lundi 16 novembre 2015

Le Fil de Sophie Lemp


Voici un livre que j'ai depuis un moment dans ma PAL mais que je n'avais pas pris le temps de lire. 


La quatrième de couverture donne quelques éléments : 

«Ma petite fille chérie, ce joli carnet que tu m'as offert pour mon anniversaire, je vais te le consacrer... Si un jour tu lis ces pages, tu sauras combien tu es mon bonheur.»
Trois carnets. L'amour qu'elle me portait irradie. Chaque page en est baignée... Grâce aux mots qu'elle avait écrits presque chaque soir, j'extirpe de ma mémoire des jours que je croyais oubliés.

Portrait croisé d'une jeune femme et de sa grand-mère. Le Fil est le récit d'un deuil, mais aussi un livre sur la transmission, sur la mémoire, sur les traces que laisse en nous notre enfance.

Sophie Lemp a 35 ans. Après avoir été comédienne, elle travaille principalement pour les fictions de France Culture, en tant qu'adaptatrice et auteur.
Le Fil est son premier texte publié.


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Plusieurs billets de blogs avaient dit à quel point ce livre était bouleversant, mais je crois que c'est le très bel article de Leiloona du blog Bricabook, que vous pouvez lire ICI, qui a achevé de me convaincre. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été vraiment remuée par cette lecture. On voit se construire le lien entre une grand-mère et sa petite-fille, on lit les carnets émouvants de cette mamie qui regarde grandir Sophie et a pris soin d'enlever les passages les plus durs de sa vie, pour ne garder que le meilleur. 


Quelques phrases çà et là : 

"Quand elle me racontait les élèves à qui elle continuait à donner des leçons, les cours qu'elle suivait à l'université du troisième âge, les coussins qu'elle brodait, les aquarelles qu'elle peignait, les livres qu'elle dévorait, j'avais le sentiment qu'il s'agissait seulement pour elle du reste de sa vie. L'essentiel demeurait toujours ce qui m'arrivait à moi. Rien ne comptait en regard de ce que j'étais en train de construire."

"Dans un de ses grands cahiers, elle avait écrit Il y aura une dernière fois et nous ne le saurons pas."

"La douleur n'est pas moins forte aujourd'hui, ni le manque, simplement ils se sont faits à moi, ou je me suis faite à eux. Mon deuil, celui-là, est ainsi. Ce n'est pas oublier, ni passer à autre chose,c'est continuer, c'est avancer, elle à mes côtés."

Un beau livre qui invite à ne jamais oublier de savourer tous les instants de bonheur de la vie. Je crois que c'est essentiel en ces temps troublés. 

vendredi 13 novembre 2015

L'Écologie en bas de chez moi de Iegor Gran

J'aime beaucoup Iegor Gran dont je vous ai déjà présenté le dernier roman La Revanche de Kevin ICI


L'éditeur en parle : 

"Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...
Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d'idolâtrer la science – quand elle prédit l'avenir – tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment font les Français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour accepter ce culte du geste symbolique, cette immodération vers le bien pratiquée à dose homéopathique et imposée à tout le monde ?
Le plus terrible dans ce déferlement de bonne conscience, c'est que l'on nous invite à ne plus penser. À mettre un sérieux bémol à la culture et à la civilisation au nom d'un danger imminent.
Et comme le développement durable est une idéologie transversale, il permet d'aborder les sujets aussi variés (et passionnés) que les limites de la science, l'opportunisme politique, l'économie de marché, les rapports Nord-Sud, l'avenir de la civilisation, le rapport aux croyances, le rôle de la culture, etc. Iégor Gran ne s'en est évidemment pas privé, concevant son livre comme un arbre de Noël : sur le tronc central de la discussion de fond, il a accroché des notes de bas de page où il explore certains abysses de la bêtise humaine tout en faisant avancer le récit. Car il s'agit d'un récit tout autant qu'un essai, d'une autofiction tout autant qu'un roman."

Les éditions P.O.L. proposent de feuilleter le livre ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Comme tout le monde aujourd'hui, je suis sensible à l'écologie, au développement durable, à la survie de notre belle planète. J'avais envie de retrouver l'ironie souvent grinçante de l'auteur sur ce sujet. 


