mercredi 17 août 2016

Journal de la canicule de Thierry Beinstingel

Une lecture... de saison ! :-)


L'éditeur en parle : 

         Avant, le soir, pour me détendre, je faisais des croquis, avec règle et compas, comme on me l’a appris pendant mes études de dessin industriel.
            Maintenant j’écris sur un cahier volé dans la maison d’en face, désertée par ses occupants.
           Je me suis toujours fait l’effet d’un homme sans histoires. Ce qui m’a pris d’entrer dans cette maison, je ne saurais l’expliquer. La poussière qui s’accumulait sur la voiture garée devant, la boîte aux lettres qui débordait de publicités ont dû me faire craindre un événement dans le genre des faits divers dont parlent parfois la télévision ou les journaux.
            Ce que j’y ai découvert n’avait rien de spectaculaire.
       Pourtant, ce cahier que j’y ai ramassé dans une chambre d’enfant allait bouleverser mon existence.

Thierry Beinstingel est l’auteur de plusieurs romans très remarqués, parmi lesquels Retour aux mots sauvages (Fayard, 2010), Ils désertent (Fayard, 2012) et Faux nègres (Fayard, 2014). Il poursuit dans ce nouveau roman son inlassable enquête sur le rôle du langage, à travers l’histoire d’un homme à qui les mots se sont imposés, d’abord pour se protéger, puis pour l’éclairer.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Je lis tous les livres de Thierry Beinstingel depuis son premier roman. D'ailleurs je vous avais présenté un de ses romans ICI et je vous avais avoué que j'étais vraiment fan. Mais là, mon année a été très éprouvante et j'ai même zappé la sortie de ce roman (mais le dernier est sorti aujourd'hui et je l'ai déjà). Du coup, j'ai donc pu lire avec plaisir cet été ce Journal de la canicule qui, en plus, parle d'écriture, ce qui, vous le savez, est au coeur de mes préoccupations. 


Mon avis après lecture : 

J'aime toujours autant le style de l'auteur.
L'intrigue commence à la manière d'une enquête : les voisins ont disparu. Le personnage inquiet de ce qui est arrivé à ses voisins mais aussi de ce qu'on pourrait penser de ses visites dans leur maison vide, va consigner ses remarques par écrit. Ainsi, il découvre l'écriture et se découvre...
Cette sorte de mise en abyme est l'occasion d'une réflexion sur les mots et leur pouvoir sur chacun.
On trouve aussi des réflexions sur le travail et son évolution dans le monde d'aujourd'hui, comme dans quasiment tous les autres romans de Thierry Beinstingel.


Quelques phrases en passant : j'ai eu du mal à choisir...

"Je ne sais pas pourquoi j'écris tous ces trucs dans ce carnet. Heureusement que ce n'est que pour moi,  de même que mes dessins industriels de phare, d'essuie-glace, de tableau de bord, sont destinés à rester dans des cartons. Finalement, les deux heures que je viens de passer à écrire me procurent la même sensation que m'attabler à la planche à dessin. J'ai l'impression de m'enfoncer dans la matière des choses."

"Quand on écrit, on ajoute la succession des idées et l'épaisseur du temps, tandis que quand on dessine c'est l'exactitude que l'on veut notifier à un moment donné. Ces réflexions que je ne m'étais jamais formulées me surprenaient. J'avais l'impression que c'était l'écriture qui me les avait données à travers ce cahier que je noircissais chaque jour sans pouvoir m'en empêcher."

"C'est drôle comme ça vient l'écriture. J'ai écrit tout un paragraphe sur un épisode qui n'a duré que cinq minutes à peine. Il y a parfois des moments importants qu'on aimerait graver dans le marbre. Je comprends les écrivains. Je me sens mieux après avoir couché sur le papier ces quelques lignes que je ne cesse de relire comme s'il y avait un sens caché dedans. Ça m'apaise. J'aimerais y mettre tellement d'autres choses, d'autres émotions, mais je suis d'un caractère discret, taiseux, les mots me viennent difficilement."

