jeudi 31 décembre 2015

Catholique anonyme de Thierry Bizot

Voici un livre qui n'était pas sur ma PAL. Un livre que je ne devais pas lire "a priori". Et c'est c'est une très belle rencontre. 

L'éditeur initial (Seuil) en parle en citant l'auteur : 


Il faut avoir une sacrée motivation pour faire son coming-out spirituel dans le milieu des médias.

Jusqu’à l’âge de 44 ans, j’ai été un catholique non pratiquant, non communiquant, non convaincu. N’étant pas suicidaire de nature, je n’ai jamais revendiqué mon éducation catholique, afin de ne pas passer pour un ringard, ce qui représente la condamnation ultime pour un producteur de télévision.

Et puis un jour j’ai reçu chez moi une étrange invitation… Un professeur de mes enfants, que j’estime beaucoup, me proposait de venir un soir à une catéchèse pour adultes, à deux pas de chez moi. Plus intrigué qu’autre chose, et désireux de lui faire plaisir, j’ai participé pendant deux mois, de façon décousue et méfiante, à des séances qui me paraissaient intellectuellement intéressantes. J’y suis allé pour me cultiver, un peu comme si j’assistais à des cours de philo…

Et c’est là que j’ai fait une rencontre.

Une rencontre qui a changé toute ma vie.

T.B


Thierry Bizot ne prêche pas. Il raconte avec beaucoup de finesse et de drôlerie ce qui lui est arrivé. Ce récit est aussi le portrait d’un homme d’aujourd’hui, fonceur et anxieux, qui voudrait tout réussir. Vie professionnelle et vie privée sont traitées avec une sincérité totale, un sens aigu de l’observation et de l’autodérision. Croyant ou pas, chacun s’y retrouvera.

Un extrait est en ligne ICI (clic).


Ce qui m'a donné envie de le lire :


Ah la la... c'est bien difficile. Peut-être que c'est lui qui m'a choisie... Que je vous raconte. J'avais un RV chez le coiffeur en début de matinée et un RV chez le médecin en fin de matinée. Entre les deux, pas le temps de rentrer à la maison. D'ordinaire, je ne sors pas sans un livre dans ce genre de circonstances ! Mais là, j'avais clairement tout oublié ! Fort heureusement, la médiathèque n'était pas loin... Je m'y suis donc précipitée. J'ai regardé rapidement et c'est le rayon "Témoignages" qui m'a fait de l'oeil. J'ai hésité entre le nième témoignage d'une collègue enseignante sur les bonheurs et douleurs de notre beau métier et puis le titre Catholique anonyme m'a attirée. J'ai beaucoup attendu chez le médecin et j'ai lu les trois quarts du livre pendant ce temps... C'était hier ! Et aujourd'hui, vite vite, je l'ai terminé. 


Mon avis après lecture : 

J'ai été emportée. J'ai suivi le parcours de Thierry Bizot avec bonheur et peut-être une pointe d'envie. C'est que je ne suis pas en odeur de sainteté (hahaha) pour l'Église : divorcée d'un mariage religieux et remariée... mais je suis persuadée au fond de moi -- oups ça doit être très mal de le penser et encore plus de l'écrire -- que Dieu est Amour inconditionnel, donc plus généreux et plus ouvert que ses représentants. À l'intérieur du "roman" (c'est ce qui est écrit sur la première page), comme un clin d'oeil, j'ai trouvé un marque-page laissé par le précédent lecteur (la précédente lectrice ?), une feuille découpée sur laquelle était écrit en rouge Vie Nouvelle. La coïncidence m'a amusée... 
Ma lecture a été rapide. Boulimique. Et j'ai été vraiment émue par ce récit d'une conversion moderne (les seuls récits de conversion que je connaissais étaient celui de Blaise Pascal et celui de Paul Claudel). De nombreux passages m'ont séduite et je les ai notés précieusement. Et j'ai maintenant très envie de lire la suite : Sauf miracle, bien sûr. Il semble aussi qu'il y ait eu une adaptation filmique réalisée par la femme de l'auteur, Anne Giafferi : Qui a envie d'être aimé ? Je vais regarder dans ma médiathèque préférée !


Bonheurs de phrases en passant : 

"Pour tout ce qui concerne la religion, je suis immature, j'en conviens. Si je comparais ma culture spirituelle à celle que j'ai du roman, elle se limiterait à la Comtesse de Ségur, au "Club des cinq" et à la Bibliothèque Verte", et je serais bien obligé de trouver la littérature peu représentative de ma vie d'adulte... On me conseillerait alors de découvrir Balzac ou Faulkner et ce ne serait pas du luxe. 
Mais je peux me passer de religion mieux que des livres. La preuve, mes seuls contacts avec l'Église ces vingt dernières années ont été les messes de Noël, quelques enterrements, et des mariages, dont le mien. Et enfin cette récente séance de catéchèse. On ne peut pas dire que je sois intoxiqué ! Cela ne m'a pas empêché de bien vivre jusqu'ici."

"Ce programme, dans lequel je m'étais inscrit en touriste, en cynique désabusé et content de lui, m'a fait réfléchir."

"Soudain fond sur moi une vérité toute simple, qui me foudroie : cette petite troupe que j'ai sous les yeux, ces bras cassés, comme il me plaît de les qualifier, eh bien... j'en suis un. 
Je leur ressemble, je suis comme eux et je ne le savais pas. 
Je suis un bras cassé. Un pauvre type comme les autres, qui cherche sa bouée de sauvetage. une âme perdue. Comme chacun d'entre eux. Je ne suis ni mieux, ni moins bien. Je suis fait de la même pâte, du même sang, de la même banalité. Je suis de la race qui murmure. Je n'ai rien de supérieur. Et, si je suis ici, ce n'est pas par hasard."


Voilà donc cette lecture surprise en ce dernier jour de 2015... Nul doute que la suite sera au programme de mes lectures 2016. Un peu de spiritualité ne nuit jamais. 

5 commentaires:

  1. C'est vrai que le sujet peut paraître surprenant, un peu désuet dans notre monde... Tu m'as intriguée, je vais peut-être me laisser séduire à mon tour ;-)

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  2. Voilà un livre vers lequel je n'aurais pas eu envie de me tourner, mais tu m'as intriguée aussi... !

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  3. Tu m'as donné très envie de voir à ma bibli, si, par hasard, ils n'en auraient pas fait l'acquisition... merci !
    Bises, prends bien soin de toi.

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  4. Un titre surprenant que je n'aurais pas forcément ouvert! Merci!

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  5. Bonjour,
    Parmi les convertis les plus improbables ne manquez pas de voir André Frossart, responsable communiste, Tim Guénard, enfant perdu qui fréquentait plus les prisons que les églises , et il y en a sûrement d'autres - c'est grâce à ce genre de personnalités que j'ai pu remettre les pieds dans un lieu de culte - Amitiés de Lucie

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