Mon avis après lecture : 

Je m'attendais à une mise en perspective de nos petits travers d'écologistes de salon. J'avoue avoir été un peu déçue. J'ai été déçue de ressentir un certain scepticisme en particulier sur le réchauffement climatique, même s'il est amusant de lire les craintes de refroidissement de la Terre (voire de la glaciation) qui prévalaient dans les années 70. 
J'avoue avoir été également agacée par la quantité de notes de bas de page, parfois supérieure au texte lui-même ; d'ailleurs l'auteur l'a senti et a fini par en parler avec humour (pour noter... en bas de page... qu'il était capable de rédiger un chapitre sans note de bas de page !). 
J'ai toutefois été intéressée par les informations sur le GIEC, instance dont la mission n'est que de compiler des articles scientifiques (sans aucune recherche conduite). J'ai aussi aimé le parallèle entre autofiction littéraire et recyclage... 


Quelques phrases : 

"Quand on ne sait pas ce que l'on va manger dans un mois, la planète, on s'en tape comme de l'an quarante, et l'on a raison."

"[...] l'écrivain d'autofiction est un écrivain responsable. Il ne perd pas de temps à se documenter : il a tout sur place, au fond du nombril et dans son cul, il n'a qu'à se baisser pour cueillir l'inspiration. Il est autosuffisant, comme ceux qui se lavent à l'eau de pluie et font du compost pour faire pousser leurs radis, leurs courgettes."

"J'aime les livres. Quand on pense à tous ces arbres que l'on a réduits en chair à pâté ! Et l'encre, dérivée du pétrole, que les imprimeurs déversent par tonnes dans des écrits comme celui-ci. Et la colle de la reliure ! [...] 
La culture du livre, à commencer par sa fabrication, le savoir-faire des relieurs, des imprimeurs, pour ne prendre que prendre que cette culture-là, est plus précieuse que l'ours polaire, priez pour lui."

Une lecture qui m'a déçue, vraisemblablement parce qu'elle a trop mis en doute ma conscience écolo pourtant sans doute nettement insuffisante... Héhé avouons-le : c'est dérangeant de voir ses convictions mises en doute. Mais je persiste : notre planète mérite d'être sauvée de la folie humaine. À chacun de faire sa part, à sa mesure, pour que nos petits-enfants puissent profiter de notre belle Terre.

NB Ce livre existe en poche. Pour ma part, je l'ai emprunté à la médiathèque. 

samedi 7 novembre 2015

Et je danse aussi d'Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Voici un livre dont j'avais lu d'excellentes critiques un peu partout, ce qui a motivé mon désir de le lire. 


L'éditeur en parle : 

Il y a des livres qui font se sentir bien, que l’on fait circuler de main en main, et qui vous habitent encore longtemps après les avoir refermés.

Et je danse, aussi en fait partie. Roman à deux voix, qui pique la curiosité, le récit par petites touches, rapproche par la magie des mots deux êtres qui ne se sont jamais rencontrés.

Lui a 60 ans, dégarni, ours solitaire. Elle en a 34, et se décrit comme « grande, brune et grosse ». Il est riche et célèbre. Elle est simple et bourrée de complexes. Mais elle écrit si bien… Aussi bien, voire mieux que lui ?

Tout au bout du fil qui les relie soudain, entre badinerie et aveux désarmants, des cicatrices communes émergent peu à peu et le charme opère. Et si cette fièvre d’échanges n’avait rien d’un hasard ? À chacun de le découvrir, au fil des pages de ce roman subtil et frais, qui replace la littérature au centre même de sa raison d’être : tisser un lien entre les cœurs qui battent.

Vous pouvez lire un extrait ICI

À savoir
Et je danse, aussi est le fruit d’une collaboration initiée dans la plus pure tradition des joutes littéraires. Jean-Claude Mourlevat a écrit un premier e-mail à anne-Laure Bondoux, qui s’est piquée au jeu… Ils n’ont ensuite cessé de se surprendre l’un l’autre. Le résultat : une première incursion en littérature générale éclatante du bonheur d’écrire. Un délicieux cocktail de joie de vivre et de légèreté.