Encore une lecture qui va m'accompagner longtemps.
Et le relais est déjà là : Vie prolongée d'Arthur Rimbaud est sorti aujourd'hui ! Je vous en reparlerai :-)


dimanche 17 juillet 2016

(Presque) jeune (presque) jolie (de nouveau) célibataire de Stéphanie Pélerin

Vous avez vu cette chouette couverture avec un Spritz désaltérant ? Eh bien oui, voici une nouvelle lecture estivale... parce que franchement, en ces temps de folie et de tristesse, un peu de légèreté ne peut pas nuire.


L'éditeur (Mazarine-Fayard) en parle en citant la quatrième de couverture : 

Quand Ivana se fait larguer comme une vieille chaussette par Baptiste, après huit ans d’amour, il ne lui reste plus que ses kilos et ses rides à compter. Pas facile de se retrouver sur le marché des célibataires à la trentaine, quand, pour couronner le tout, on manque de confiance en soi.
Tentant d’ignorer son chagrin, elle décide de reprendre sa vie (et son corps) en main et s’inscrit sur « Be my boy », célèbre site de rencontres. Si l’offre est alléchante, les produits sont souvent de second choix, voire des retours de marchandise... Heureusement, il reste les amies et le bon vin.
À travers des expériences étonnantes, Ivana doit réapprendre à prendre soin d’elle. Mais rien ne sert de courir… il suffit juste d’être au bon endroit, au bon moment.

Un orteil dans la quarantaine, professeur de français en banlieue, Stéphanie Pélerin exerce un métier qui lui demande souvent autant de poigne et de tact que celui de dresseur de fauve. Depuis décembre 2008, elle tient un blog aussi éclectique qu’elle : des albums pour enfants aux romans épicés en passant par la BD, elle dévore tout ce qui se lit. Presque (jeune), presque (jolie), (de nouveau) célibataire est son premier roman.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Héhé ce n'est pas le premier écrit de l'auteur que j'ai le plaisir de lire ! Cela fait des années que je connais Stéphanie, sur mon forum pro préféré, mais aussi dans la vraie vie. Et j'attendais ce livre depuis longtemps ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai reconnu l'auteur : son livre lui ressemble ! Pétillant, moderne, drôle, épicé, plein de vie et de charme ! L'héroïne a tout d'une trentenaire d'aujourd'hui et si je suis un peu loin de la trentaine pour m'identifier à Ivana, j'ai tout de même eu envie que cette dernière retrouve la vie qu'elle désire et qu'elle mérite ! 


Quelques phrases en passant : 

"La grande littérature n'offrait pas toujours les héroïnes les plus épanouies." (à propos d'un personnage de Zola, devinez qui...)

"C'était cliché, mais elle essaya de se convaincre que c'était la vie dont elle avait toujours rêvé."

"Enfin un personnage féminin qui savait où il allait. Elle aimait les romans légers, qualifiés "pour filles", mais ce n'était rien à côté du plaisir pris à la relecture d'un classique." (à propos d'un personnage de Zola, devinez qui...)

"On pardonne tout aux terres dans lesquelles on a poussé."

Une lecture estivale à l'image de son auteur, un roman frais et léger à déguster sans modération ! 
Et pour la dédicace ma Stéphie, c'est quand tu veux ! ;-) 

jeudi 14 juillet 2016

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une de Raphaëlle Giordano

Pour aujourd'hui, voici une nouvelle lecture d'été !


L'éditeur en parle : 

"-- Vous souffrez probablement d'une forme de routinite aiguë.
-- Une quoi ?
-- Une routinite aiguë. C'est une affection de l'âme qui touche de plus en plus de gens dans le monde, surtout en Occident. Les symptômes sont presque toujours les mêmes : baisse de motivation, morosité chronique, perte de repères et de sens, difficulté à être heureux malgré une opulence de biens matériels, désenchantement, lassitude...
-- Mais... Comment vous savez tout ça ?
-- Je suis routinologue.
-- Routino-quoi ?

