qui renoue avec mon goût pour les livres qui parlent de livres et d'écrivains... 

L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture :

Cyril Gramenk est un obscur romancier qui rêve de gloire. Pour se débarrasser d’un contrat qu’il ne veut pas honorer, il donne à son éditeur le manuscrit épouvantable qu'un admirateur lui a envoyé. À son plus grand étonnement, le livre est un succès. C'est là que les ennuis commencent; le retour d’une ancienne maîtresse et la découverte de l'existence d’un fils caché n'arrangent rien… Sa vie n’est plus alors qu’une succession de situations délirantes, hilarantes ou pour le moins surprenantes, pour le plus grand plaisir du lecteur qui jubile à chaque rebondissement, jusqu’au bouquet final.


Maudit Best-Seller est le récit d’une savoureuse dégringolade. On se prend d’emblée d’empathie pour cet anti-héros aussi touchant qu’agaçant, et à chaque malheur qui lui tombe dessus, on en redemande.


Fin observateur de son époque, Marc Kryngiel a déjà publié L’Intrus (La Table ronde, 1992), Le Caméléon (Le Castor astral, 1994) et La Dette ( La Table ronde, 2000).


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Sans aucun doute, j'ai été attirée par le thème. J'ai peut-être lu des commentaires sur des blogs... mais ce livre est resté dans ma PAL si longtemps que j'ai oublié lesquels ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai vraiment adoré !!!!! J'avoue que je croyais bien avoir trouvé la chute, mais non, un nième rebondissement a tout changé ! C'est le genre de livre que je ne peux pas lâcher. D'ailleurs, je n'ai qu'un regret : ne pas l'avoir lu plus tôt ! 


Quelques phrases en passant : 

"[...] j'étais embarqué dans le récit avec mes personnages, je les découvrais au fur et à mesure, il y avait toujours un moment où ils m'échappaient. Quelquefois, ils me foutaient la trouille. Mais d'où sortaient ces monstres ? Il m'arrivait d'abandonner un bouquin tout simplement parce que j'étais en désaccord majeur avec le héros, et dans ces cas-là, pour moi, arrêter d'écrire, c'était la seule façon de lui clouer le bec, d'avoir le dernier mot."

"Une fois publiés, les livres appartiennent à leurs lecteurs, Gramenk, chacun y trouve son compte, c'est ce qui fait leur qualité. Le tout, c'est de ne pas décevoir vos groupies. Ne répondez pas trop précisément aux questions qu'on vous pose, restez énigmatique." 

Un procès aux accents qui rappellent (toutes proportions gardées) celui de Meursault dans L'Étranger de Camus... 

"Après m'avoir demandé de me lever, le président a énoncé les chefs d'accusation. Je ne les ai pas écoutés. Je regardais la salle, tous ces curieux, tous ces voyeurs."

"Au mot "innocence", le public s'est déchaîné. Réprobation générale. Quelqu'un a crié : "À mort !" D'autres ont repris ce cri de haine. Eh, les gars, tenez-vous au courant, la peine capitale a été abolie en France en 1981."

Une lecture idéale pour ces vacances placées sous le signe du retour du livre dans ma vie et sur ce blog ! 

lundi 20 juillet 2015

Le Complexe d'Eden Bellwether de Benjamin Wood

C'est grâce à Dolly du blog Livres et compagnie ICI que j'ai pu lire ce livre. En effet, c'est le livre qu'elle avait choisi pour le prix Price Minister. Elle en a d'ailleurs parlé ICI sur son blog et a gentiment proposé d'en faire un livre voyageur. C'est ainsi qu'il est arrivé chez moi... il y a belle lurette ! J'ai malheureusement mis fort longtemps à me plonger dedans. Mais voilà, c'est chose faite ! 


L'éditeur en parle : 

Benjamin Wood signe un premier roman magistral sur les frontières entre génie et folie, la manipulation et ses jeux pervers – qui peuvent conduire aux plus extravagantes affabulations, à la démence ou au meurtre.
Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Premier rouage de l’engrenage. Dans l’assemblée, une jeune femme attire son attention. Iris n’est autre que la sœur de l’organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s’accompagne d’étranges conceptions sur son usage hypnotique… 
Bientôt intégré au petit groupe qui gravite autour d’Eden et Iris, mais de plus en plus perturbé par ce qui se trame dans la chapelle des Bellwether, Oscar en appelle à Herbert Crest, spécialiste incontesté des troubles de la personnalité. De manière inexorable, le célèbre professeur et l’étudiant manipulateur vont s’affronter dans une partie d’échecs en forme de duel, où chaque pièce avancée met en jeu l’équilibre mental de l’un et l’espérance de survie de l’autre.
L’auteur du Complexe d’Eden Bellwether manifeste un don de conteur machiavélique qui suspend longtemps en nous tout jugement au bénéfice d’une intrigue à rebonds tenue de main de maître.

