vendredi 12 février 2016

La Voix sombre de Ryoko Sekiguchi

Un livre exposé sur la table des nouveautés de ma médiathèque m'a attirée... 

L'éditeur en parle : 

Il faut entendre le titre La Voix sombre dans les deux sens possibles. La tristesse, mais aussi la disparition. Ce livre est en effet une suite de pensées sur ce qu'il reste d'une voix quand celle ou celui à qui elle appartenait n'est plus. Qu'est-ce qu'une voix enregistrée ? Qu'est ce que la trace que laisse une voix ? est-elle matérielle, corporelle ? Et de là, le livre s'étend à l'image, aux odeurs, et puis il devient une réflexion sur l'absence, la mort.

Le livre peut être feuilleté ICI (clic)


Ce qui m'a donné envie de le lire : 

Je ne suis pas une grande lectrice de littérature japonaise (même si Ryoko Sekiguchi écrit en français). Mais j'ai perdu ma voix, mon outil de travail, au mois d'octobre dernier et je ne dois mon salut qu'à des séances hebdomadaires chez l'orthophoniste depuis... alors évidemment, ma voix ayant sombré, j'ai été attirée par le titre de ce livre. 


Mon avis après lecture : 

Ce petit livre est pour moi un grand livre. Je ne suis pas vraiment une auditive, mais l'idée d'enregistrer la voix de ceux qu'on aime, la pertinence des remarques sur le temps de la voix et le temps de l'écoute m'ont fait réfléchir. J'ai beaucoup aimé ce livre... 


Quelques phrases en passant : 

"La voix trouble la temporalité parce qu'elle est condamnée à rester au présent pour toujours."

"En définitive, dans nos sociétés, on est peu soucieux de conserver les traces directes du corps : odeur, cheveux ou écriture. Ni les objets fabriqués, tricotés, brodés, façonnés par la personne. Et encore moins la peau, le corps lui-même en forme de momie. Reste ce qui est sans corps, photographie et vidéo." 

"La voix est la seule partie du corps qu'on ne puisse pas enterrer. on peut enterrer les cordes vocales ; pas la voix, les ondes enregistrées."

"Pourquoi la fin est-elle insupportable ? Pourquoi les fins sont-elles considérées par définition comme un mal, et les fils de vie, par définition, condamnés à suivre leur cours ? Cette question, parallèle à la question  de la présence-absence-disparition, persiste intacte sans trouver de réponse. 

Sans trouver de voix pour répondre."

Une lecture qui me restera longtemps en mémoire. 

3 commentaires:

  1. Très intéressant! Tu me donnes envie de me replonger dans la littérature japonaise, tiens...

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  2. Un sujet étonnant en effet! Je note.

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  3. Je regarderai à la bibli si ce titre fait partie des acquisitions récentes, le sujet est original et ton commentaire m'a donné envie de le lire...
    Bises, belle soirée.

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