Camille, trente-huit ans et quart, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi a-t-elle l'impression que le bonheur lui a glissé entre les doigts ? Tout ce qu'elle veut, c'est retrouver le chemin de la joie et de l'épanouissement. Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement original pour l'y aider, elle n'hésite pas longtemps : elle fonce. À travers des expériences étonnantes, créatives et riches de sens, elle va, pas à pas, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves..." 

Vous pouvez le feuilleter ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'avoue honteusement que j'aime assez lire des livres de développement personnel, même si je suis en général incapable de mettre en pratique leurs conseils. Mais là, ce livre hésite entre développement personnel et feel-good book (j'ai pensé au livre de Laurent Gounelle L'Homme qui voulait être heureux) et pour un début de vacances, c'est parfait. Et la routinite aiguë n'est-elle pas en effet la maladie de notre époque ? 


Mon avis après lecture : 

C'est une lecture facile, sans doute pas mémorable, mais elle fait le point sur l'auto-sabordage dont nous sommes souvent spécialistes, l'importance du sourire intérieur et de l'ancrage positif, l'effet produit par la pleine conscience, le tout sans en avoir trop l'air. Présenté comme un roman, c'est tout de même un livre qui donne envie de suivre certaines des prescriptions du "routinologue" (même si comme Camille, on peut s'agacer de quelques évidences... n'est-il pas toujours bon de les rappeler ?) : il s'agit bien de développement personnel à mon sens comme le prouvent les très (trop ?) nombreuses citations de ce domaine qui rythment le livre. 


Quelques phrases en passant : 

"[...] rien ne sera jamais dangereux ni hors de votre portée. Nous travaillerons ensemble dans un cadre éthique, respectueux de votre rythme d'évolution. Le seul objectif est de créer en vous des déclics positifs pour accompagner vos changements de vie."

"Plus vous aurez confiance en qui vous êtes, moins vous serez susceptible d'être blessée par des atteintes extérieures. Quand vous aurez remusclé votre estime de vous, que vous aurez un projet de vie en totale cohérence avec votre personnalité et vos valeurs profondes, vous avancerez sereinement, forte de votre vision positive, et vous n'aurez plus peur."

"Aujourd'hui est un cadeau. C'est pour cela qu'on l'appelle «présent»."

Une lecture sympa pour qui a aimé les livres de Laurent Gounelle par ex ! 

lundi 11 juillet 2016

Une Éducation catholique de Catherine Cusset

J'ai eu bien du mal à lire ce livre, emprunté une première fois à la médiathèque, rendu sans avoir eu le temps d'y jeter un coup d'oeil, mais j'ai réussi à le réemprunter pour enfin en faire la lecture !


L'éditeur en parle : 

«"Remarque, je la comprends. C'est plus amusant de lire un roman que d'aller à la messe."
Papa, furieux, se retourne contre maman et l'accuse de saper les fondements de ma foi. Elle rétorque qu'elle n'a rien dit de mal, que de toute façon chacun est libre de penser comme il veut, et que je suis bien capable de juger par moi-même ce qui, de la lecture d'un roman ou de la messe, est le plus amusant.
"Elle n'a qu'à rester à la maison! hurle papa. Puisque c'est comme ça, j'irai seul!"
Vite je ferme mon livre, je me lève, je mets mon manteau, je suis papa.»

Marie, la narratrice de La haine de la famille et d'Un brillant avenir, raconte ici les rapports qu'elle a entretenus avec la religion au cours de son enfance et de sa jeunesse, entre un père croyant et une mère athée. Elle évoque la naissance du désir à travers des passions successives, et la découverte de l'amour, vécu d'abord comme une crucifixion, puis comme une rédemption.

Vous pouvez feuilleter le livre ICI !


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'avais bien aimé Un brillant avenir... et des billets de blogs ont également attisé ma curiosité par exemple, celui de Sabine ICI ! Et je suis sûre qu'il y en a eu d'autres mais cela fait si longtemps que... j'ai oublié.


