dimanche 3 novembre 2013

La Grâce des brigands de Véronique Ovaldé

C'est au titre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister (CLIC) que j'ai reçu et lu ce livre (lien vers la fiche-livre chez Price Minister ICI). J'avais déjà lu de nombreuses critiques sur la toile et j'avais envie de découvrir Véronique Ovaldé dont je n'avais encore rien lu. 

L'éditeur en parle en citant la quatrième de couverture : 
"Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une sœur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). C’est le début des années 70 et des rêves libertaires.
Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?

Véronique Ovaldé est née en 1972 au Perreux-sur-Marne. En 2000, elle publie son premier roman, Le Sommeil des poissons, aux éditions du Seuil. Suivront ensuite, notamment, Les hommes en général me plaisent beaucoup (Actes Sud, 2003), ou Déloger l'animal (Actes Sud, 2005). Elle rejoint les éditions de l'Olivier en 2008 en publiant Et mon coeur transparent, qui obtient le prix France Culture-Télérama. En 2009, Ce que je sais de Vera Candida reçoit un accueil enthousiaste de la critique et du public, et obtient le prix Renaudot des lycéens, le prix France Télévisions, et le grand prix des lectrices de Elle. Depuis, elle a également publié Des vies d'oiseaux en 2011 et La Grâce des brigands en 2013."

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Eh bien... le fait qu'il s'agisse d'une histoire d'écrivain, que le livre ait déjà reçu d'excellentes critiques, que je ne connaisse pas encore l'auteur... tout cela m'a attirée quand j'ai vu le titre dans la liste des œuvres proposées pour les matchs de la rentrée littéraire Price Minister.

Mon avis après lecture : 
C'est un avis très mitigé. Bon allez, il est rare que j'admette cela mais soyons claire : je n'ai pas aimé. Je suis lasse de l'écriture à la mode où les phrases de plus de 30 lignes ne permettent pas de distinguer le discours direct (les paroles des personnages) du récit. Je ne suis pas non plus séduite par la répétition permanente de "Maria Cristina" sans pronom ni substitut ou presque.
OK ce sont des parti-pris d'écriture (et je suis même capable de les analyser si besoin !). Mais je ne les apprécie pas. Et je les apprécie d'autant moins que je dois inculquer aux choupinets qui me sont confiés d'autres façons de procéder, plus classiques alors que pour eux ce serait si simple de se contenter de mettre une majuscule en milieu de phrase pour noter les phrases prononcées par le héros...
Quant à l'histoire euh... elle ne m'a pas emportée.
Bref, je ne vais pas devenir une lectrice fidèle de Véronique Ovaldé. 
Elle n'a de toute façon pas besoin de moi : elle a manifestement trouvé son lectorat, ce que je comprends fort bien. Ma note : 10/20, lecture pas complètement désagréable (la preuve : j'ai fini le livre alors que je n'ai aucun scrupule à abandonner un livre qui m'ennuie : j'ai bien d'autres choses à lire ! Je salue aussi l'écriture particulière même si je ne l'aime pas), mais aussi lecture pas à mon goût.

Quelques phrases au hasard : 
"Maria Cristina avait trente ans (ou trente et un ou trente-deux) et se trouvait encore dans l'insouciant plaisir d'écrire, acceptant la chose avec une forme d'humilité et le scepticisme prudent qu'on accorde aux choses magiques qui vous favorisent mystérieusement."

"Une femme a autant besoin d'un homme qu'un poisson rouge d'un sac à main". 

"[...] les livres servent, comme on le sait, à s'émanciper des familles asphyxiantes."

"Maria Cristina se colletait avec ce désir de plaire et d'être aimée de tous ses professeurs, avec ce désir de se faire des amis et d'être l'élève la plus brillante de sa promotion. Elle rêvait qu'un jour tous les lecteurs qui tomberaient sur l'un de ses livres se retrouveraient sous son charme. Maria Cristina était le contraire d'une personne insouciante."

ou encore une seule phrase : 
"Non il y a aussi les types comme Garland qui lisent des poèmes, il faut arrêter de prendre les gens pour des cons, les types comme Garland ils lisent comme ils peuvent écouter des chansons tristes, des chansons parlant de peines de cœur et de rédemption, et quelle surprise que Garland connût ce mot, et quelle honte de s'en étonner, Garland lisait avec recueillement, oui, lire Claramunt faisait qu'il se recueillait, Garland et qu'il l’admirait, il était touché, il avait même lu ses romans, il en avait lu trois, tous incroyablement différents, il y avait celui qui racontait l’histoire de ces quatre jeunes gens qui partaient à la chasse, une histoire qui finissait en eau de boudin et puis celui qui se passait dans une université dans le Nord avec cette prof qui tombait amoureuse de l'un de ses élèves et ça finissait aussi en eau de boudin mais rien de comparable avec la partie de chasse, c'était bien moins sanglant, n'est-ce pas, et puis celui sur l'Argentine, aaaah, celui sur l'Argentine, c'était fou, ce talent de ne jamais être là où on l'attendait, et puis de pouvoir se mettre dans la peau de n'importe qui, l'imagination, c'était un truc de dingue, l'imagination, de toute manière quand Claramunt allait réapparaître soit il aurait réglé ses petits problèmes de fric, soit il pourrait revendre une partie de ce qu'il avait dans la maison, il y en avait pour du blé dans la baraque, rien que des dessins érotiques accrochés dans l'escalier qui montait aux chambres d'amis, ça devait coûter bonbon, et Maria Cristina l'écoutait, et elle voulait savoir où Claramunt se réfugiait quand une tempête l'éloignait de son domicile, l'idée qu'il se trimballât avec l'unique version de son manuscrit, pourquoi aurait-elle fait un double, c'était déjà si astreignant de tout taper à la machine, elle n'avait pas de papier carbone et pas les moyens d'en acheter, l’idée donc qu'il était en train de naviguer quelque part et d'une façon ou d'une autre en eau trouble avec son manuscrit sous le bras se mit à la tracasser sérieusement."

Voilà ! Merci à Price Minister de m'avoir permis de participer et à présent, attendons les résultats du challenge littéraire, pour savoir quel roman de la rentrée obtiendra le prix de satisfaction de la blogosphère !

4 commentaires:

  1. J'avoue que quand j'ai reçu la liste, je l'ai vite survolée, et à priori, aucun livre me tentait... merci pour ton avis, une lecture que j'éviterais sans souci...
    Bises et bon dimanche.

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  2. Je comprends ton point de vue, on adhère à cette écriture ou non. Je n'ai pas lu ce roman mais je trouve une respiration particulière à ceux que j'ai lus, ils me touchent... Je lirai celui-là et écrirai un petit billet.
    Bisous!

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  3. Tes remarques sont assez justes, mais l'histoire m'a suffisamment embarquée pour que cela ne me gêne pas. Sinon, comme toi j'ai beaucoup aimé la comparaison du mec et du poisson rouge..

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  4. C'est vrai que j'apprécie les romans de Véronique Ovaldé, même si je reconnais que son écriture s'affiche comme "un style" et ça peut être gênant mais, comme Dan, ses personnages me touchent. Bises

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