Les auteurs
ANNE-LAURE BONDOUX embrasse en 2000 une carrière d’écrivain après avoir été actrice de théâtre, parolière puis journaliste. Elle a publié dix romans pour la jeunesse, et son travail a été récompensé par de nombreux prix, en France et à l’étranger.

Auteur pour la jeunesse depuis plus de quinze ans, JEAN-CLAUDE MOURLEVAT a publié une trentaine de romans et reçu de nombreux prix, tels le prix des sorcières ou le prix des incorruptibles, qu’il a obtenus plusieurs fois. Il est traduit dans une vingtaine de pays


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Ce sont évidemment toutes les excellentes critiques qui figurent sur le livre et sur les blogs des copiNETtes ! Un livre annoncé comme faisant du bien, vous pensez que j'ai eu envie de le lire ! 


Mon avis après lecture : 

Alors, c'est effectivement un livre dont le thème est très original, ce qui fait du bien. L'écriture est elle aussi originale puisque c'est un roman épistolaire mais vivons avec notre temps : il s'agit d'un échange de courriels. C'est aussi un livre facile à lire même si, je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire dont j'ai trouvé la mise en place un peu lente. Ensuite, l'intrigue s'installe et se noue. L'ensemble est agréable. La fin est selon moi plus douce-amère qu'incurablement optimiste...
Voilà. Pas d'enthousiasme délirant. Mais c'est une lecture sympathique et c'est déjà pas mal ! 


Quelques phrases en passant : 

"Tu es la dernière personne que j'imagine clouée au lit ou dans un fauteuil. Tu dois crever d'ennui et fulminer d'impatience, non ? À ce propos, sais-tu, cher professeur de gymnastique, qu'il existe des objets rectangulaires composés d'une couverture cartonnée avec, à l'intérieur des pages couvertes de petits caractères noirs ? Ça s'appelle des livres. Et je te jure que ça fait rudement bien passer le temps. Pardon, je te charrie, mais ça m'étonnera toujours autant : comment fais-je pour être l'ami d'un type dont la dernière lecture est sans doute le code de la route ?" 

"[...] depuis toujours, j'ai réussi à jouer à l'alchimiste, à tirer de mon malheur la substance de mon écriture, à transmuter mes souffrances pour en faire des objets littéraires et à les apaiser ainsi."

"[...] connaissez-vous la définition d'un ami ? C'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3 heures du matin pour lui dire : je crois que j'ai fait une très grosse bêtise, peux-tu venir avec une bâche et une pelle ? Et il vient."

"[...] les hommes manquent terriblement quand on n'arrive pas à ouvrir son bocal de cornichons, ou pire, son pot de belle gelée de coings."

Bref, un roman épistolaire original qui se laisse lire ! Il existe désormais en poche et doit aussi se trouver dans votre médiathèque. 

mercredi 16 septembre 2015

Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman

Voici un livre paru en poche dont le bandeau rouge "qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunessse ?" m'a évidemment interpellée, surtout avec l'évocation du phénomène Life List. Qui n'a pas entendu parler de la liste de ce que l'on espère vivre ? 


L'éditeur (Pocket) en parle en citant la quatrième de couverture : 

"Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ?
Brett Bohlinger, elle, a un an pour le découvrir. Pensant hériter de l'empire cosmétique familial à la mort de sa mère, ele apprend que cette dernière, qui avait pour elle de tout autres projets, ne lui a légué qu'un vieux bout de papier : la liste de tout ce que Brett voulait vivre quand elle avait 14 ans. Si elle veut toucher sa part, la jeune femme doit réaliser chaque objectif de cette life list.
Enseigner ? Aucune envie. Un bébé ? Andrew, son petit ami, n'en veut pas. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew. À moins que..."