Mon avis après lecture : 

Petite déception... J'ai apprécié le début mais ensuite... je n'ai plus vraiment accroché. J'attendais autre chose qu'une éducation sentimentale sans doute (ou alors je suis trop ou pas assez catho pour cette lecture !). Dommage. Mais j'aime toujours autant l'écriture de Catherine Cusset.


Quelques phrases en passant : 

"Tout ce que j'aime, moi, c'est rester à la maison. Je ne demande rien à personne. Je lis, j'écris, je colorie, je découpe, je me déguise en princesse. Je peux passer la journée à jouer seule."

"Il y a dans le catholicisme de mon père quelque chose de naïf, dont je me méfie désormais. Il semble trop facile de se dédouaner de ces erreurs humaines en s'asseyant une fois par semaine sur le banc d'une église pour prier Dieu avec humilité. [...] La vie est séparée en deux : la vraie vie d'un côté, le quotidien avec ses colères et ses cris, et la foi de l'autre, l'église où l'on va se faire absoudre."

"Depuis la mort de Thomas, plus [...] aucun professeur ne me fait peur. Je me moque d'eux, de tout. Quelle importance, ma nullité, ce devoir de philosophie ?"

samedi 9 juillet 2016

Le Charme discret de l'intestin de Giulia Enders

Héhé, voici un livre dont on a beaucoup entendu parler, écrit par une doctorante en médecine de l'Université de Francfort (à partir de sa thèse si j'ai bien compris) et illustré par sa soeur.


L'éditeur (Actes Sud) en parle en citant la quatrième de couverture : 

"Surpoids, dépression, diabète, maladies de peau… et si tout se jouait dans l’intestin ?

 Au fil des pages de son brillant ouvrage, Giulia Enders, jeune doctorante en médecine, plaide avec humour pour cet organe qu’on a tendance à négliger, voire à maltraiter. Après une visite guidée au sein de notre système digestif, elle présente, toujours de façon claire et captivante, les résultats des toutes dernières recherches sur le rôle du “deuxième cerveau’’ pour notre bien-être. C’est avec des arguments scientifiques qu’elle nous invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments ainsi qu’à appliquer quelques règles très concrètes en faveur d’une digestion réussie.
 Irrésistiblement illustré par Jill Enders, la soeur de l’auteur, voici un livre qui nous réconcilie avec notre ventre.
 Succès surprise, Le Charme discret de l’intestin s’est vendu à plus de un million d’exemplaires en Allemagne et sera publié dans une trentaine de pays."


Ce qui m'a donné envie de le lire :

J'avais vu l'auteur dans une émission télé et j'avais été séduite par ce qu'elle racontait. Une de mes amies me l'a prêté et je suis ravie : j'ai dévoré ce livre brillant et hilarant !


Mon avis après lecture : 

Un vrai coup de coeur ! J'ai appris plein de choses en m'amusant !
J'adore l'histoire des "toilettes turques" que les Turcs appellent "toilettes grecques" mais que les Grecs appellent "toilettes bulgares" et ainsi de suite jusqu'au Japon où ce sont des "toilettes chinoises" ! J'aime aussi l'idée qu'il existe des bactéries "patapouffantes" (qui expliquent mes kilos en trop sans nul doute !) ! Enfin, cela m'amuse de penser que si le tigre a une bactérie dans l'estomac de type Helicobacter proche de celui de l'homme, c'est que la version préhistorique a mangé notre lointain ancêtre : héhé il y a une  justice !


Quelques phrases au fil de la lecture : 

"L'intestin a à sa disposition toute une cohorte de messagers chimiques, de matériaux d'isolation cellulaire et de type de connexion. Il n'y a qu'un autre organe qui offre une telle diversité : le cerveau. Voilà pourquoi notre système nerveux entérique [=de l'intestin] est aussi qualifié de "deuxième cerveau", parce qu'il est tout aussi étendu et présente la même complexité chimique. Mais si la mission de notre intestin n'était que de transporter les aliments et de nous permettre de roter de temps en temps, un système nerveux si élaboré serait une sacrée perte d'énergie. Quel organisme irait donc constituer un tel réseau de nerfs pour gérer un banal tuyau péteur ? Il y a là de quoi creuser."

