vendredi 1 février 2013

La dernière enquête du chevalier Dupin de Fabrice Bourland

Une petite lecture de polar en passant. Je vous ai déjà dit que les polars ne sont pas forcément mes lectures favorites, mais j'ai acheté ce livre au salon des auteurs dont je vous ai parlé sur mon autre blog ICI. Pourquoi donc me direz-vous ? Eh bien.. à cause, évidemment, du bandeau : toute la vérité sur la mort de Nerval ! Un polar qui parle de littérature, comment résister ?

L'éditeur en parle : 
"Malgré les certitudes du préfet de la police parisienne et des autorités, la fin tragique de Gérard de Nerval laisse planer bien des doutes. Retrouvé pendu aux barreaux d'une grille dans la sordide rue de la Vieille-Lanterne, le poète français s'est-il suicidé dans un moment de folie ou a-t-il été assassiné ? Sollicités par un proche de la victime, le chevalier Charles Auguste Dupin et son ami américain enquêtent sur les circonstances de cette mort suspecte. Une momie égyptienne, une secte d'illuminés du XVIIIe siècle, un daguerréotype, un corbeau solitaire... Quelques indices suffiront à l'esprit acéré du célèbre détective pour les conduire sur le chemin d'une vérité étonnante, qui changera à tout jamais le cours de leur existence. Entre jeu littéraire et jeu de l'esprit, Fabrice Bourland fait revivre, en hommage à Edgar Allan Poe, la figure légendaire du chevalier Dupin"

Ce qui m'a donné envie de le lire : 
Je vous l'ai dit : la référence à la mort de Nerval et à son élucidation ! Fabrice Bourland faisait partie des auteurs invités au salon des auteurs où je me suis rendue, son roman était exposé, et voilà ! C'est tout simple ! 

Mon avis après lecture : 
Hélas... L'ouverture sur le supposé avant-propos de l'éditeur mettant en doute l'auteur et attirant le lecteur vers le "mystérieux traducteur dont la signature, à la fin de l'ouvrage, sonne comme une plaisanterie" m'avait mis la puce à l'oreille... 
Je n'aime pas les polars et ce n'est pas celui-ci qui va me réconcilier avec le genre, malgré son côté historico-littéraire... Le roman est écrit à la première personne, par monsieur Carter Randolph (personnage de Lovecraft), mais censément par Edgar Allan Poe. En effet, une note de bas de page précise les titres de "[s]es histoires -- au moins les trois premières--" : Double Assassinat dans la rue Morgue, Le Mystère de Marie Roget et La Lettre volée et le traducteur évoqué dans l'avant-propos et qui signe la dernière page est un certain "Charles Beau de l'Ers". 
C'est sans doute pour aller vers l'extraordinaire des histoires de Poe que l'histoire sort du roman policier pour aller vers l'invraisemblable, qui ne m'a guère convaincue.

Bonheur de phrases : 
Une citation d'abord : 
"Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel)" 
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "Le Cygne"

Et ensuite, une pensée pour Zola (et La Curée...) : "jusqu'en 1855, date de notre affaire, Paris n'avait encore pratiquement pas changé. 
Par malheur, à partir de la fin des années 1850, l'empereur Napoléon III conçut pour sa ville le pharaonique projet d'en faire la capitale du XIXe siècle, et ce faisant, les urbanistes du baron Haussmann s'en donnèrent à cœur joie. Des quartiers entiers furent démolis, des rues nouvelles percées, des immeubles bâtis -- tous sur le même modèle --, des promenades plantées, des rivières asséchées, d'autres inventées, des étangs artificiels creusés, tout cela pour faire place en maints endroits à la ville nouvelle que tu connais, mais qui, pour moi, évoque une ancienne maîtresse que l'on retrouve après une longue absence, la taille avachie et les traits déformés."

Bref, je suis restée sur ma faim et je trouve que la promesse du bandeau "Toute la lumière sur la mort de Nerval" n'est pas tenue ! Mais ce n'est pas pour cela que ce petit roman (ou cette longue nouvelle) ne trouvera pas son public ! C'est ce que je souhaite à l'auteur.

2 commentaires:

  1. Je m'abstiendrais, je crois, pourtant, j'aime bien les polars de manière générale, mais là...
    Bisous et belle soirée.

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  2. Je me serais laissé séduire aussi par un tel bandeau! Dommage!

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