« Légère comme une bulle, cette comédie romantico-initiatique est une leçon d'optimisme. » ELLE

« Une fois entamé ce Bridget Jones drôle et ultra-positif, on a envie de le retrouver comme un oreiller moelleux. » Le Parisien


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Les listes ne sont pas récentes : Sei Shônagon en a déjà établi une véritable collection dans ses Notes de chevet (qui datent du Xe ou du XIe siècle). Mais elles sont... à la mode. En effet, elles vont de pair avec la tendance à organiser, à planifier, à noter. Qui n'a jamais fait sa to-do list ? Et il y a aussi la bucket-list : la liste de ce que l'on veut faire / voir / vivre... avant la fin. D'ailleurs je vous ai déjà présenté le livre de Grégoire Delacourt La Liste de mes envies ICI (clic)
L'idée de cette life list d'ado retrouvée m'a intriguée. D'ailleurs qu'aurais-je écrit à 14 ans si j'avais rédigé une telle liste ? Sans doute que je voulais enseigner... puisque j'en ai toujours rêvé et que j'ai fait moult détours avant de retrouver ce métier qui était ma vocation première... (et l'auteur, Lori Nelson Spielman est enseignante, elle aussi). Mais quoi d'autre ? Je me le demande...


Ce que j'en pense après lecture : 

J'ai beaucoup aimé la parfaite connaissance qu'a la mère de Brett de sa fille : l'idée qu'elle devine ses erreurs de départ m'a bien fait rire.
Vive la légèreté de ces lectures qui font du bien et donnent le sourire. C'est vraiment un feel-good book, un remonte-moral et pour bien débuter l'année scolaire, c'est exactement la lecture qu'il me fallait avant de replonger dans des lectures plus sérieuses et plus littéraires ! 


Quelques phrases en passant : 

"Je crois que tout le monde mérite une amie horriblement effrontée, à la fois mortifiante et exaltante, cette amie dont les commentaires crus provoquent un rire hystérique tandis que vous regardez par-dessus votre épaule pour vous assurer que personne ne vous écoute. Megan est cette amie."

"Quand as-tu décidé qu'il te fallait être parfaite ? J'ai beau essayer, je ne vois pas du tout quand c'est arrivé mais, quelque part sur le chemin de ta vie, tu as perdu ton audace. La petite fille joyeuse qui adorait raconter des histoires et danser est devenue anxieuse et mal assurée." (écrit la mère de Brett... )

"En tant que mères, notre tâche n'est pas d'élever des enfants mais d'élever des adultes." (a-t-on dit à la mère de Brett...)

"« Demain est un autre jour. » Mais j'aime ce jour-ci [...] avec ses nuages, son orage et tout le reste."

Envie d'une lecture-doudou positive ? Allez-y ! Le livre est paru en poche, c'est l'occasion ! 

mardi 8 septembre 2015

Grandir de Sophie Fontanel

J'ai lu ce livre, déjà ancien (sorti en 2010, il existe en poche), en l'empruntant à la médiathèque. 


L'éditeur en parle : 

L'histoire de l'amour d'une jeune fille pour sa mère.

Quand l'auteur parle de grandir, elle parle d'elle-même. Sa mère est dépendante d'elle. Il arrive que cette mère soit absente et parfois, au contraire, ses paroles et sa présence sont justes, drôles et imprévisibles. Et durant toute cette période, l'amour qu'elle a donné à sa fille lui est rendu comme on voudrait qu'il le soit toujours.
Chaque morceau de la vie d'une vieille dame vulnérable est raconté : un jeune médecin, l'appétit, les vacances, un aide-soignant, les petits-enfants, des mains très douces, des souvenirs, l'Arménie, une amie d'enfance. À la page qui suit, on voit sa fille : une cavale, une vie à gagner, un défilé de mode, des articles à écrire, des dîners décommandés, la ville à traverser quand sa mère est tombée, les infirmières de jour et celles de nuit, les douceurs. 
Avec des phrases très simples : « Elle a fait de mon enfance une vraie enfance, je peux bien lui rendre à présent », et qui vous serrent le coeur. Ou bien des dialogues : « Ouh là, ne prie pas pour moi, hein ? » J'ai demandé pourquoi. Elle a dit : « Ne va pas me faire repérer. »
Le miracle du livre : parce que sa mère est devenue son enfant, l'auteur grandit. Elle a eu cette grâce et elle pense : « D'ou me vient tout cet amour ? »

Un extrait est offert en ligne ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Il est bien évident que je suis sensible au sujet du vieillissement de nos parents, moi qui avance en âge. Arrive une période où l'on devient les parents de nos parents et c'est... bizarre. À l'époque de la sortie de ce livre, qui est un roman, les échos ont été très positifs, si je me souviens bien et j'avais envie de le lire. 