"La flore intestinale "patapouffante" des souris dodues tire le maximum de ce qu'on lui donne et se montre donc ensuite plus généreuse envers son hôte. Et si l'on transpose cette observation à l'être humain : certaines personnes pourraient se retrouver avec des poignées d'amour sans manger plus que les autres -- tout simplement parce que leur flore intestinale tire plus de substance de la nourriture."

"[...] les bactéries de l'intestin pourraient agir sur l'appétit de leur hôte. Autrement dit : les fringales qui nous font avaler des chocolats fourrés au caramel et un paquet de chips sur le coup des vingt-deux heures ne seraient pas toujours induites par l'organe qui s'occupe aussi de notre déclaration d'impôts. Il y a dans notre ventre -- et non dans notre cerveau -- une assemblée de bactéries qui, quand elle a été mise au régime les trois jours précédents, votera à l'unanimité un réapprovisionnement en hamburger." 

Bref, c'est un vrai coup de coeur pour ce livre drôle, extrêmement documenté, érudit mais pas casse-pieds : lisez-le !!!!!! Et un coup de chapeau énorme à la traductrice, Isabelle Liber, qui a fait un travail magnifique ! 

mercredi 29 juin 2016

Gaspard ne répond plus d'Anne-Marie Revol

Nouvelle lecture : voici un pavé de plage pour l'été !


L'éditeur en parle : 

"Dans le cadre d’un jeu de téléréalité, Gaspard de Ronsard doit traverser l’Asie en stop. Son périple tourne court lorsqu’il chute d’un pick-up et échoue au fond d’un fossé…
 La suite se déroule entre Paris et un village égaré dans les rizières du Nord Vietnam. On y rencontrera une brocanteuse cartomancienne, un détective fleur bleue, un diariste fantasque, des producteurs de télé affolés, et une vieille chef de tribu acariâtre, My Hiên. Celle-ci n’a qu’une idée en tête : obliger Gaspard à sauver son peuple d’un danger imminent.
Parviendra-t-il à rentrer chez lui ?
Dans ce roman drôle et déluré, chacun cherche quelque chose à l’autre bout du monde, pour le meilleur comme pour le pire. Mais il faut peut-être accepter de tout perdre si l’on veut se retrouver…"


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Voici un livre qui m'a trouvée plus que je ne l'ai choisi ! En effet, c'est l'auteure, fan de Thierry Bizot comme moi, qui m'a proposé, par l'intermédiaire de ce blog, de m'envoyer ce roman. J'ai accepté avec enthousiasme et je suis ravie de l'avoir fait ! Pour tout vous dire, c'est la première fois que cela m'arrive de chroniquer un livre ainsi reçu. 


Mon avis après lecture : 

L'idée de ce participant au jeu Un jour, j'irai à Shangaï avec toi (qui n'est pas sans rappeler Pékin Express) qui n'a rien d'un aventurier permet toutes les fantaisies et l'intrigue se met en place petit à petit, avec des dévoilements progressifs d'indices qui entraînent le lecteur dans une double histoire (celle du passé et celle du présent) pleine (trop pleine ?) de rebondissements. Les personnages sont extrêmement divers mais tous sont attachants. Les coups de théâtre sont nombreux (un peu trop peut-être), j'ai pensé aux scènes de reconnaissance des dénouements dans les comédies de Molière... On s'attend au croisement des intrigues et on cherche comment l'histoire d'hier va rejoindre celle d'aujourd'hui à travers les multiples péripéties. 
Je préfère les romans moins foisonnants, je l'avoue, mais j'ai bien aimé cette lecture-détente, parfaite pour la saison d'été : un bon gros pavé qui tient en haleine le lecteur !
Un seul détail m'a fait bizarre : lire le nom de "Brice-sous-forêt" au lieu de Saint-Brice-sous-forêt, petite ville que je connais. 