“D'autres auteurs avant lui ont exploré la proximité entre génie et folie, mais Wood traite cette thématique familière avec une fraîcheur et une intelligence qui laissent présager de grandes choses à venir.”
TIMES LITERARY SUPPLEMENT


Ce qui m'a donné envie de le lire : 
J'ai été intriguée par le sujet de ce roman, très original. L'enthousiasme de Dolly et d'autres lectrices de ma connaissance m'a convaincue et j'ai été ravie de pouvoir profiter de cette lecture grâce à la générosité de Dolly ! 


Mon avis après lecture : 
Après un démarrage un peu difficile de ma lecture, j'ai été conquise et je n'ai plus réussi à m'arrêter ! L'histoire est bien menée et malgré le retour en arrière que constitue tout le roman, les surprises sont au rendez-vous. Les personnages sont attachants. Et la traduction de Renaud Morin est agréable et fluide. J'ai vraiment aimé ce livre et je vais guetter les oeuvres suivantes de l'auteur, dont c'est le premier roman. 


Quelques phrases au fil de la lecture : 

"Il se rappelait l'amertume dans la voix de son père quand ils se disputaient en travaillant : "Vas-y donc. Laisse-moi. Je le ferai moi-même. Tu as toujours mieux à faire ailleurs, hein ? Un chasseur de papillons, voilà ce que tu es."
Ce n'était pas de la patience, Oscar le savait, mais une sorte de dureté chargée de ressentiment."

"Dire qu'il avait presque oublié combien il aimait lire, cette cadence particulière des mots quand les yeux passent dessus. Ses parents étaient du genre à avoir une bibliothèque, mais sans aucun livre. Ils ne comprenaient pas le plaisir de la lecture et n'avaient jamais considéré qu'il faille l'encourager. Pour eux, les livres étaient facultatifs, un truc que les professeurs de lettres débraillés imposaient aux enfants à l'école."

"Quelque part dans le monde, quelqu'un doit bien mener une vie normale et heureuse. Peut-être que les moines tibétains sont heureux. Chaque fois que je les vois à la télévision, ils ont l'air en paix. Je vais peut-être me convertir. Devenir l'une des leurs."


Encore un bon moment de lecture ! Je suis ravie de retrouver ce plaisir. 

mardi 23 juin 2015

Étienne regrette d'Antoine Sénanque

J'ai déjà lu pas mal de livres d'Antoine Sénanque et quand j'ai v celui-ci che mon libraire, je n'ai pu résister. Mais j'ai mis un peu de temps à le lire...

L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

"Le graffiti humiliant d’un élève aura suffi pour qu’Etienne Fusain, professeur de philosophie morose, décide de changer de vie. Il quitte travail, famille, mélancolie, et part retrouver son vieil ami d’enfance. Commence alors une errance réjouissante, cure de jouvence, d’immoralité, d’excès, de tendresse où la rencontre avec la sublime et irrésistible Lily lui donne une nouvelle chance d’être heureux."

Ce qui m'a donné envie de le lire : 

C'est tout bêtement la quatrième de couverture que vous venez de lire ci-dessus... 

Mon avis après lecture  : 

J'ai aimé cette lecture, mais je suis tout de même restée sur ma faim, un peu comme avec le précédent livre d'Antoine Sénanque Salut Marie. Le début m'a immédiatement séduite, j'avais envie de suivre les personnages : un professeur et un médecin, comment aurais-je pu ne pas être intéressée ? Cependant, j'ai trouvé quelques longueurs par la suite et la fin ne m'a pas convaincue. Dommage !

Phrases repérées : 

"Les choses importantes, c'est celles qu'on a réalisées. Et puis, il n'y a pas de quoi se vanter, tu sais, c'est étroit l'écriture. Ça se fait dans des petits volumes, des bureaux, des chambres, des cafés, avec un petit instrument : un stylo, un clavier. C'est fermé, enterré, ça ne laisse passer que des choses qui se profilent, des spectres. C'est pour cela que j'ai choisi la médecine finalement, pour l'espace, mais avec des morts quand même, pour ne pas tout perdre de mon talent littéraire. Les morts, c'est le style, tu comprends ?"

"Donc, je déteste mon prénom. D'ailleurs mon père me l'a donné pour commencer à m'emmerder dès ma première heure de vie." 

"Aux premières lueurs de l'aube, il s'assit à son bureau et eut envie de relire le manuscrit qui reposait dans un tiroir, sous des sédiments de documents inutiles comme le fossile de sa carrière littéraire mort-née. Il jugea le texte insuffisant en style, en pensée, et en même temps, il retrouva quelque chose de lui-même, ce qui donnait une certaine valeur à ce qu'il avait écrit."