Mon avis après lecture : 

Une situation terriblement banale, mais un récit tout en délicatesse. Une lecture qui bouleverse et fait réfléchir les enfants que nous sommes tous face à nos parents qui avancent en âge... Certes, la maman évoquée par Sophie Fontanel a perdu la mémoire et oublie pas mal de choses. Mais c'est surtout une très vieille dame qui a besoin de sa fille pour tout. Et le roman évoque l'histoire d'amour qui les unit. 


Quelques phrases : 

"Maintenant qu'elle oublie tant de choses, elle peut savourer les joies de l'improviste. Je dis que je viens, et puis je viens, mais elle, elle avait oublié que je venais, et pour un peu elle m'applaudirait. Chaque visite est un coup de foudre. Chaque personne, une rencontre nouvelle. Chaque biscuit salé, un mets à tester. La manière dont une fleur s'ouvre : du jamais vu. La manière dont le soleil lui lèche les pieds : un miracle."

"Un bref instant, diversion, on parle de sa mémoire. « Ah, celle-là... je la perds », elle prévient. Je propose qu'on considère son cerveau, non pas comme un écrin qui se vide, mais au contraire, comme un endroit riche et relié aux événements de son parcours, sensations, agréments, dossiers classés, amours,  déceptions passées, faits marquants, surprises, aventures, mésaventures, exultations, récit. Je fais valoir que cette luxuriance en elle, eh bien c'est ça qui fait qu'elle ne se souvient pas. Parce qu'une chatte n'y retrouverait pas ses chatons, devant tant d'éléments."

"[...] je tombe malade. 
Il faut que je guérisse. Et vite. Car sinon, ne la sous-estimons pas, si elle devine que je prends sur moi, je ne me fais aucune illusion, elle rassemblera ses données et ses maigres pouvoirs, et sans l'ombre d'une hésitation, par amour, elle mourra à ma place". 


Une belle déclaration d'amour d'une fille à sa mère, une mère qui continue à aider sa fille à grandir... La vie... 

samedi 5 septembre 2015

Le Coeur entre les pages de Shelly King

La rentrée a déjà eu lieu mais c'est encore un livre de lecture estivale que je vous propose. 


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Maggie, 34 ans, vient d’être licenciée de la start-up branchée de la Silicon Valley où elle travaillait. Que faire sinon traîner au Dragonfly, la pittoresque librairie de livres d’occasion ? Lassé de la voir végéter, Dizzy, son meilleur ami, lui propose de participer à un club de lecture. Au programme : L’Amant de Lady Chatterley. Dans l’édition ancienne qu’elle déniche, Maggie découvre une mystérieuse correspondance amoureuse… Cette découverte va bouleverser la vie de la jeune femme et celle de la petite librairie menacée de fermeture par la concurrence. Le tout sous les yeux espiègles de Grendel, le chat qui a élu domicile parmi les rayonnages.
Spirituel, mordant, généreux, Le Coeur entre les pages est un premier roman au charme fou, une histoire à la fois drôle et sensible qui chante la mélodie joyeuse des livres que nous avons aimés.
Une histoire qui ravira les amoureux des livres. Booklist
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pascale Haas.

Vus trouverez un extrait sur le site des éditions Préludes ICI : CLIC


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Pour vous dire la vérité, j'ai beaucoup tourné autour de ce roman. Je l'ai vu une première fois chez ma libraire préférée, j'ai hésité et j'ai choisi autre chose. Je suis retournée à la librairie (j'y vais souvent en fait :-) et j'a de nouveau pris en main ce roman pour le reposer. Ce petit jeu a duré quelques semaines. C'est le jour où j'ai cherché le roman sans le trouver que je me suis dit que c'était le signe d'un désir de lecture qu'il fallait absolument satisfaire ! 
Ce qui m'a attiré est bien sûr l'histoire : un chat et des livres ! Comment vouliez-vous que je résiste ? Impossible ! 