Quelques phrases en passant :

"Je n'ai jamais osé dire : "Qui m'aime me suive", de peur de rester seul."

"Il faut parfois savoir faire preuve d'humilité : on ne rend pas les gens heureux malgré eux. 
Ce serait trop simple."

"Je donnerais cher pour me confesser. Non que j'aie grand chose à me reprocher mais au moins j'aurais quelqu'un avec qui converser. Parce que ces jours-ci, au village, question dialogue c'est l'encéphalogramme plat."

Un premier roman très réussi, qui ouvre mes lectures d'été, lectures de vacances qui vont permettre à ce blog de reprendre vie ! Un grand merci à Anne-Marie Revol pour ce joli cadeau et mille pardons pour le délai : cela fait longtemps que j'ai terminé cette lecture-plaisir mais j'ai été très lente pour mettre en ligne ce billet.
EDIT du 30 juin : j'ai oublié de dire que j'avais vraiment apprécié de lire un roman dans lequel on n'a pas le passage obligé par la scène de sexe, qui, je l'avoue, m'exaspère dans la production littéraire actuelle. À croire que les lecteurs n'ont plus d'imaginaire, il faut tout leur décrire par le menu ! Bravo à Anne-Marie Revol pour avoir su éviter cet écueil. 

jeudi 9 juin 2016

Le Mystère Henri Pick de David Foenkinos

Voici un livre dont le thème et les bonnes critiques m'ont attirée... Je l'ai donc emprunté à la médiathèque !


L'éditeur (Gallimard, collection blanche) en parle : 

"En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs."

Il est possible de feuilleter le livre ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Sur mon forum pro préféré, toutes mes copiNETtes ont été enthousiasmées par ce livre : dan dont le blog (clic) est un peu endormi, Sabine qui en parle ICI, Dolly dont le billet est ICI, Gio qui n'a pas de blog, et évidemment nos grandes blogueuses littéraires Stephie ICI et Leiloona ICI... 
Du coup, j'ai demandé l'achat du livre à ma médiathèque préférée et... le bibliothécaire y avait déjà pensé ! Et j'ai pu lire ce roman plébiscité ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai passé un merveilleux moment de lecture ! Certes, la solution de l'énigme m'est apparue très tôt, mais cela ne m'a pas gênée. C'est vraiment un roman dont l'écriture m'a séduite (d'ailleurs j'ai noté plein de citations) et pour tout vous dire, je n'avais jamais lu David Foenkinos et c'est un premier contact qui va sans nul doute être la source de nouvelles lectures !
En outre, c'est un livre qui parle de livres, d'écrivains, d'écriture, d'édition... bref, c'est un livre qui me parle !
J'ai adoré ! 


Quelques phrases glanées au fil de la lecture : 

"Écrivain est le seul métier qui permette de rester sous une couette toute la journée en disant : « Je travaille. »"

"-- Il ne parlait pas beaucoup. Alors peut-être que c'était pour garder tous ses mots pour son livre."

"On ne pouvait pas terminer la lecture de ce roman, sans être saisi d'une curiosité totale à l'égard de son improbable genèse. D'une manière générale, notre époque traque le vrai derrière toute chose et surtout la fiction." 

"Aux États-Unis, le livre sortirait sous le titre suivant : Unwanted book. Un choix surprenant car il évoquait davantage l'histoire de la publication que le roman lui-même. Mais c'était une preuve tangible que notre époque mutait vers une domination totale de la forme sur le fond."

"Écrire pour soi serait comme faire sa valise pour ne pas partir."

Comme toujours, les livres qui parlent d'écriture me fascinent. Celui-ci ne fait pas exception. Si vous êtes comme moi, n'hésitez pas, c'est une véritable pépite. Je ne suis pas près de l'oublier !