Mon avis après lecture : 

J'ai trouvé ce premier roman fort sympathique. Les personnages, très différents, m'ont séduite. Je ne suis pas une grande fan de livres d'occasion (je suis une grande maniaque avec mes livres, qui semblent neufs même après de nombreuses lectures), mais l'idée de trouver un roman avec une véritable correspondance entre lecteurs dans les marges me fait rêver. Quant aux difficultés des libraires, quel lecteur peut ne pas y être sensible ? 
C'est donc un roman plein d'humanité et d'espoir, dont la lecture donne le sourire, et ça n'a pas de prix. 


Quelques phrases en passant : 

"Les mots semblaient s'étirer et se contracter dans l'écriture de Henry et de Catherine, des mots semblables à ceux des romans que j'avais lus toute la journée au Dragonfly. Étreinte, désir, attente... Des mots de livres, pas des vrais mots comme en utilisaient, ou n'en utilisaient plus, les vrais gens. Ces mots étaient faits pour les parchemins, les plumes d'oie et les encriers, pour être cachetés à la cire et transmis par des hommes qui chevauchaient désespérément la nuit." 

"[...] dans la lumière de la nuit, j'allai jusqu'à la boîte aux lettres en face du Dragonfly, soulevai le rabat et lâchai l'enveloppe avant de risquer de changer d'avis. Après avoir travaillé dix ans dans l'informatique, je comprenais les circuits qu'empruntaient les mails, les posts sur Facebook, les tweets ou les textos, mais... lâcher dans une boîte un bout de papier qui réapparaîtrait quelques jours plus tard à l'autre bout du monde ? C'était de la pure magie."

"Les librairies sont des créatures romantiques. Leurs marchandises vous séduisent et leurs problèmes vous brisent le coeur. Tous les grands lecteurs rêvent d'en avoir une. Ils pensent que passer la journée au milieu de tous ces livres sera le grand accomplissement de leur passion. Ils ne savent pas encore qu'il faut trier ce qui rentre, suivre ce qui sort, ils ignorent qu'on attrape des maux de tête à force de faire de la manutention et de ranger dans les rayons, et tout cela pour très peu d'argent. Ces lecteurs ne pensent qu'au mariage sans accorder beaucoup d'attention à la vie conjugale."

Je terminerai ce billet par une déclaration avec laquelle j'en suis sûre, vous serez d'accord : LIBRAIRES, ON VOUS AIME !

dimanche 30 août 2015

La Bibliothèque des coeurs cabossés de Katarine Bivald

Voici un livre présenté comme "votre lecture idéale pour les vacances" si l'on en croit le bandeau qui entoure l'exemplaire que j'ai acheté. Je suis en vacances donc... allons-y !


L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. 
Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. 
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…

Vous pouvez feuilleter le livre ICI


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

J'ai évidemment été attirée par le bandeau que j'évoquais plus haut. En outre, voici encore un livre qui parle de livres et de lecture... Que demander de plus ? 


Mon avis après lecture : 

La traductrice, Carine Bruy, a rendu le récit vivant et agréable, même si j'avoue avoir perçu quelques longueurs en milieu de roman. 
La lecture est agréable, la fin est plaisante, c'est une lecture de vacances parfaite !


Quelques phrases : 


"Elle avait remarqué dès ses années de lycée que peu de gens vous prêtent attention quand vous êtes caché derrière un ouvrage. [...] 
Les livres lui avaient servi de remparts, oui, mais pas seulement. Ils l'avaient protégée du monde extérieur en le réduisant à une espèce de toile de fond bine moins tangible que les aventures fictives dont elle se délectait."

"Passer son existence à lire n'était pas déplaisant, mais ces derniers temps, Sara avait commencé à se demander si c'était réellement... une vie. [...]
Si sa vie avait été un roman, elle n'aurait sans doute même pas été un personnage secondaire. Or elle se serait sans problème contentée d'un second rôle. Personnage principal, c'était probablement trop demander, mais quand même avoir une apparence et quelques traits de personnalité décrits à la hâte en deux ou trois lignes lorsqu'elle croisait la véritable héroïne. Pouvoir être une personne avec un nom et quelques répliques."

"Ne vivez jamais en suivant les règles d'imbéciles, car ils vous abaisseront à leur niveau, ils gagneront et tout ce que vous aurez récolté c'est une vie à mourir d'ennui."

Un bon moment, même si le livre ne me laissera pas de souvenir impérissable.